Logo Lamed.frhttp://www.aish.comAccueil Lamed.fr
...
.

Actualité

.
...
...
.

Soutenez-nous

.
...
Actualité / elie@lamed.fr back  Retour

Choisir sa voie

S’engager dans la voie de la Torah, ce n’est pas faire un choix entre deux systèmes et préférer l’un par rapport à l’autre, en cherchant à les comparer ; mais arriver d’abord à la conclusion que le système précédent ne peut, d’aucune manière, nous convenir.
Nous avons l’habitude, dans le mois qui précède Nissan, de lire quatre textes supplémentaires à la Synagogue le Shabbat.
Le dernier de ces textes qui va être lu cette semaine rappelle le préambule à la sortie d’Egypte. Il commence par les mots suivants : « Ce mois-ci sera pour vous le début des mois, c’est le premier des mois de l’année ». Il s’agit en effet du mois de Nissan, premier des mois de l’année «religieuse» juive.
Tout de suite après, est donnée au peuple juif l’injonction de pratiquer l’offrande de l’agneau pascal avec les différentes lois s’y afférant. 
Les termes utilisés pour donner ce commandement sont assez surprenants. En effet le verset nous dit : « Tirez et prenez pour vous un agneau et faites le sacrifice pascal » (Exode 12,21). 
L’utilisation du terme « Mich’hou » qui veut dire « tirez» est à priori superflu. La Torah a-t-elle besoin de nous donner la technique nécessaire pour prendre un agneau afin de l’amener comme offrande ?
Les commentateurs donnent une autre lecture de ce terme et nous disent : « Tirer - Traduction : Retirez vos mains de l’idolâtrie et, seulement après, prenez cet agneau pour l’offrir »
Se dégage ici une idée fondamentale, point de départ de toutes nos démarches de vie, et qui est la suivante. Le peuple d’Israël ne peut pas s’engager dans l’aventure que lui propose D.ieu, à travers la sortie d’Egypte et le don de la Torah, sans avoir, au préalable, décidé de quitter totalement de l’univers dans lequel il vivait. 
Cela revient à dire qu’il ne s’agit pas ici de faire un choix  entre deux systèmes et de préférer l’un par rapport à l’autre, en cherchant à les comparer ; mais d’arriver d’abord à la conclusion que le système précédent ne peut, d’aucune manière, nous convenir. Nous ne pouvons plus exister dedans, nous n’avons strictement plus rien à voir avec lui. Ce n’est pas ce que nous pressentons de nouveau et de beau dans le cadre que nous allons rejoindre qui va être l’élément qui détermine notre choix.  
La raison en est simple : si nous sommes encore dans une forme d’incertitude sur la validité des systèmes dans lesquels nous vivions, nous nous retrouverons de manière constante dans un modèle comparatif , évaluant de manière régulière celui qui correspond le mieux à nos attentes. 
Avant de rejoindre D.ieu au Sinaï, il faut décider si oui ou non le système idolâtre a quelque chose à nous proposer, s’il est valide, s’il représente quelque chose. Lorsque l’individu arrive à la conclusion que là où il était il ne peut plus être, il s’ouvre alors au monde des possibles, sans nécessairement savoir où il va arriver.  
C’est l’expression d’un courage réel de celui qui ne se satisfait pas de rester, par confort, dans un univers où la vérité n’est pas présente. 
Il est intéressant de voir que le verset qui décrit ce mouvement du peuple juif s’exprime de la manière suivante : « Ainsi a parlé l’Eternel, je me rappelle de la bonté de ta jeunesse, l’amour de nos fiançailles, lorsque tu es parti après moi dans le désert, un pays où rien ne pousse » (Jérémie, 2,2). 
Un mariage, un engagement, commencent d’abord par la certitude absolue que ce n’est plus dans l’univers dans lequel nous étions seul que nous pourrons nous épanouir totalement.
Cette comparaison avec le mariage nous apprend qu’on ne peut pas engager une nouvelle histoire tant que l’on est pas sûr que là où on était rien ne peu plus exister. Un mariage, un engagement, commencent d’abord par la certitude absolue que ce n’est plus dans l’univers dans lequel nous étions seul que nous pourrons nous épanouir totalement. Ceci, bien sûr, évitera les modèles comparatifs constants qui risqueraient de nous amener, lorsque notre nouveau cadre ne nous plait pas, à revenir vers notre passé. 
Plus encore, certains auraient pu se complaire encore dans leur cadre précédent mais espèrent avoir mieux dans une autre vie. Ils sont dans l’image fantasmée d’un futur de bonheur, les fameux « lendemains qui chantent ». Ils ne pourront donc être que déçus d’une réalité qui ne pourrait jamais correspondre à leur imaginaire. Certains préféreront un système mi-figue mi-raisin dans lequel on garde encore une partie de l’univers dans lequel nous étions précédemment, tout en rentrant prudemment dans un univers nouveau, hésitant en permanence, se posant la question de savoir ou ils se sentent mieux, n’étant pas prêts à larguer les amarres par cette peur constante de ne pas être heureux. 
Pour la Torah, le véritable bonheur commence par la conscience que nous avons de savoir organiser des choix qui ne seront pas basés sur des modèles comparatifs mais bien plus sur une réflexion par rapport au « lieu dans lequel j’ai envie d’être et celui dans lequel je ne peux plus être ».  Rappelons-nous que l’Egypte est appelé le creuset dans lequel s’est façonné le peuple d’Israël et que c’est à travers la confrontation avec cet univers que le peuple juif a su véritablement pourquoi il devait s’en démarquer. 
La réalité dans laquelle l’individu a pu vivre pendant un moment et dans laquelle il ne peut plus être ne doit pas nécessairement s’exprimer dans une forme de déni absolu mais bien plus comme étant une étape qui nous permet d’accéder à une dimension nouvelle de nous-même. 
En sortant d’Egypte, le peuple juif signifie en premier lieu qu’il ne peut plus jamais se retrouver dans un univers idolâtre. Ce qu’il trouvera par la suite sera une découverte.  C’est dans ces zones d’incertitude par rapport au futur que s’exprime la grandeur de celui qui recherche à vivre vrai. 
 


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Elie LEMMEL
Après des études en Yechiva (Israel et France) et l'obtention d'une semih'a il dirige depuis 1995 l'association Arakhim France. Il crée en 2000 l'association LEV, le site internet Lamed.fr, et en 2002 la maison de la famille. Directeur du journal VDJ, il intervient régulièrement à la radio et tient une chronique sur ActuJ. Membre du comité d'ethique de RAMBAM france il crée par ailleurs l'émission Chalom RAV sur TFJ. Conférencier international, il intervient sur de nombreux sujets et plus particulièrement sur celui de la famille;
  Liens vers les articles du même auteur (66 articles)


Emettre un commentaire
 Nom
 Prénom
 Email *
 Masquer mon email ?
Oui  Non
 Sujet
 Description (700 caractères max) *
 * Champs obligatoires
...
.

Outils

MODIFIER LA TAILLE DU TEXTE
.
...
...
.

Et aussi...

.
...