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Le porc, plus que tout autre animal, est devenu le symbole d'une nation têtue, accrochée à ses traditions.

LA SYMBOLIQUE DU PORC

La seule raison qui disqualifie le porc est qu'il ne rumine pas comme les vaches et les moutons.

Aucun animal n'est plus répugnant que le porc aux yeux d'un Juif. Pour toutes les générations depuis le Sinaï, il a toujours représenté l'animal impur par excellence que ne peut être consommé par aucun Juif. Les non-Juifs ont souvent harcelé les Juifs en leur offrant du porc, tandis que les Juifs ont fait volontairement le sacrifice de leurs vies et de leurs biens plutôt que de se rendre impurs en en consommant, bien qu'ils n'y fussent pas tenus du point de vue halakhique. Le porc est ainsi devenu un symbole d'une nation têtue, accrochée à ses traditions.

Et pourtant, le porc présente l'un des signes de cacherouth : des sabots fendus. Beaucoup d'autres animaux non cachères ne le possèdent pas. La seule raison qui disqualifie le porc est qu'il ne rumine pas comme les vaches et les moutons.

D'où la question qui vient immédiatement à l'esprit : pourquoi le porc est-il devenu aussi répugnant pour les Juifs, alors que les lapins et les chameaux qui ruminent mais qui n'ont pas de sabots fendus ne sont pas devenus des symboles des nourritures interdites.

Nous pourrions répondre, bien sûr, que la consommation de la viande de porc a toujours été plus importante que celle d'autres animaux, mais nos Maîtres (Vayiqra Rabba 13, Berèchith Rabba 65) ont tiré du porc une leçon plus profonde qui peut expliquer sa situation particulière.

Le porc est l'archétype de l'hypocrisie, puisqu'il découvre devant tous ceux qui le regardent son signe de cacherouth, comme pour prétendre qu'il est cachère, tandis qu'il dissimule le fait qu'il ne rumine pas et qu'il n'est pas véritablement consommable. Les rabbins présentent le porc comme allongé sur le dos et exhibant ses pattes pour essayer d'avoir l'air cachère. Ils lui comparent aussi les Romains, car ils prétendaient également être des hommes justes et pénétrés d'éthique tout en continuant de piller et de détruire d'autres nations.
 

SE CONFORMER AUX NORMES SPIRITUELLES

Se contenter d'observer ces lois tout en se livrant à des activités qui nuisent à notre rapport avec D.ieu est une forme d'hypocrisie spirituelle.

Beaucoup de gens se demandent pourquoi les contrôleurs de cacherouth cherchent aussi à savoir si l'hôtel ou le restaurant où ils travaillent profane le Chabbat ou s'il emploie des danseuses du ventre. Ils considèrent que la mission d'un contrôleur est d'assurer la cacherouth de la nourriture et non celle des divertissements.

La leçon tirée du porc est que nous ne pouvons annoncer que nous sommes cachères que si nous respectons aussi les normes que la cacherouth exige de nous. La Torah conclut les lois de la cacherouth par les mots : " Ne rendez pas vos âmes impures par toutes ces bêtes impures … Car Je suis l'Eternel votre D.ieu, vous vous consacrerez, vous serez saints, parce que saint Je suis … Car je suis D.ieu, qui vous ai fait monter du pays d'Egypte pour vous être comme D.ieu, vous serez saints, parce que saint Je suis " (Lévitique 11, 43 et suivants).

Le but de la cacherouth est clair : aider à notre épanouissement spirituel et à notre proximité à D.ieu. Se contenter d'observer ces lois tout en se livrant à des activités qui nuisent à notre rapport avec D.ieu est une forme d'hypocrisie spirituelle, puisque cela consiste à nous leurrer en pensant que nous sommes vertueux sans assumer réellement ce que représente la cacherouth.

Cela revient aussi à répéter l'erreur commise il y a 2 500 ans par les Juifs de Suse lors de l'histoire de Pourim.
Le Talmud (Meguila 12a) nous apprend que le décret de Haman contre les Juifs a été promulgué parce qu'au début de l'histoire de Pourim les Juifs ont participé à un banquet du roi, et qu'ils y ont pris plaisir.

Cet enseignement, à première vue, est étonnant, car Assuérus avait annoncé explicitement que le banquet devrait " satisfaire les exigences de chaque homme " (Esther 1, 8), ce qui veut dire que l'on y servirait de la nourriture cachère. Quel crime terrible les Juifs ont-ils commis en participant au festin royal ? Il est clair qu'ils ont joui de l'ambiance et de la possibilité qui leur était offerte de nouer des relations sociales avec les non-Juifs, la cacherouth de la nourriture les ayant convaincus que tout le reste était également cachère.

Quant à la raison pour laquelle la punition leur a finalement été épargnée, elle tient à ce qu'ils étaient venus par crainte du roi et non sous l'effet d'un désir authentique d'embrasser la culture ambiante.

Il est difficile et souvent compliqué d'observer les lois de cacherouth. Et pourtant la cacherouth à elle seule ne suffit pas. Un Juif doit toujours se rappeler que le but de la cacherouth n'est pas seulement de nous faire consommer des nourritures différentes de celles des autres, mais de nous inciter à mener une existence qui soit autre que celle des non-Juifs dans toutes nos manières de nous conduire.

Nous risquons, sinon, tout comme le porc, de tomber dans l'erreur de croire que nous sommes " cachères " tout en niant nos véritables défauts internes.

(Traduit de l'anglais par Jacques KOHN)


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Yoël DOMB
Le rabbin Yoël Domb a été diplômé par le JCT (Center for Business Ethics and Social Responsibility - " Centre pour l'éthique dans les affaires et pour la responsabilité sociale ") et il appartient à la faculté du JCT Pari Midrach. Boursier du Centre pour l'année universitaire 2000-2001, il effectue actuellement des recherches sur les sujets d'éthique dans les affaires contenues dans la loi juive et il prépare un cours destiné à faciliter l'enseignement de ces sujets dans les yechivoth.
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