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Ya-t-il quelque chose que je puisse faire?Quelques conseils pratiques afin d’aider ceux qui souffrent de la perte d’un être cher

Les points importants que je rapporte ici sont le fruit d’entretiens que j’ai eus avec un certain nombre de femmes qui ont perdu leur mari.

Cela vous donnera, je l’espère, une meilleure idée des sentiments que, par moment, nous éprouvons, vous indiquera comment vous comporter avec nous dans certaines circonstances, et ce que nous devons faire pour garder le moral dans l’intérêt de notre famille.

Je ne prétends pas que toutes les veuves pensent, éprouvent et se comportent de la même manière, aussi ne supposez pas que ce qui va être expliqué ci-dessous s’applique à chacune d’entre nous. Cependant, je suis quand même persuadée que cela vous sera utile.

VIE PRIVÉE: RESPECT ET PROTECTION

Lorsqu’on apprend dans une famille qu’un des ses membres est atteint d’une maladie grave, c’est, sans le moindre doute, un immense trauma pour chacun. Cela prend quelques semaines pour saisir ce qui se passe, pour savoir ce qu’il faut dire à ses enfants (mineurs comme adultes) et leur enseigner comment vivre sa vie au jour le jour obscurcie par la terrible nouvelle.

Et pour compliquer les choses, il faut se confronter aux séjours et aux traitements en milieu hospitalier, aux effets secondaires des nouveaux médicaments et des nouveaux soins et aux médications qui doivent être prises à heures fixes, chacun d’entre eux pouvant avoir un effet dévastateur.

C’est pourquoi la famille a besoin de veiller à sa vie privée. Elle doit apprendre quels sont les changements à apporter à son mode de vie et déterminer la meilleure ligne de conduite à adopter afin de prendre en charge tous les problèmes inhérents à la maladie.

A qui le raconter ou, au contraire, à qui le taire est une des premières choses que la famille va décider. Les personnes mises au courant constitueront alors le noyau du système de soutien de la famille. Par conséquent, seules des personnes susceptibles d’être d’un grand secours devront être choisies: ce sont celles qui sont réellement concernées par son bien-être.

La famille peut très bien ne pas vouloir informer le reste du monde tout de suite de la gravité de la maladie si le malade a la possibilité de vivre encore plusieurs années. D’un autre côté, si le pronostic ne fait état que de quelques mois, il se peut que la famille désire avertir tout le monde immédiatement afin de mobiliser des groupes de personnes lisant des Tehilim (Psaumes) et bénéficier de leurs prières. D’autres souhaiteront néanmoins conserver le secret jusqu’au dernier moment. C’est une décision purement personnelle.

Il y a toujours des gens qui se sentent insultés s’ils n’ont pas été avertis dès la première heure de la maladie. Il ne faut pas tenir compte de leur susceptibilité. Ce qui est primordial est que les membres de la famille, occupés pour une bonne part par la prise en charge du malade, puissent continuer à mener une vie aussi normale et productive que possible. Veiller à leurs besoins est d’une extrême importance spécialement à ce moment.

Si l’on veut aider une personne se trouvant dans cette situation, il faut adopter une attitude positive, en se gardant de toute indiscrétion. Je ne peux qu’insister sur l’importance de ce point.

Qu’une personne puisse consacrer du temps à un ami ou à un proche parent traversant une crise personnelle est quelque chose de merveilleux. En se montrant calme et positif, l’ami pourra atténuer le trouble émotionnel ou physique auquel fait face la personne en détresse. Cependant, il faut avoir à l’esprit qu’une amitié aussi proche que possible a ses limites. L’attention que vous lui portez ne vous autorise pas à “colporter” ses soucis à tout va.

Ceux qui éprouvent le besoin de parler ne s’adressent qu’aux personnes dignes de foi, c’est-à-dire qu’ils pensent que vous ne répéterez jamais à autrui ce qu’ils veulent vous confier. Ils viendront vers vous s’ils sont certains que vous écouterez leurs craintes et leurs inquiétudes et s’ils ont également le sentiment que vous ne chercherez jamais à leur soutirer plus d’information qu’ils ne sont prêts à vous en fournir.

“Etre là” pour une personne ne signifie pas que vous avez besoin de connaître chaque détail de sa vie. Une vraie amitié n’est pas de cet ordre. Quelquefois, cela lui est justement trop douloureux d’en parler. Et si parfois votre amie vous confie quelque chose de vraiment personnelle, ne supposez pas forcément qu’elle voudra en discuter dans un proche avenir ou même jamais. Laissez-lui mener la conversation où bon lui semble. Et, inutile de le dire, toute confidence ne doit être répétée à qui que ce soit.

De même, si la famille semble tout particulièrement hésiter à faire appel à un médecin que vous recommandez, ne cherchez pas à en savoir la cause. Elle peut ne pas s’entendre avec ce docteur spécifique ou avoir appris à son sujet une information contraire, dont elle n’a pas l’intention de discuter avec vous. Sa décision est d’ordre purement privé mais soyez sûr qu’elle est prête à aller au bout du monde afin de trouver le meilleur endroit pour soigner le malade.

RENSEIGNEMENTS UTILES

Il arrive souvent que, quand les proches ou les amis bien-intentionnés ont vent de la maladie d’une personne, ils submergent la famille de conseils. Néanmoins, leurs suggestions et leurs renseignements peuvent avoir une utilité en ce qui concerne les points suivants:

• Quels sont les médecins les plus compétents spécialistes de la maladie en question et où exercent-ils?
• Quels sont les meilleurs hôpitaux dans la région où il est possible de pratiquer le traitement?
• Quels sont les frais du traitement, du séjour à l’hôpital et des médicaments remboursés par la Sécurité sociale et, s’ils cotisent à une caisse-maladie complémentaire, que prend-elle en charge?
• Quel médecin ou psychologue pourrait les aider, eux ou leurs enfants, à faire face à cette terrible crise?

Attention, avant de transmettre ces informations, il faut vérifier soigneusement leur exactitude.

Ces renseignements peuvent être obtenus sur Internet en tapant simplement le nom de la maladie dans un moteur de recherche. Cela peut prendre des heures et même des jours à trier tous les résultats obtenus. La famille n’en a vraisemblablement pas le temps en ce moment mais le fait de savoir que les données sont à sa disposition lui sera d’une grande aide.

Mais ne procédez à cette recherche que si vous savez à coup sûr que la famille en éprouve le besoin. Si elle a toute confiance dans la compétence et la qualification médicale du médecin et dans le type de traitement que celui-ci pratique sur le patient, il n’y a aucune raison d’entamer cette recherche.

En aucun cas, ne remettez en cause la moindre de leurs décisions quand ils estiment que le traitement médical effectué est pour eux le meilleur et le plus adéquat. Si vous avez connaissance d’un excellent médecin expert dans le domaine dont ils ont besoin ou si vous avez entendu parler d’un hôpital réputé pour ses succès dans le traitement de la maladie, faites-le leur savoir simplement et laissez-les s’en occuper.

La façon dont vous transmettez cette information a son importance. Il vaut mieux la leur noter sur un papier plutôt que de le leur débiter à la va vite lors d’une rencontre fortuite au supermarché. Ils risquent à ce moment de ne pas être capables de se concentrer sur ce que vous leur racontez.

Si les renseignements que vous désirez leur communiquer sont clairement rédigés ou imprimés, ils pourront probablement plus facilement les analyser au calme chez eux. Vous pouvez même les noter sur un carnet dans lequel d’autres informations pourront être rassemblées. C’est un système qu’ils apprécieront fort.

Ayez bien à l’esprit bien que la famille a le droit de gérer ses problèmes de manière totalement différente de ce que vous avez envisagé lors de votre recherche. Si elle décide de ne pas suivre vos recommandations, vous n’avez aucune raison de vous en offusquer. Elle vous sera de toute manière reconnaissante pour la bonne intention que vous avez eue et le dur travail que vous avez effectué en réunissant et en leur envoyant les renseignements que vous pensiez être pour eux de grand intérêt.

PERTE SUBITE DU CONJOINT OU APRÈS UNE LONGUE MALADIE

S’il est tout aussi très dur de perdre un conjoint subitement ou bien après une longue maladie, la personne qui reste se voit confrontée à la nouvelle situation de manière totalement différente.

La femme qui a perdu son mari après en avoir pris soin pendant plusieurs années, en arrive peu à peu remplir le rôle dominant dans le couple. Au cours du temps, elle assume la plupart des responsabilités domestiques, c’est-à-dire le paiement des factures, l’entretien de la maison et de la voiture, la prise en charge des enfants. Elle s’arrrange de manière extraordinaire à réorganiser son emploi du temps et celui de ses enfants au pied levé car un problème médical peut survenir à tout instant. Une fois que son mari est décédé, elle ne se trouve pas dans la situation de quelqu’un jeté dans la jungle sans même une carte; elle sait se tirer d’affaire par ses propres moyens.

Mais il n’en demeure pas moins que, bien que ce soit elle principalement qui a été en charge de sa famille pendant les dernières années et qui a endossé toutes les responsabilités, elle doit désormais effectuer un immense effort d’adaptation à la suite de la perte de son mari. C’est vrai que l’aide physique qu’il pouvait apporter était faible mais il avait son mot à dire dans tout ce qui concernait les enfants, les finances, etc…et sa femme sentait encore qu’elle faisait partie d’un couple - d’une équipe. Maintenant, elle doit s’habituer à être seule à tous égards.

Un des problèmes principaux auxquels cette veuve est affronté à la fin de la chiva est tout bonnement l’épuisement! Ces années pendant lesquelles c’est elle qui essentiellement a pris soin de son époux (et pour certaines, aussi de ses enfants), ont finalement sapé ses forces. Elle peut être saisie soudainement par une fatigue aussi bien émotionnelle que physique sans qu’elle ne sache au départ ce qui lui arrive et pourquoi elle se sent si lasse alors qu’effectivement ses responsabilités ont diminué.

Après une mort subite

Pour la femme qui a perdu subitement son mari, s’adapter à toutes les exigences que la vie va exercer sur elle tout en essayant de faire face au choc de la mort est quelque chose de particulièrement écrasant. Après tout, aucun signal et aucune possibilité ne lui ont été donnés afin de se préparer à cette situation.

C’est ainsi qu’une femme qui a perdu son mari lors d’un accident de voiture décrit son angoisse: ”C’est comme faire du surf sur un raz de marée, en essayant d’atteindre le rivage, mais à chaque fois qu’on se rapproche de la côte, une nouvelle vague immense nous en éloigne. Et on a l’impression souvent qu’on ne peut se raccrocher à rien pour garder la tête hors de l’eau.”

La mort subite et inattendue d’un mari fait perdre à sa veuve son équilibre, que les enfants vivent encore à la maison ou, que devenus adultes, ils l’aient quittée. Elle doit revoir son mode de vie et sa manière de penser sans aucun délai et sous tous leurs aspects. C’est très difficile. Ce n’est qu’après quelques mois qu’elle peut, en général, retrouver un comportement normal et s’habituer à sa nouvelle situation, mais cela prend du temps et nécessite un terrible effort et le soutien sans faille de sa famille et de ses amis.

LES VEUFS

Il va sans dire qu’un veuf doit également accomplir d’énormes efforts d’adaptation, que sa femme soit morte après une longue maladie ou subitement. S’il a de jeunes enfants, il doit s’arranger pour qu’ils soient pris en charge afin de pouvoir aller à la synagogue et au travail. En effet, dans la plupart des familles, ce sont habituellement les femmes qui gèrent la maison et s’occupent des enfants.

Après la disparition de son épouse, le monde est complètement chamboulé pour le mari ainsi que pour les enfants. Celui-ci peut se trouver dans l’obligation d’acquérir de nouvelles compétences, comme celles de faire la cuisine, de laver le linge et de nettoyer la maison et de pourvoir aux besoins physiques et émotionnels individuels de ses enfants, et tout ceci, malgré le chagrin qui l’étreint.

Il ne s’agit pas de savoir qui souffre le plus, d’un veuf ou d’une veuve. La peine est incommensurable pour l’un comme pour l’autre, quelles que soient les circonstances du décès. C’est pourquoi il faut se montrer extrêmement prévenant avec eux, car ils sont certainement à bout physiquement et moralement ou bien sont encore sous le choc provoqué par la mort de leur conjoint. Soyez attentif à satisfaire leurs besoins immédiats.

 

LA CHIVA A PU CHANGER LA PERSONNE EN DEUIL

 

Quand, à l’issue des sept premiers jours de deuil, la chiva, les personnes affligées retrouvent le monde extérieur, la plupart remarquent que celui-ci est toujours le même - après tout, le soleil continue à se lever à l’est et à se coucher à l’ouest - mais elles se sentent différentes. La perte d’un être cher les a changées.

Quand elles réintègrent la “monde normal”, un peu instables mais déterminées, ce sont vers d’autres amis et d’autres priorités qu’elles se tournent. Elles se rapprochent de ceux qui peuvent les conseiller, cherchent plus souvent des avis auprès des autorités rabbiniques et demandent des suggestions à ceux qui sont dans la même situation. Elles ont besoin d’eux en raison de leur sagesse et de leur expérience; elles ont des problèmes à résoudre et des histoires à partager que seules des personnes ayant vécu la même chose peuvent comprendre. En conséquence, ce nouveau cercle d’amis les aide à se fier à leur jugement et à avoir confiance dans leurs capacités. Ce n’est pas qu’elles ne veulent plus ou n’apprécient plus leurs amitiés d’antan, mais elles ont besoin dorénavant d’autres amis qui peuvent les aider et les guider.

DIFFICULTÉ DES “PREMIÈRES FOIS” APRÈS LA CHIVA

Après la chiva, il est très dur de rencontrer et de saluer les gens la première fois en dehors de chez soi. Il s’agit des personnes venues pendant la chiva et plus encore de celles qui ne sont au courant de rien.

Beaucoup de ceux qui ont perdu un être cher m’ont raconté que, pendant les premiers mois, ils apparaissaient en public seulement s’ils devaient accomplir une démarche importante, se rendre au travail ou acheter à manger. La gêne mutuelle et la souffrance inévitable qui résulteraient de la rencontre avec certaines personnes étaient pour eux un sujet d’inquiétude. Une femme m’a raconté qu’elle ne savait pas quoi dire à des parents qui venaient de perdre leur jeune fils, aussi a-t-elle emprunté une autre allée dans le supermarché et s’est cachée jusqu’à ce qu’ils le quittent. Certains sont capables d’échanger un regard avec les personnes ayant subi une perte mais alors semblent embarrassés et vraiment peu à leur aise. Ils rougissent comme une tomate, bredouillent quelque chose d’inintelligible et poursuivent ensuite leur chemin rapidement. (En fait, ces gens m’ont dit qu’ils préféraient agir de la sorte plutôt que d’être entraînés dans une scène trop émouvante en public!)

Les personnes qui viennent de perdre un être cher, peuvent éprouver un sentiment de malaise quand il s’agit de savoir comment se comporter en public. Cependant, d’après toutes celles à qui j’en ai parlé, le fait de voir quelqu’un les éviter, leur cause beaucoup de gêne. Et paradoxalement, c’est elles qui ont dû souvent, lors de rencontres embarrassantes, mettre à l’aise leur interlocuteur!

Ce type de situation pourrait, peut-être, être défini de la sorte: ’un comme l’autre se sent gêné mais il suffit d’échanger un simple salut et de prononcer quelques mots gentils quand on rencontre une personne qui a subi une perte récente. La plupart du temps, c’est tout ce dont elle a besoin. Elle n’a pas envie de donner des détails sur ce qui vient de se passer - et spécialement en public.

Après la chiva, il est difficile de reprendre ses activités, même celles qui sont les plus simples et les plus routinières, comme de participer au premier minyan à la synagogue ou à la première réunion des parents d’élèves à l’école. Les personnes en deuil peuvent vouloir, pendant quelque temps, s’asseoir au fond de la salle. Il faut comprendre qu’elles ont besoin d’un certain temps d’adaptation afin de s’insérer de nouveau dans des activités qui sont les plus banales qui soient (même si elles les ont pratiquées des centaines de fois et même une semaine auparavant).

Elles peuvent également avoir besoin du soutien psychologique de leur famille et de leurs amis afin de faire face à tous les “premiers” événements , telles que les vacances, les anniversaires, les remises de prix et toutes sortes de fêtes. Bien qu’elles aient de la peine à ne pas pouvoir partager ces événements avec celui qu’elles ont perdu, elles essaient de garder leur moral pour leurs enfants et le reste de la famille et des amis qui, comme elles le savent, souffrent aussi de leur perte. La famille tout entière devra faire tous ses efforts pour s’affermir et faire preuve de force d’âme afin de faire de ces événements des moments heureux, ainsi qu’ils doivent l’être.

Après un certain temps, les personnes qui ont été en deuil, reprennent confiance en elles et affrontent de nouveau le monde avec aisance. Mais elles sont reconnaissantes à leur famille et à leurs amis de les laisser aller à leur propre rythme.

FAMILLES MONOPARENTALES: ASPECTS MATÉRIEL, ÉMOTIONNEL ET PRÉJUGÉS

L’aspect matériel

S’occuper seul d’une maison est dur et épuisant - et pourtant, on pourrait penser que c’est si simple et évident. La personne restée seule doit nettoyer la maison, laver le linge, régler les factures, entretenir la voiture, réparer la plomberie, amener les enfants chez le médecin et le dentiste, organiser les anniversaires, surveiller les études des enfants, les amener à l’école à l’heure, aider chacun d’eux à préparer ses devoirs, leur acheter des chaussures, des vêtements et des livres scolaires, leur faire couper les cheveux, etc… et veiller à ce que des repas suffisamment nutritifs leur soient servis au moment propice!

C’est déjà une tâche écrasante pour un père ou une mère qui ne se consacre qu’à cela, mais quand celui-ci ou celle-ci travaille, comment peut-il y arriver? Comme le dit le dicton: “C’est en forgeant qu’on devient forgeron !” Aussi, très vite, va-t-il apprendre à accorder aux tâches leur priorité en fonction de leur importance, à s’organiser de manière efficace et à s’arranger pour trouver de l’aide quand cela est nécessaire. Ceux qui en ont les moyens, louent ces services. Sinon, ils enrôlent leurs enfants, leurs proches ou leurs voisins quand ils ont besoin d’un coup de main. Souvent, ceux-ci sont très contents d’offrir leur aide. Tout cela peut se faire à titre d’échange. Il suffit d’un peu d’ingéniosité et de volonté.

La plupart des parents qui ont perdu leur conjoint essaient de ne pas trop s’appesantir sur tout le travail qu’entraînerait l’éducation des enfants dans la situation où ils se trouvent. Ils éprouvent de la gratitude d’avoir leurs enfants avec eux et prient D.ieu chaque jour qu’Il leur accorde la sagesse et la force pour satisfaire à tous leurs besoins.

L’aspect émotionnel

Assumer l’entière responsabilité de l’éducation des enfants quand ceux-ci sont en pleine croissance est une source de tension intense pour le veuf ou la veuve. La partie la plus impressionnante a été, pour ceux à qui j’en ai parlé, de faire face aux difficultés et de devoir prendre des décisions tout seul. Réaliser soudain qu’il n’y avait plus personne à leur côté de jour comme de nuit sur qui ils puissent compter leur a paru effrayant. Chaque problème qui survenait, ils devaient l’affronter - seuls.

Bien qu’il soit naturel que, dans tout foyer, des problèmes urgents surgissent immanquablement au sujet des enfants, du travail, de la voiture, de l’argent, etc…- et il y a des moments où cela peut être accablant de s’en occuper seul quand on a en charge toutes les autres responsabilités quotidiennes - ce qui est particulièrement éprouvant du point de vue émotionnel est de décider seul comment les résoudre correctement. Le père ou la mère qui a perdu son conjoint est soumis alors à une formidable pression. Ils ont le sentiment que, du fait que leurs enfants dépendent uniquement d’eux, ils n’ont jamais le droit à l’erreur.

Aussi, chaque fois qu’ils doivent prendre une décision majeure, ils opèrent de la façon suivante:

• Ils consultent un expert.
• Ils demandent l’avis d’un proche parent ou d’un ami ou veulent tout simplement savoir quelles sont leurs réactions face à la décision qu’ils s’apprêtent à prendre.
• Ils prennent un temps de réflexion, sachant que - bien ou mal - c’est eux qui prennent l’entière responsabilité de la décision (Quand un couple décide ensemble, le blâme est au moins partagé par chacun!)

C’est pourquoi il est essentiel que la famille et les amis leur expriment leur soutien et même reconnaissent explicitement qu’ils s’efforcent de faire de leur mieux.

Il n’est nul besoin de leur donner un conseil s’ils ne le sollicitent pas mais, s’ils vous le demandent, ils ont l’espoir que vous les orienterez avec diplomatie dans la bonne direction, en ayant seulement les intérêts de leur famille en vue. Ils sont parfaitement capables de prendre une décision de leur propre chef, mais il est écrit dans le livre des Proverbes: “Un homme sage cherche les conseils” (1,5).

Dans un couple marié, on peut débattre avec l’autre du pour ou du contre d’un problème. Ce n’est pas le cas pour une personne veuve ou divorcée. Si une telle personne vous demande votre opinion sur un certain sujet, soyez si possible conscient de ce fait et prenez en considération ses sentiments.

Cette impression d’être l’unique responsable de la gestion de la maison a en fait des ramifications dans d’autres domaines de notre vie. Si la poubelle est encore à la porte ou la chambre à coucher en désordre ou s’il manque du lait, qui est à blâmer si ce n’est nous-mêmes? On peut en tirer une fière leçon en ce qui concerne l’harmonie conjugale. Combien souvent ce genre de problème sème la discorde dans le couple et attise les querelles? Mais quand on n’a personne à fustiger, croyez moi, on devient beaucoup plus tolérant et on se permet moins de jugements catégoriques!

Ainsi, si un père ou une mère qui a perdu son conjoint n’a plus personne avec qui partager les responsabilités ou les prises de décision - ou même les blâmes - ce qui les habite est un sentiment lourd de solitude et d’isolement. Il peut être bien un jour et néanmoins se sentir angoissé et déprimé le lendemain. Ce n’est qu’après un certain temps qu’il pourra contrôler ses émotions.

Il est également important de comprendre que même le soutien sans faille de la famille et des amis ne peut remplir la profonde solitude et soulager la souffrance causée par la perte. On peut être occupé du matin au soir mais ce “trou dans le cœur” pèse encore lourdement. Il est terriblement difficile de combler le vide laissé par la mort de son époux si la vie conjugale était heureuse et que la personne qui reste sait combien de choses merveilleuses elle manque à mesure que le temps passe.

Parfois, la personne est saisie de crainte et d’appréhension en pleine nuit. Si c’est une femme, elle s’interroge ainsi: Où vais-je trouver tout l’argent dont j’ai besoin? Comment puis-je être à la fois être une mère et un père pour mes enfants? Dans quel endroit devrions-nous habiter? Qu’allons-nous devenir? Qu’allons-nous devenir? Que ferai-je quand mes enfants quitteront la maison? Trouverai-je un autre mari que j’aime? Quelquefois, la personne peut tomber physiquement malade à cause de ces soucis.

Effectivement, la solitude et l’anxiété peuvent provoquer des déchirures dans le cœur de ces personnes et nuire à leur vie quotidienne. Cependant, une fois habituées à leur nouvelle situation et tout en s’affirmant dans leur nouvelle position - qui leur a été imposée - elles sont capables de démêler leurs émotions et d’apprendre par elles-mêmes à traiter ces problèmes de la meilleure façon.

Préjugés

Parfois, on suppose des choses au sujet des familles monoparentales qui ne sont pas vraies. Par exemple, que nos enfants ont des troubles de comportement, que la tristesse règne dans nos maisons, que nos tables de chabbat et de jours de fête sont déprimantes et que nous avons besoin de conseil pour la moindre chose. Cela est très loin de la réalité! Et dans la plupart des cas, c’est le contraire! Nos enfants sont tout à fait normaux et heureux, nos foyers sont gais et nous sommes capables de résoudre nos problèmes tout seuls.

Combien de fois, les enseignants de mes enfants m’ont fait part de la satisfaction qu’ils ont pour leurs résultats scolaires et leur conduite. “Madame Feldbaum, je ne peux vraiment pas croire que vos enfants vivent dans une famille monoparentale.” L’intention était bien entendu de me complimenter mais il y avait un sous-entendu dont je suis particulièrement sensible. Plusieurs de mes amies qui sont dans le même cas ont reçu des “compliments” de ce genre.

Quand une maison est saine, elle a la capacité de fournir à des enfants une atmosphère chaleureuse, affectueuse, sûre, positive dans laquelle ils peuvent se développer harmonieusement. Bien entendu, tous les foyers monoparentaux ne répondent pas à ce critère, de la même façon que les foyers où vivent deux parents. Et ces derniers ne procurent pas que des choses merveilleuses à leurs enfants.

Avoir des idées toutes faites concernant les enfants n’ayant qu’un seul parent, c’est leur nuire considérablement. L’effet peut en être même destructeur et par suite miner le dur travail que ces parents accomplissent en élevant leurs enfants de la manière la plus saine qui soit.

COMMENT RENDRE UN ÉVÉNEMENT HEUREUX, HEUREUX

Si une personne de votre entourage, qui est sans conjoint, doit faire une simha, une cérémonie, cherchez en quoi vous pouvez l’aider. Non seulement, c’est pour elle un moment difficile du point de vue émotionnel, mais de plus les préparatifs s’ajoutent à la tension qu’elle éprouve dans une période qui se doit d’être heureuse.

Quelques suggestions pour aider:

• Envoyez-lui un repas une semaine avant l’événement
• Invitez ses enfants chez vous de telle sorte qu’elle puisse faire des achats de dernière minute.
• Invitez la famille le chabbat une ou deux semaines avant
• S’il s’agit d’un mariage, proposez d’organiser un des repas des Cheva Bra’hot, la semaine après le mariage.
• Si la cérémonie se fait à la maison, venez plus tôt afin d’aider à préparer les enfants et les lieux ou restez plus tard afin de nettoyer ou apportez un des plats ou aidez à servir.
• Proposez de faire des commissions
• Essayez d’être disponible le jour de l’événement afin d’aller chercher les invités ou de faire face à certaines urgences

Votre aide lui sera plus précieuse que le plus beau des présents. Etre là pour elle quand elle a besoin de vous est d’une valeur inestimable.

L’IMPORTANCE DE LA PAUSE NERVEUSE

Pour un père ou une mère sans conjoint, les exigences physiques nécessaires à l’éducation de jeunes enfants ou les défis psychologiques posés par l’éducation d’adolescents peuvent être au-dessus de leurs forces. C’est justement à ce moment-là qu’ils ont besoin de prendre du recul afin de recharger leurs batteries du point de vue nerveux et retrouver leur calme.

Beaucoup se séparent de leurs enfants au moins une fois par an. Par exemple, certains passent une semaine chez des amis en province, d’autres assistent seuls à des fêtes familiales plusieurs fois par an et d’autres envoient leurs enfants chez les grands-parents ou les oncles et tantes en été pendant qu’ils restent chez eux.

Ces parents aiment leurs enfants et sont à leur écoute vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Aussi, cela ne nous est pas très agréable d’entendre: “Ah, vous partez encore une fois?” Ne tirez pas trop hâtivement de conclusion sur des sujet sujets que vous ne connaissez pas. Une personne raisonnable sait qu’elle doit prendre soin d’elle même afin d’être en mesure de s’occuper des autres. Elle fera preuve du meilleur jugement quant à la durée de son voyage, à la période la plus adéquate pour partir et comment organiser la prise en charge des enfants.

Tous les parents doivent veiller aux besoins et aux problèmes de leurs enfants, et ceci au jour le jour. C’est plus difficile pour un père ou une mère sans conjoint car il doit s’en occuper tout seul; il n’a plus de partenaire avec qui partager les responsabilités. De courtes vacances font vraiment toute la différence!

Et souvenez-vous, un père ou une mère heureux est mieux équipé pour élever des enfants heureux.

 

Traduction et adaptation de C. Krasetski

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
Rebecca BRAM FELDBAUM


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