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L'élu du peuple élu

Les qualités d'un responsable communautaire...
 «Et Dieu parla à Moshe et à Aaron et leur ordonna à propos du peuple d'Israël » (Exode 6,13). Sur ce verset, le Midrash nous dit la chose suivante: «Dieu dit à Moshe et à Aaron: mes enfants sont fatigants, sont rebelles, c'est à cette condition que vous en prenez la responsabilité, que vous soyez prêts à ce qu'ils vous maudissent et qu'ils vous lapident avec des pierres». La dimension interpellante de ce Midrash ne peut évidement pas nous laisser indifférents.
Golda Meïr ne disait-elle pas qu'«un premier ministre en Israël gouvernait quatre millions de premiers ministres »
Prendre une responsabilité à l'intérieur du peuple d'Israël, c'est avant tout être prêt à assumer la difficulté de gérer un peuple qui n'hésitera pas à se révolter, dans lequel  émettre son opinion est comme une seconde nature. Golda Meïr ne disait-elle pas qu'«un premier ministre en Israël gouvernait quatre millions de premiers ministres »
Lorsque l'individu cherche à assumer une responsabilité à l'intérieur de la communauté, c'est tout sauf un pouvoir qu'il doit rechercher. Le premier chef du peuple d'Israël, Moshe, se décrit bien comme étant celui qui a supporté, dans les deux sens du terme, le peuple d'Israël, comme une mère le ferait pour son nourrisson. Il est celui qui est capable de dire qu'il n'a jamais chevauché un âne appartenant à l'un de ses frères afin de ne pas ''profiter'', ne serait-ce que d'un iota, de sa position. Il est celui qui est capable de dire: «Velo Hareoti et ahad mehem» (et je n'ai fait de mal à aucun d'entre eux) (Nombres 16,15). 
Moshe est celui qui va assumer les révoltes du peuple juif tout en continuant à les défendre passionnément devant D.ieu, cherchant sans arrêt à leur trouver des circonstances atténuantes. Une seule fois, Moshe aura un mot un peu fort, à l'occasion de la révolte quand l'eau manque dans le désert, il va dire au peuple «Ecoutez, bande de rebelles...». Il n'a peut-être pas tort mais Dieu lui tient rigueur: ce mot là ne devait pas être utilisé. Moshe sera sanctionné et c'est la raison – disent certains de nos maîtres - pour laquelle il n'entrera pas sur la terre d'Israël.
Assumer une responsabilité par rapport au peuple d'Israël, c'est se savoir uniquement comme support à la réalisation d'un projet pour le bien de celui-ci, ce qui ne peut s'imaginer qu'à travers une morale et une éthique sous-tendue par  la Torah. 
Si notre préoccupation véritablement est le bien être du klal israël, de la communauté, alors peu importe qui est celui qui dirige. Utiliser une responsabilité pour construire son pouvoir est condamné de la manière la plus explicite et la plus ferme par nos Sages.
Le Rav Haïm Luzzato ( Le Sentier de la Rectitude) souligne qu'à partir d'un certain moment, dans la vie, le désir du kavod, des honneurs est aussi puissant que des désirs charnels au moment où ces derniers se manifestent. La grande différence, c'est qu'au niveau des désirs, ceux-ci lorsqu'ils sont à l'extérieur du cadre, sont prohibés par la Torah, et l'individu qui s'y confronte sait qu'il doit se battre contre lui-même. En revanche, il n'est pas enseigné de façon explicite dans la Torah qu'il est interdit de rechercher les honneurs. Alors, il n'est guère de raison de lutter contre le kavod, les honneurs qui font partie de ces défauts dont nos maîtres disent qu'ils «sortent l'Homme du monde». Et certains commentateurs de dire: «La recherche des honneurs sort l'Homme de son propre monde, de son identité réelle car il n'existe à ce moment là qu'à travers des manifestations extérieures et les regards qu'on lui porte»
Il est coutume dans certaines synagogues, dans la prière du samedi matin, de bénir entre autres, tous ceux qui sont «oskim betsorké tsibour be emouna », c'est-à- dire tous ceux qui s'occupent des besoins de la communauté «avec foi»: leur foi en Dieu étant présente à chaque instant, ayant conscience du regard qu'Il porte sur eux. Mais aussi «foi» de ceux qui ont confiance dans leur probité, dans leur désintéressement, dans leur volonté de n'agir exclusivement que pour le bien de la communauté gardant comme point de référence la Torah et ses enseignements. Ce point de référence n'est pas juste la dimension rituelle de la Torah, mais aussi et surtout le regard qu'elle porte sur la vie en général et la manière de gérer ses différentes problématiques.
Rappelons-nous cette phrase du Talmud « Dieu n'a pas trouvé d'autre ustensile pour recevoir la bénédiction, si ce n'est le chalom ». C'est lorsque l'on est en paix avec soi-même que l'on arrive réellement à s'installer en paix avec  les autres.
 


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Elie LEMMEL
Après des études en Yechiva (Israel et France) et l'obtention d'une semih'a il dirige depuis 1995 l'association Arakhim France. Il crée en 2000 l'association LEV, le site internet Lamed.fr, et en 2002 la maison de la famille. Directeur du journal VDJ, il intervient régulièrement à la radio et tient une chronique sur ActuJ. Membre du comité d'ethique de RAMBAM france il crée par ailleurs l'émission Chalom RAV sur TFJ. Conférencier international, il intervient sur de nombreux sujets et plus particulièrement sur celui de la famille;
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