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La lumière qui vient dand#8217;EdenTrois jours après les obsèques d'Adam, Chochana et son mari Dov décidèrent de tenter d'avoir un nouvel enfant.

Le cœur de Chochana Weinstein s’emplit de joie lorsque elle tint au creux de ses bras ce bébé qui sentait si bon.

Eden ne pesait qu’1,8 kg; sa tête était couverte de cheveux noirs et lisses. Des larmes douces-amères coulèrent alors des yeux de Chochana quand la lumière éclaira la fossette si familière du menton. Son fils Adam avait la même fossette. Mais Adam était parti il y a près de deux ans, assassiné à l’âge de quatorze ans, au cours d’un attentat-suicide à Jérusalem.

Trois jours après ses obsèques, Chochana et son mari Dov décidèrent de tenter d’avoir un nouvel enfant. Chochana avait 48 ans; elle avait dû subir des traitements de fécondité afin d’avoir chacun de ses trois enfants, et cela, quand elle était beaucoup plus jeune.

Adam était le troisième enfant. L’infirmière qui avait prédit que ce beau bébé aux yeux noirs aurait un caractère serein ne s’était pas trompée. En effet, Adam fut un bon élève, généreux, champion d’échecs, passionné par l’électronique et facile à vivre. Tout comme sa mère, employée de banque et son père, comptable, il était bon dans les chiffres.

La famille Weinstein habitait Givon Hahadasha, un village situé à dix minutes de Jérusalem. Le 1er décembre 2001, Adam et des camarades de sa classe de 3 ème décidèrent d’aller manger une pizza et une glace. Ils étaient trop jeunes pour conduire un véhicule.

Aussi, une amie de sa mère proposa de les amener au centre-ville de Jérusalem où des restaurants fast-food et des cafés étaient ouverts tard.

Le couple était parti se coucher mais à 11 heures et quart, Chochana se réveilla en sursaut, le cœur battant la chamade sous l’effet de l’angoisse. Elle appela son fils Iddan, qui faisait son service militaire à la frontière, pour être sûre que tout allait bien. Alors, prise d’une impulsion soudaine, elle téléphona à Adam. Elle se sentit bête en entendant les jeunes adolescents qui riaient et chantaient autour de son fils. Celui-ci, soudain, lui dit: “Maman, je t’aime. J’ai envie de rentrer à la maison.” Une telle émotion, exprimée si brusquement, cela ne lui ressemblait guère.

Chochana put à peine articuler ces mots: “Reviens vite”.

Elle ne dormait pas encore à 11 heures et demi quand son deuxième fils Assaf, 19 ans, entra dans leur chambre et réveilla Dov. Une attaque terroriste avait eu lieu. “Quelqu’un a vu Adam couché par terre à côté d’une ambulance.” dit-il.

On ne trouva Adam dans aucun hôpital et son nom ne figurait sur aucune liste de blessés.

Assaf se porta volontaire pour aller à l’Institut médico-légal Greenberg d’Abou Kabir.

A son retour, il rapporta la terrible nouvelle. Dix jeunes garçons avaient été massacrés par les bombes. L’un d’entre eux était Adam. Mais tout en pleurant, Assaf dit de façon étrange: “Vous devez avoir un autre bébé.”

Chochana fut choquée. “Comment peux-tu parler de la sorte? Ton frère n’est même pas encore enterré!”

Mais Assaf insista. “Si je ne le dis pas maintenant, cela n’arrivera jamais.”

Des milliers de personnes, y compris les camarades de sa classe, assistèrent aux obsèques d’Adam.

Pendant les jours de deuil, la maison fut remplie de visiteurs. Mais un soir, tard dans la nuit, alors qu’ils étaient seuls, Dov dit à Chochana qu’il devait lui parler.

Elle examina son visage non rasé et ses yeux rougis. “Je sais ce que tu vas me dire.” lui dit-elle.

Depuis vingt-six ans qu’ils étaient mariés, ils étaient souvent capables de lire leurs pensées mutuellement.

“Nous devrions essayer d’avoir un autre enfant.” déclara-t-il.

Bien que bizarre, l’idée résonna en elle au plus profond de son être. Chochana hocha la tête. “Je ne m’arrêterai pas en chemin. Je ferai tout ce qui est possible. Le reste est dans les mains de D.ieu.”

Elle prit conseil auprès de son Rabbin. “Il m’a souhaité bonne chance mais ne m’a pas affirmé que je réussirai.”

Dov portait encore la barbe de deuil quand ils sont allés consulter le professeur Drorit Hochner au centre hospitalo-universitaire Hadassa du Mont Scopus, où Adam était né. C’est elle qui avait aidé Chochana lors de ses grossesses précédentes. Elle était devenue entre temps un expert dans les grossesses à haut risque. “Je comprends,” dit-elle, “nous vivons une période spéciale.”

Elle travailla en collaboration avec un spécialiste de la fécondation in vitro mais deux tentatives échouèrent. Chochana allait renoncer quand le téléphone sonna.

“Au moment où j’entendis la voix du professeur Hochner, je sus que j’étais enceinte.” Elle ressentit comme un mélange de ravissement et de peur. Un nouveau bébé! Et en même temps, elle pensa à ce qui pourrait aller de travers.

A peu près tout ce qui ne va pas dans une grossesse se produisit. Les examens d’échographie qui révélèrent que le bébé était plus petit que la normale furent le sujet principal de souci pour Chochana.

La trente-sixième semaine, Chochana se sentit mal à l’aise et agitée. Le professeur Hochner l’examina et déclara: “Il faut que vous accouchiez maintenant.” Chochana fut heureuse que le bébé ait choisi lui-même son jour de naissance mais quand elle fut transportée en chaise roulante jusqu’à la sale d’opération pour y subir un accouchement par césarienne, elle fut saisie de panique. “Je me suis adressée à Adam dans le Ciel et l’ai supplié de veiller sur moi. S’il m’arrivait quelque chose pendant l’accouchement, il aurait à s’occuper de Papa.”

Elle tremblait de la tête aux pieds.

Quand elle se réveilla, l’infirmière lui amena sa petite fille. Au début, elle eut peur de la regarder. Puis elle contempla son joli petit visage.

Combien c’était nouveau, cette petite inconnue dans ses bras. Puis elle vit la fossette.

“Je la regarde et je suis remplie d’un mélange de joie et de tristesse.” raconta-t-elle. “Je n’oublierai jamais Adam mais Eden sera une personne à part entière, qui ne vivra pas dans son ombre. Elle éclaire la maison de sa lumière – comme justement le miracle de Hanouca. J’ai appris que D.ieu nous donne la force de faire face aux défis qui nous sont imposés.”

Barbar Sofer est écrivain, lauréate de plusieurs prix de littérature. Elle est également le porte-parole et le directeur pour Israël des relations publiques de Hadassa, Organisation des Femmes sionistes d’Amérique. Elle vit à Jérusalem avec son mari, Gerald Schroeder, scientifique et écrivain.

 

Traduction et Adaptation de Claude Krasetzki

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
Barbara SOFER
Barbara Sofer est un auteur dont les livres ont reçu plusieurs prix. Elle est aussi le porte-parole et la chargée des relations publiques de Hadassah, l'organisation des femmes sionistes américaines. Elle vit à Jérusalem avec son mari Gerald Schroeder, écrivain et scientifique. On peut consuler son site Internet : www.barbarasofer.com
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