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Voici les Lois

Cette parasha commence par les propos de D-ieu adressés à Moshé de la façon suivante:


" Et voici les jugements (c.-à-d. les lois, les décrets) que tu exposeras devant eux". (Exode 21: 1)


Au lendemain des Dix Commandements, la Torah énonce une longue liste de Lois. Certes, il nous est difficile d'imaginer un judaïsme sans ces lois qui sont le noyau même de la vie juive, mais le moment choisi par la Torah pour nous les enseigner nous interpelle: pourquoi ces lois sont-elles enseignées à cet endroit précis?

De manière générale, l'ordre des événements tel qu'il est rapporté dans la Torah est vivement commenté et discuté. En effet, nous ne savons pas s'il reflète ou non la chronologie des événements tels qu'ils se sont déroulés, et tels qu'ils ont été vécus.

Dans le cas de Mishpatim, la parasha peut être divisée en deux parties principales, l'une traitant de lois, l'autre étant un récit. Le récit est la suite des "aventures" du peuple Juif décrites dans la parasha précédente (Exode, chapitres 19 et 20), mais bizarrement, il n'apparaît qu'après la partie "juridique" de notre parasha.

Par conséquent, bien que nous ne sachions pas si l'ordre réel des événements est celui-ci, notre attention est attirée par le fait que l'énumération de ces lois vient en fait "interrompre" le récit, l'histoire de la révélation.

En outre, nous sommes également interloqués par le choix des lois enseignées à ce moment précis. En effet, la plupart des lois de parashat Mishpatim sont des lois sociales, des règles indispensables à toute société pour vivre paisiblement et équitablement.

LE CONTRAT SOCIAL

D'une certaine façon, ces lois peuvent être décrites comme une sorte de contrat social. Une fois de plus, nous devons nous demander pourquoi ce "contrat" était nécessaire à ce moment précis. La Torah aurait certainement pu "attendre" avant de nous décrire ces lois, et nous les présenter à un autre moment plus opportun, un moment où beaucoup d'autres lois sociales sont enseignées.

(Cette question a été posée par Rav Yossef Dov Soloveitchik, et reflète toute la spécificité de son approche du Texte. Il se demandait non seulement ce que chaque chose voulait dire, mais également ce que nous pouvions apprendre de l'ordre dans lequel les lois avaient été enseignées, et quel était, a priori, le contexte le plus logique pour nous les enseigner).

Quelques commentateurs considèrent les lois de parashat Mishpatim comme une prolongation des lois enseignées au mont Sinaï, et voient donc ces lois comme entrant dans les dix catégories de lois, correspondant aux Dix Commandements.

Le Sforno considère les lois décrites dans notre parasha et qui régissent les relations entre l'Homme et son prochain comme une prolongation du dixième commandement. En effet, celui-ci stipule: "ne convoite pas tout ce qui appartient à ton voisin", et afin de pouvoir mettre en application ce commandement, il est d'abord nécessaire de préciser les lois de propriété. Il faut définir ce qui nous appartient et ce qui appartient à notre prochain, pour établir des frontières et rendre ainsi l'accomplissement du dixième commandement réalisable.

Cependant, pour expliquer pourquoi ce "contrat social" est présenté à ce moment précis, on pourrait tout simplement émettre la suggestion suivante: les béné Israël devaient établir une nouvelle société, basée sur la Torah qu’ils venaient tout juste de recevoir. Par conséquent, il était essentiel de décrire les règles de base que l'on attendait de cette nouvelle société. D'une certaine façon, il s'agissait ici de tester leur acceptation de la Torah: s'ils parviennent à mettre en application la Torah et vivre selon ses lois, ils confirmaient ainsi leur totale acceptation de cette Torah.

Cette observation nous donne accès à un niveau plus profond de la compréhension du lien entre les livres de Béréshit et Shémot, un rapport auquel nous avons à maintes reprises fait allusion.

DIX ‘PAROLES’

Nous savons que les Dix commandements représentent la clé de voûte du rapport entre l'Homme et D-ieu.

Nos Sages nous enseignent que le Monde a été créé par dix Paroles [Pirké Avot, 5: 1]. Par ailleurs, le régime égyptien a été détruit par dix plaies, et le peuple juif a été élevé par Dix commandements.

Nous pouvons conceptualiser ce processus et le décrire de la façon suivante: création, destruction, et recréation.

Dans la Genèse, après la création, il y a eu la destruction, le déluge qui a anéanti la génération de Noé. La raison principale de cette punition était l'absence de ‘contrat social’, qui a conduit cette génération corrompue à la dérive.

Le Midrash relie la destruction de cette génération de Noé aux lois ou plutôt au manque d'observance des lois énumérées dans la parasha de Mishpatim:


" La fin (ketz) de toute chair (bassar) est venue devant Moi": Le moment est venu de les éliminer (hikatsets); le moment est venu de les détruire; (le moment) est arrivé où leurs accusateurs sont venus devant Moi. Pourquoi tout cela? "car la Terre est remplie de violence (hamas) à cause d'eux". De quelle violence et de quel vol (s'agit-il)? Rabbi 'Hanina a dit: "la violence se rapporte à ce qui vaut moins qu'une proutah; le vol se rapporte à ce qui a une valeur supérieure à une proutah [proutah = valeur de monnaie faible, voire insignifiante, 1 cent dira-t-on aujourd’hui, même si nous ne sommes pas en mesure de faire des comparaisons]. Et c’était ce que les personnes de la génération du déluge avaient l'habitude de faire: Quand un homme apportait un panier plein de lupins, un autre venait et s’en emparait car valant moins d’une proutah, et alors chacun venait et saisissait ce panier car valant moins d’une proutah, de telle sorte qu'il n'y avait aucun recours devant la Justice. Sur ce, le Saint béni soit-Il dit: 'Vous avez agi de façon incorrecte, Je ferai ainsi envers vous'. C’est pourquoi il est écrit: "Ah! le fil qui les soutenait est rompu: Ils meurent, sans avoir acquis la sagesse!". (Job 4: 21): c.-à-d. sans la sagesse de la Torah. Du matin au soir, ils se trouvent écrasés, sans qu'on y fasse attention. Ils périssent à jamais. (Job 4: 20). Et l'attention dont on parle n'est rien d'autre que les juges, les jugements, c'est pourquoi il est écrit "Et voici les jugements que tu exposeras devant eux (exode 21: 1)." (Genèse Rabbah 31: 5)


Le rapport entre la génération du déluge et les lois de parashat Mishpatim est également souligné par un autre Midrash :

Une autre explication de ce 'Et maintenant voici les jugements' (vé'éléh): Rabbi Abbahou dit: "chaque fois qu'il est écrit vé-éléh ('et voici'), ceci vient rajouter à ce qui a été dit précédemment. Par contre, chaque fois qu'il est écrit 'voici', 'Eléh', ceci annule les précédents.
Par exemple? (il est écrit) 'Voici les générations des cieux et de la Terre lorsqu'ils furent créés, (Genèse 2:4). Qu'est-ce qui a été annulé là? D-ieu a créé un ciel et une terre, et quand Il les a contemplés, ils ne Lui étaient pas agréables; Il les a alors transformés de nouveau en tohu-bohu; mais quand il a regardé ce Ciel et cette Terre (c.-à-d., les actuels), ils lui étaient agréables et Il proclama alors: 'ceux-ci auront des générations'. C'est pourquoi il est écrit 'Voici les générations du Ciel et de la Terre'; par contre, les premiers (Ciel et Terre) n'ont pas eu de générations.
Un autre exemple: 'Voici les descendants de Noé (Genèse 6: 9). Qu'est-ce qui a été éliminé? La génération d'Enosh, la génération du déluge, et celle de Kenane et ses amis. "(Shémot Rabbah 30: 3.)

JUSTICE EN-HAUT, JUSTICE EN-BAS


Selon les propos de nos Sages, s'il n'y a aucune justice "ici-bas", la justice viendra alors "d'en haut":


Rabbi Eléazar a dit: "Là où il n'y a pas de jugement [ici-bas], il y a un jugement [en haut]". Rav Bibi, fils de Rabbi Ammi, interpréta la théorie de Rabbi Eléazar: "s'ils ne jugent pas, alors Mon Esprit [jugera l'Homme]". Rabbi Meir a dit: "S'ils n'appliquent pas la Justice ici-bas, Moi non plus, Je n'appliquerai pas la Justice ici haut!". C'est pourquoi il est écrit "Ah! le fil qui les soutenait est rompu: ils meurent, sans avoir acquis la sagesse!". (Job 4: 21): c.-à-d. en manquant de la sagesse de la Torah. "Du matin au soir, ils se trouvent écrasés; sans qu'on y fasse attention! Qu'ils périssent à jamais. (Job 4: 20)". Et l'attention ('messim') dont on parle fait référence aux jugements, comme il est écrit "Et voici les jugements que tu exposeras ('tassim') devant eux (exode 21: 1)". Rabbi Yossi Hagalilé interpréta de la façon suivante: "Mon attribut de Justice (sous-entendu de Rigueur) ne sera plus remplacé par mon attribut de Miséricorde". (Genèse Rabbah 26: 6)

Si nous dressions un parallèle entre la Genèse et l'Exode, nous remarquerions que c'est précisément le moment idéal pour enseigner la Justice, et ce, afin d'éviter les pièges désastreux qui ont dégradé l'Homme dans la Genèse. Immédiatement après la recréation stigmatisée par les Dix Commandements, il était donc nécessaire d'enseigner les lois spécifiques de l'Homme envers son prochain.

Cependant, l'accent mis sur la Justice et la création d'une société juste a quelque part une signification plus profonde. Le Midrash cité ci-dessus fait référence à une Justice de D-ieu qui est occultée, qui s'efface en quelque sorte:


Rabbi Yossi Hagalilé interpréta de la façon suivante: "Plus jamais mon attribut de Justice (sous-entendu de Rigueur) sera remplacé par mon attribut de Miséricorde". (Genèse Rabbah 26: 6)


LES NOMS DE D-IEU


Afin de comprendre cette idée, nous devons nous rappeler que différents noms sont utilisés dans la Torah pour mentionner D-ieu. Le nom de Elokim signifie la Justice, la rigueur, et c'est cette appellation qui est utilisée dans le récit de la Création du Monde.

La Création repose sur la Justice. On peut donc dire que la Justice est une loi de la nature, comme toute autre loi naturelle. De même que D-ieu peut, selon Sa Volonté, aller 'contre' une loi naturelle et faire des miracles, D-ieu peut aussi choisir de suspendre la Justice, et laisser la Miséricorde prendre place.

Une autre explication de 'Et voici les jugements', comme il est écrit 'le Roi tient son pays par la Justice' (Proverbes 29: 4). Ceci se rapporte au Saint, béni soit-Il, qui a créé le Monde avec Justice, comme il est écrit 'Au commencement, D-ieu (Elokim) créa...' (Genèse 1: 1). II n'est pas écrit "le Seigneur (Ado-naï) créa, mais plutôt Elokim. De même, il n'est pas écrit, "et le Seigneur (Ado-naï) dit qu'il y'ait un firmament...', mais plutôt, 'et D-ieu (Elokim) dit...', etc, etc, etc,... et ainsi pour tout le récit de la création. De même, le roi David dit: 'car D-ieu (Elokim) est Juge'. (Psaumes 75: 8), pour nous enseigner que le monde a été créé par la Justice. (Exode Rabbah 30: 13)

Le nom de Elokim est également utilisé au mont Sinaï, comme introduction aux Dix commandements:

Alors D-ieu (Elokim) prononça toutes ces paroles en disant (Exode 20: 1)


Le Midrash considère le mont Sinaï comme étant la source de la Justice, redéfinissant les relations entre l'Homme et D-ieu.


Une autre explication de 'Et voici les jugements que tu exposeras devant eux', [car il est écrit], 'ce fut le troisième jour, au matin,'... (Exode 19: 16). Le matin la Torah a été donnée, et le soir les Jugements ont été donnés, comme il est écrit, 'Du matin au soir, ils se trouvent écrasés (Job 4: 20). On peut faire le parallèle avec deux personnes qui entrent dans l'arène [pour le combat], l'une étant un professionnel, et l'autre un amateur. Qu'est-ce qui a causé la défaite de l'amateur? Le fait qu'il n'ait eu personne pour le guider et lui enseigner (l'art du combat). Ainsi D-ieu s'est tenu sur le mont Sinaï, et faisait régner la Justice, comme il est dit: 'et que Ma Main saisira le Jugement (Deut. 32: 41). (Exode Rabbah 30: 11)


Et le Seigneur parla à Moïse dans le désert du Sinaï... Six noms sont attribués au mont Sinaï. L'un d'entre eux est 'la montagne de D-ieu'. Quelle en est la raison? Car D-ieu y a siégé pour faire régner la Justice, comme il est dit: 'Et voici les jugements que tu exposeras devant eux." (Exode 21: 1). (Nombres Rabbah 1: 8)

UN NOUVEL ORDRE


L'expérience du mont Sinaï avait pour but de créer un nouvel ordre. Le Midrash souligne un lien entre le mont Sinaï, l'esclavage et la Création du monde:


Une autre explication de 'et voici les jugements...' comme il est écrit, [Psaumes 72: 1] '(Psaume de) Shlomo..., ô, D-ieu,... inspire Ta Justice au fils du roi. Qu'il juge ton peuple avec droiture'! Rabbi a dit: "Tout comme D-ieu nous a mis en garde pour l'observance des Dix commandements, Il nous met en garde en ce qui concerne la Justice, car c'est sur la Justice que le monde repose, comme il est écrit, 'le Roi tient son pays par la Justice' (Proverbes 29:4). Grâce à la Justice, Sion sera également reconstruite, car il est écrit, 'Sion sera sauvé par la Justice' (Isaïe 1: 27); et par la Justice, les 'justes' (les tsadikim) sont grandis, comme il est écrit: "Heureux ceux qui respectent le droit, pratiquent la Justice en tout temps (Psaumes 106: 3). Vous constaterez qu'il y a beaucoup d'occurrences concernant ce sujet, car le Saint Béni soit-Il a dit: "Je suis l'Eternel ton D-ieu, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, d'une maison d'esclavage (Exode 20: 2). Qu'est-ce qu'il dit à propos d'un esclave juif? Si vous achetez un domestique hébreu... (Exode 21: 2). D-ieu a dit: "comme J'ai créé le monde en six jours, et Me suis reposé le septième, ainsi il fera avec toi, pendant six années il te servira, après quoi il partira en homme libre." (Exode Rabbah 30: 15)


Nous voyons donc là l'expression du fondement de la création: le Shabbat est lié d'une part, au premier des Dix commandements, et d'autre part, il est également lié à la première loi de parashat Mishpatim, l'ensemble (les Dix Commandements et la parasha de Mishpatim) étant dominé par le principe de Justice.

Le Sfat Emet (Mishpatim 5639), commentant un autre Midrash , explique que le rapport entre Mishpatim et les Dix commandements est comparable au rapport entre le Shabbat et la semaine. Nous travaillons toute la semaine et le Shabbat nous recevons une âme supplémentaire (néshama yétéra) -- une expression de l'intensification de la spiritualité. De la même façon, après avoir reçu et accepté les Dix Commandements, nous recevons une spiritualité supplémentaire avec les lois de Mishpatim. Bien que ce concept mérite de plus amples explications, nous trouvons dans cet enseignement le rôle central des lois de parashat Mishpatim.


UN MONDE SANS JUSTICE


Comme nous l'avons vu, la Justice ainsi que son accomplissement constituent une loi naturelle, établie par D-ieu. Ainsi, un monde sans Justice se rebelle en fait contre une loi naturelle. A l'inverse, quand l'homme se comporte de manière juste, il devient un associé de D-ieu. [il est important de noter que les juges juifs étaient désignés dans les textes bibliques par le nom de 'elohim']:


Chaque juge qui établit un jugement avec une totale équité, même pendant une seule heure, la Torah le reconnaît comme s'il était devenu un associé du Saint Béni soit-Il, dans la création. (Shabbat 10a)

Quand le jugement est exécuté avec équité dans ce monde, l'homme devient un partenaire de D-ieu, et la justice divine est ainsi évitée.

Le Midrash va plus loin:


Une autre explication de "et voici les jugements...". Comme il est écrit: 'Ainsi parle l'Eternel, Observez la Justice et faites le bien' (Isaïe 56: 1). Ceci corrobore ce que les Textes disent: "les sentences suivantes émanent également des sages: donner préférence à quelqu'un en Justice n'est pas une bonne chose". (Proverbes 24: 23). Le Saint Béni soit-Il a dit: "qu'est-ce qui a permis aux juges de savoir juger? Le fait que vous ayez reçu la Torah dans laquelle il est écrit, 'Voici les lois et les statuts que vous aurez soin d'observer, etc..." (Deutéronome 12:1). Sachez donc que, donner préférence à quelqu'un en Justice n'est pas une bonne chose. En quoi cela n'est pas une bonne chose? Quand le juge s'assied et juge dans la vérité, D-ieu, (kivyakhol), quitte Son Royaume divin et fait en sorte que Sa Présence soit aux côtés du juge, car il est dit, 'Quand l'Eternel leur suscitait des juges, Il assistait ceux-ci et délivrait les Israélites du pouvoir de leurs ennemis....' (les Juges 2:18). Mais quand Il voit que le juge craint des humains , Il retire sa présence et retourne au ciel. Les anges Lui disent alors: "Seigneur de l'univers! Qu'y a-t-il?" Il répond: "J'ai vu un juge qui donne préférence (à l'une des parties) et J'ai donc retiré Ma Présence de là," comme il est dit: 'Devant l'oppression des humbles, les plaintes des pauvres, à cette heure Je me lève dit le Seigneur.... (Psaumes 12:6). Que fait D-ieu alors? Il dessine Son épée devant lui (le juge) pour lui rappeler qu'il y a un Juge là-haut, comme il est dit: 'Ayez peur du glaive, car le favoritisme (dont vous faites preuve) est un crime passible du glaive! Ainsi vous apprendrez qu'il y a une Justice. (Job 19: 29). Il est écrit "shé-dine", sous-entendu, qu'il y a un jugement dans le monde. (Exode Rabbah 30: 24)

Quand l'homme juge avec équité, la présence de D-ieu, la Shékhina, entre dans le monde. L'homme a donc la possibilité de faire descendre la présence de D-ieu dans ce monde, et d'éviter le courroux de la justice divine. Tout le secret réside dans l'accomplissement de la justice humaine.

LA PRÉSENCE DE D-IEU


La présence de D-ieu a été ressentie au mont Sinaï. Le Gaon de Vilna explique (dans son commentaire à propos du Sifra Dezniouta, chapitre 1), que juste après la révélation au mont Sinaï, les juifs auraient dû recevoir l'ordre de construire le Tabernacle. Après tout, le but du Tabernacle était "d'abriter" la Shékhina qui était descendue sur Terre au mont Sinaï, et ainsi transformer un événement ponctuel en une relation continue entre l'homme et D-ieu, un des fondements du Judaïsme.

Alors pourquoi avons-nous, avant la mitsva de construire le Tabernacle, cette "insertion" des lois qui sont enseignées dans parashat Mishpatim, ces rudiments de Justice? Le Gaon de Vilna explique que l'accomplissement de la Justice a le même objectif que la construction du Tabernacle: faire descendre la Shékhina sur Terre.

L'emplacement du plus important "palais de Justice" d'Israël le confirme: Le Sanhedrine se trouvait sur le mont du Temple, car si la Justice n'émanait pas de cette montagne sainte, le Temple lui-même n'aurait pas pu s'y tenir.

L'inverse est également vrai: Si nous souhaitons réellement reconstruire Sion et faire résider de nouveau la Shékhina parmi nous, alors l'établissement de la Justice constitue le point de départ, l'élément de base:


Une autre explication de "et voici les jugements...". Il est écrit: "La force du roi, c'est l'amour de la Justice" (Psaumes 99: 4). Moïse dit à Israël: "voyez, D-ieu vous a donné Sa Torah ; si vous n'obéissez pas à Ses lois, Il vous retirera Sa Torah car D-ieu ne vous a donné la Torah que sous condition d'obéir à Ses lois, comme il est dit: 'la force du roi c'est l'amour de la justice'. Et si vous obéissez à Ses lois, D-ieu reconstituera vos tribunaux, comme il est dit: "Je restaurerai tes juges comme autrefois", et après cela, il est dit: "Sion sera sauvée par la Justice" (Isaïe 1: 26-27). (Exode Rabbah 30: 23)



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Ari KAHN
Le rabbin Ari Kahn, un disciple de Rav Yossef Dov Soloveitchik, est diplômé de la Yeshiva University. Il se consacre actuellement à l’enseignement à Aish HaTora ainsi qu’à l’Université Bar Ilan, où il est Directeur des programmes pour étudiants étrangers. Il donne fréquemment des conférences aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud pour le compte de cette université et d’Aish HaTora.
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