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Les Rendez-vous de l'Année Juive / Souccot back  Retour
Le Paradis RetrouvéLa joie de se reconnecter avec son moi perdu.

«Rebbe, s’il vous plaît, priez pour que je ne sois pas enrôlé dans l’armée, » supplia un jeune homme au Vizhnitzer Rebbe les années précédant la Première Guerre Mondiale. Bien que non pratiquant, il connaissait la réputation du Rebbe comme faiseur de miracles et comme étant un homme dont les prières étaient exaucées.

La méthode du Rebbe était de demander à la personne quelle bonne action, quelle mitsvah, elle avait accomplie ; ensuite, le Rebbe priait en ces termes : « Maître du monde, cette personne mange casher, observe Chabbat, etc. dans ce mérite, s’il Te plaît, sauve-la.»

Le Rebbe regarda le jeune homme qui se tenait devant lui et lui demanda :
« Pries-tu chaque matin ? »
« Non, je ne me réveille jamais avant midi et ensuite je vais jouer au football. »
« Observes-tu le Chabbat ? »
« Comment le puis-je ? Le samedi est le jour où se déroulent les matchs les plus importants. »
« Manges-tu casher ? »
« Cela revient moins cher de manger du porc. »

Le Rebbe insista, mais à chaque fois, il recevait le même genre de réponse. Ce jeune homme n’avait pas le moindre mérite. Finalement, le Rebbe lui dit :
« Je t’envie. »
« Vraiment ? »
« Oui. Peux-tu imaginer qu’en l’espace d’un instant, tu peux devenir un plus grand tzaddik que moi. »
« Ah oui ? »
« Oui. Vois-tu, celui qui fait Techouva (se repent) par crainte de D.ieu, ses fautes sont effacées, mais celui qui se repent par amour de D.ieu, ses fautes se transforment en mérites. Et tu as certainement plus de fautes que je n’ai de mérites. En une minute, tu peux tout renverser et avoir plus de mérites que moi. »

Une expression pensive et réfléchie parcourut les traits de son visage.
Sans ciller, le jeune homme dit :
« Rebbe, dans une année, vous m’envierez encore plus ! »

* * *

Yom Kippour est le moment de se faire pardonner nos mauvaises actions et nos erreurs. Pour que D.ieu ne nous juge pas négativement, nous essayons de nous écarter d’elles le plus possible. Nous faisons cela par crainte de D.ieu, nous redoutons la sévérité de Son jugement.

Souccot par contre vient après que le jugement ait été scellé. Nous avons déjà été pardonnés. Souccot est donc notre première opportunité de faire Techouva purement par amour. Techouva par amour signifie que nous aimons tellement D.ieu que nous ne supportons pas la pensée de nos fautes passées, nous ressentons plus que jamais un extraordinaire besoin de nous rapprocher de Lui. Ce besoin n’existerait pas si ces actes n’avaient pas créé une telle distance au départ.

La faute devient donc la force de motivation première vers le bien. C’est pourquoi nos sages nous enseignent : « Toute personne qui fait Techouva par amour, ses fautes sont non seulement pardonnées, mais se changent en mérites ! »

TACHLIKH ET SIM’HAT BEIT HASHO’EV

Les fautes que nous avons jetées dans les eaux pendant Tachlikh sont maintenant puisées des profondeurs pour être reconverties en mérites.

Tachlikh, la cérémonie que l’on accomplit pendant Roch Hachana, en se rendant auprès d’un cours d’eau pour jeter nos fautes dans ses profondeurs, symbolise la Techouva par crainte de D.ieu. Nous regrettons nos fautes passées et nous défaisons d’elles en les jetant symboliquement dans les eaux où elles sont recouvertes et oubliées.

La Techouva par amour est symbolisée par Sim’hat Beit Hasho’eva, la cérémonie de puisement de l’eau qui avait lieu à l’époque du Temple, le deuxième jour de Souccot (qui en Israël est le 1er jour de ‘hol hamo’ed). Lors de cette cérémonie, au sujet de laquelle nos sages disent : « si vous ne l’avez jamais vu, vous n’avez jamais vu de joie de votre vie », l’eau était puisée de puits profonds aux abords du Temple puis versée sur l’Autel.

Symboliquement, c’est comme si les fautes que nous avons jetées dans les eaux pendant Tachlikh sont maintenant puisées des profondeurs pour être reconverties en mérites. Nous ne voulons plus que les fautes demeurent couvertes et oubliées, nous voulons les récupérer et les utiliser de manière positive. 

RéINTEGRER… CE MOI PERDU DEPUIS LONGTEMPS

Nous avons tous failli de quelque manière que ce soit. Nous sommes des êtres humains après tout. Au départ, nous camouflons généralement nos erreurs, en essayant de les rationaliser ou en les niant totalement. Ensuite, à un deuxième stade, nous retrouvons notre présence d’esprit et les regrettons amèrement. Nous rejetons alors ce passé que avons du mal à accepter. C’est comme si nous étions devenus un être nouveau. Notre moi passé, ce n’était pas nous ; c’était quelqu’un d’autre.

Même si cette expérience est une partie très importante de la Techouva, il est encore plus grand, non pas de simplement dissocier cette partie de nous précédemment rejetée, mais de trouver un moyen de la réintégrer à notre être, de manière appropriée, saine et bénéfique.

Les sages nous disent que tout jeûne qui n’inclut pas la participation des « poch’ei Israël », fauteurs d’Israël, n’est pas un véritable jeûne. Pour illustrer leur propos, ils citent l’exemple du ketoret, l’encens qui était offert dans le Temple. Le ketoret contenait un ingrédient qui, seul, était particulièrement nauséabond. Toutefois, incorporé aux autres ingrédients, cette épice rendait l’encens incroyablement plus doux et plus parfumé. Sans cet ingrédient, le ketoret n’atteignait pas toute l’intensité de son parfum. De même, nous enseignent les sages, l’intensité d’un jour de jeûne ne peut être atteinte que quand toutes les composantes du Peuple juif sont présentes, même ceux qui ne font pas de bonnes actions.

La Techouva par amour est un niveau supérieur à la Techouva par crainte, car quand les actes abominables que l’on a faits, sont combinés avec les actes délectables, ils créent une combinaison puissante qui rehausse la portée de nos bonnes actions, à l’image de cette épice.

Souccot est le moment de réaliser que même le paria a de la valeur. Le mauvais – qui semblait n’avoir qu’une valeur négative – devient soudain un tremplin vers le plus grand bien. Bien que nous nous soyons distancés de D.ieu par nos fautes, ces mêmes fautes deviennent maintenant le combustible qui permet d’allumer notre Ahavat Hashem, notre amour pour D.ieu. Et c’est ce combustible qui nous catapulte au-delà de l’attirance gravitationnelle de notre composante terrestre, à des hauteurs qu’il serait impossible d’atteindre uniquement par la crainte.

RETOUR VERS EDEn

Selon le Midrash, le Tout-Puissant avait comme intention première au moment de la Création que les fruits et l’écorce des arbres aient le même goût. Mais les arbres se sont rebellés et seul l’un d’entre eux a développé cette qualité unique, le cédratier. L’écorce du cédratier et le cédrat, ou étrog, ont le même goût.

Souccot – la saison où nous utilisons le étrog et trois autres espèces végétales comme point central de nos prières – représente un retour à cet état idéal où rien n’est perdu ; où chaque chose a un but et une signification, où même l’écorce a le goût du fruit.

Nous pensions peut-être que les fauteurs (l’écorce) n’étaient pas connectés au Peuple juif, nous pensions peut-être que les fautes (l’écorce) que nous avions faites dans le passé, étaient perdues à jamais. A Souccot, nous sommes réunis avec le noyau de bien qui réside dans ces morceaux oubliés, de notre peuple ou de nous-mêmes. En cela se trouve la plus grande joie.

La joie ultime est la joie de retrouver ce que nous avons perdu. Et c’est pourquoi Souccot est appelé « le temps de notre joie ». A Souccot, nous ne recevons rien de nouveau. Nous retrouvons ce que nous avions un jour. L’eau dans laquelle nous avons jeté nos fautes, est maintenant récupérée pour accomplir la plus joyeuse cérémonie.

Cette joie est la joie de la réunion avec cette partie de nous-mêmes que nous pensions perdue. Cette joie émane d’un sentiment de complétude et d’entièreté, une joie qui « si vous ne l’avez jamais vu, vous n’avez jamais vu de joie de votre vie ».

Cet article est dédié à la mémoire bénie de mon père, Reb ‘Haïm Binyamin ben Yaakov Reuven, zal

 

Traduction et Adaptation de Tsiporah Trom

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
Yaacov ASTOR
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