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Spiritualité / Les 6 Mitsvot Permanentes back  Retour
Les mitsvoth permanentes n°5 Craindre D.ieuL'instinct humain pousse à fuire ce qui fait peur. Le judaïsme enseigne que la crainte de D.ieu est une motivation positive pour la grandeur.

Le mot hébreu yira signifie à la fois " craindre " et " voir ". Le choix essentiel dans la vie est d'ouvrir nos yeux sur les occasions disponibles, et de craindre les conséquences d'avoir fui cette réalité.

La crainte est comme toutes les autres émotions - elle comporte à la fois des aspects positifs et négatifs. La crainte négative est débilitante. La crainte positive est stimulante. L'adrénaline fait courir le sang dans nos veines. Elle nous donne le pouvoir d'accomplir ce que nous voulons faire. Si nous rencontrons un serpent au cours d'une promenade, la peur nous donne la force de courir aussi vite qu'un lièvre et de franchir tous les obstacles comme un champion olympique. La peur nous éloigne du monde du rêve et nous ramène aux sombres réalités.

Savoir faire le bon choix est une lutte humaine permanente. Nous avons tendance à préférer la solution la plus facile et à en ignorer les conséquences lointaines. La crainte de celles-ci est parfois la meilleure motivation pour accomplir le travail rapidement et efficacement. " Voir ou ne pas voir ? " - voilà la question que se pose le Juif.

Une entière liberté

Imaginons des caméras cachées contrôlant nos progrès dans la vie. Le monde entier nous observe. Les gens nous encouragent quand nous réussissons et nous conspuent lorsque nous échouons.


Avec tous ces gens qui nous guettent, est-ce que nous ne ferions pas attention à chacun de nos gestes ? Est-ce que notre motivation pour réussir n'augmenterait pas considérablement ?

Nous devons avancer en ayant conscience en permanence de l'existence de D.ieu. Tout est enregistré sur une cassette vidéo. Exploitons-nous au mieux les occasions que nous offre la vie, ou bien les gaspillons-nous ? Un jour viendra où nous devrons rendre compte de nos actes.

Cette crainte peut nous motiver à atteindre la grandeur.

Malheureusement, la nature humaine est prompte à se laisser distraire. Chacun de nous a tendance à douter de lui-même. Cette tendance s'appelle le yètsèr hara'. Il est comme un chien méchant, toujours en train de nous menacer : " Tu es trop exigeant envers toi-même ! Tu vas t'effondrer dans une crise nerveuse ! " Nous hésitons à agir parce que nous sommes effrayés par ses menaces.

La crainte de D.ieu est le moyen d'acquérir toutes les autres mitswoth, et la clé qui nous ouvre tout ce que nous voulons accomplir dans ce monde-ci.

La crainte de D.ieu nous donne une entière liberté. Rien ne se dressera sur notre chemin. Le chien est insignifiant comparé à la crainte de D.ieu. Il nous oblige simplement à nous détourner. Nous sommes libres de toutes les autres peurs. Nous nous sommes transformés en un instrument pour la volonté de D.ieu.

La crainte de D.ieu est le moyen d'acquérir toutes les autres mitsvot, et la clé qui nous ouvre tout ce que nous voulons accomplir dans ce monde-ci. Alors, qu'est-ce qui nous retient ?



Considérons les quatre mythes suivants :

Mythe N° 1 : La peur est douloureuse

D'un côté, les gens disent que la peur est inconfortable et menaçante, et nous organisons notre vie pour l'éviter. D'un autre côté, les gens montent sur des montagnes russes et vont voir des films d'horreur. Ils dépensent pour cela beaucoup d'argent rien que pour se procurer des émotions fortes !

Comment comprendre cette contradiction ?

C'est une erreur de penser que la peur fait mal. Qu'elle soit inconfortable, soit, mais elle procure un très vif plaisir. Quand on nous pousse hors de l'avion avant que s'ouvre le parachute, nous oublions toute l'absurdité de ce monde. Frayer avec la mort nous fait apprécier comme il fait bon vivre. Nous sommes branchés sur la réalité. Et soudain la vie devient un frisson !

A l'inconfort de la peur, opposons son côté positif : Chaque moment est vécu en connaissance de cause et avec exaltation. Bandons nos forces ! Faisons appel à notre potentiel ! Soyons motivés par la peur ! Il est si enivrant d'avoir peur.

Quand on parcourt un parc d'attractions et que l'on observe les gens qui descendent des montagnes russes, ceux qui y sont montés pour la première fois en gloussent d'enthousiasme : " Comme c'est beau d'être restés en vie ! " La deuxième fois, ils sont devenus plus sérieux car ils commencent à se souvenir de leurs problèmes. Et la troisième fois, ils sont redevenus ce qu'ils étaient avant, de retour à leurs préoccupations dépressives…

La vie serait ennuyeuse sans la peur. Voyons comme les gens qui ont " réussi " sont toujours en quête de nouvelles aventures hasardeuses, que ce soit des investissements financiers à haut risque, ou des leçons d'aile volante.

Comment profiter au mieux de la vie ? Se sentir comme si l'on redescendait sans cesse des montagnes russes.

Mythe N° 2 : La peur paralyse

Les gens pensent que la peur paralyse et réduit leur potentiel.

En fait, c'est le contraire qui est vrai. La peur peut générer des exploits surhumains. Nous avons tous entendu parler de mères qui avaient soulevé des voitures pour sauver leur enfant coincé en dessous. Affronter la peur donne des forces, des forces que nous ne soupçonnions même pas.

La peur ne cause des dommages que lorsque nous la fuyons et ne l'affrontons pas.

Supposons que nous assistions passivement à une rixe où des fiers-à-bras rouent de coups une faible victime. Rien que d'y penser ensuite nous fera faire la grimace. Si l'on ne dompte pas sa peur et que l'on ne prend pas la défense de ce qui est juste, on se rappellera douloureusement cet incident toute sa vie.

Mais si l'on a affronté les voyous et qu'on les a mis en fuite - même au prix de quelques injures entendues et de quelques coups reçus - on se souviendra de ce moment avec fierté jusqu'à la fin de ses jours. On a eu peur, mais on l'a surmontée. On a fait ce qu'il fallait faire. Cela restera un véritable plaisir.

Mieux vaut essayer et échouer qu'avoir eu peur d'essayer.

" Le choc " débilite, la " peur " motive. Imaginons un cowboy monté sur un fougueux mustang. La peur d'être jeté à bas le rend plus attentif à chacun des mouvements de la bête, de sorte que ses réactions n'en sont que plus adaptées et plus rapides.

Essayons la même chose dans la vie.

Fuir le défi

Il nous arrive trop souvent de manquer une occasion de briller parce que nous nous disons : " Je ne peux pas. Cela exige trop d'efforts ! " Imaginons, par exemple, qu'on nous demande de mémoriser en 24 heures toute une page de l'annuaire téléphonique. " Impossible ! " dira-t-on.

Mais qu'en est-il de celui que l'on retient comme otage et à qui l'on dit : " Si vous ne mémorisez pas une page de l'annuaire d'ici demain soir, vous serez mis mort. " Il ne fait aucun doute qu'il le fera.

Tirons parti du pouvoir de la peur comme d'un outil permettant d'empoigner tous nos " je ne puis ". Dressons une liste de ces " je ne puis " et fixons sur chacun une étiquette de prix. Quel en est la récompense, et quelle en est la conséquence ? Avoir cette clarté fera de nous un être humain très efficace.

Mythe N° 3 : La peur signifie la perte de la liberté

Les gens évitent la peur afin de préserver leur indépendance, persuadés que s'il existe une force extérieure qui leur dit ce qu'ils doivent faire, ils seront transformés en robots. Ils préfèrent agir de par leur volonté propre.

La peur du Tout-Puissant est différente. Quand nous craignons de transgresser la parole de D.ieu, cela libère nos potentialités. Pourquoi ? Parce que D.ieu ne veut pas nous épier, Il veut seulement ce qui est bon pour nous. C'est pourquoi la crainte de D.ieu devient un moyen de nous libérer de l'absurdité, des peurs stupides, de la mesquinerie. Avec la crainte de D.ieu, nous sommes libérés de toutes les autres peurs du monde.

Avec la crainte de D.ieu, nous sommes libérés de toutes les autres peurs du monde.

La peur asservit seulement quand quelqu'un d'autre essaie délibérément d'inspirer de la crainte. Mais la peur de la réalité - de la possibilité d'occasions manquées - est une motivation pour nous faire aller là où nous voulons être. Nous disons tous : " Je veux être bon, mais je ne veux pas faire l'effort. " La peur nous incite à faire le travail.

Dans notre activité professionnelle, nous savons que nous risquons d'être renvoyés en cas d'absence injustifiée. Aussi faut-il que nous nous levions de bonne heure. La peur d'échouer à un examen nous incite à étudier plus intensément. En fin de compte, cette peur nous aide à réussir et entretient notre dignité.

Nous tous voulons la grandeur. Nous voulons être résistants, disciplinés, organisés. La peur nous laisse libres.

Mythe N° 4 : La peur est déshonorante

Les gens pensent que si un acte est juste, nous devons le faire parce qu'il est juste, et non par peur des conséquences. Il semble déshonorant de réagir sous l'effet de la peur.

Idéalement, nous devrions tous faire ce qui est juste simplement parce que c'est juste, et éviter ce qui est mauvais, sans tenir compte des conséquences. De fait, les Sages enseignent que celui qui sert D.ieu uniquement pour être récompensé, ou pour éviter d'être puni, se situe à un niveau inférieur. Il ne sert que lui-même. Si les forces néfastes offraient davantage, c'est à elles qu'il serait fidèle !

Par conséquent, pourquoi existe-t-il une mitsva spécifique d'acquérir la crainte ? Est-ce que nous ne devrions pas ne nous motiver que par l'amour de D.ieu ?

Oui, quelqu'un qui sert D.ieu par amour se situe à un niveau beaucoup plus élevé. Et nous devrions nous efforcer de faire ce qui est juste parce que c'est juste, et non parce que cela " nous fera atteindre le ciel ". Mais nous devons être également réalistes. L'amour est souvent une motivation insuffisante pour faire le bien. Dès lors que nous faisons ce qui est juste moyennant paiement, mieux vaut prendre l'argent et faire ce qui est juste !

Supposons que l'on organise une campagne pour conduire les S.D.F. jusqu'à un lieu d'hébergement. Idéalement, nous les transporterions pour rien. Mais si on nous offre 100 euros pour chaque sans-abri, est-ce que la récompense va nous " corrompre " ? Non ! Elle ne fera que nous motiver plus fortement pour faire ce que nous savions déjà être juste.

Encore un point important : On peut espérer que ce que l'on fait sous l'emprise de la crainte finira par nous faire faire la même chose par amour.

Le réflexe de douleur

Tout le monde est né avec l'aptitude à sentir la douleur. Si nous sommes piqués par une épingle ou brûlés par du feu, nos mains sautent instinctivement en arrière. Mais certaines personnes naissent sans pouvoir manifester de réaction à la douleur. Elles ne sentent rien si leur main entre en contact avec un liquide bouillant.

Il est certes très agréable de ne pas sentir de douleur. Mais quelqu'un qui n'en éprouve aucune court sans arrêt des dangers. Il est noir et bleu tout le temps. Il met sa main au feu et dit : " Vous sentez brûler quelque chose ? Eh bien ! C'est ma main ! " Mais sa main vient de disparaître…

La douleur est essentielle à notre survie. Et c'est pour cela que nous devons craindre D.ieu, garder clairement à l'esprit les conséquences ultimes. Ce n'est pas le but dans la vie, mais un moyen vers une fin. Cela nous aide à réfléchir à deux fois avant d'insulter quelqu'un ou invectiver nos parents.

Imaginons que nous parlions à quelqu'un et qu'il commence à débiter des médisances pleines de fiel. Come nous savons que c'est mal d'écouter, nous nous disons : " Je vais rester quelques minutes par politesse… " Mais si quelqu'un s'apprête à nous frapper à la tête avec une batte de base-ball pour avoir tenu de tels bavardages, nous nous dirons aussitôt : " Filons d'ici immédiatement ! " Dans ce cas, nous ne ferons pas de calculs. Nous ferons seulement ce qu'il faut faire.

La peur de la punition est comme un réflexe de douleur. Elle nous empêche de faire des choses qui nous causeront plus tard du tort. Elle nous fait aller là où nous voulons être.

Voici cinq étapes qui aideront à réaliser ce but crucial.

Etape N° 1 : Développons notre monde

Asseyons-nous et réfléchissons à tous les plaisirs que le monde peut nous offrir. Les plaisirs des yeux, les joies des enfants, les merveilles de la nature. Pensons aux effets apaisants de la nage, du ski, des arts, de la musique, de la littérature.

Considérons à présent le plaisir obtenu par quelqu'un qui vit chaque instant de la manière la plus intense, toute sa vie durant. Puis comparons-le aux nôtres. Tant de plaisirs disponibles dans ce monde… et nous en sommes à n'en grignoter qu'une minuscule fraction.

La première étape pour apprécier les récompenses et les conséquences ? Sortir de notre conception étriquée de ce que la vie peut offrir. Projetons-nous dans nos rêves les plus élevés et formons des plans pour les réaliser. Essayons d'imaginer ce que l'humanité aurait pu accomplir si tout le monde depuis le début des temps avait vécu au plus intense. Nous n'en sommes même pas à en effleurer l'idée.

Nous marchons dans la vie comme des somnambules.

Etape N° 2 : Eviter les douleurs inutiles

Prenons conscience de ce que les risques de douleur dans ce monde surpassent les potentialités pour le plaisir. Nous traversons des guerres, des maladies, des tragédies. Rappelons-nous ceux qui ont traversé la Shoah et qui, assistant au règne du mal sur le monde, se sont sentis impuissants à y mettre fin.

Veuille D.ieu nous préserver de la perte d'un enfant ! Le chagrin est inimaginable. Aucun plaisir ne pourra jamais plus compenser cette douleur.

Cela paraît déprimant ? L'important est de devenir motivé. Quand nous sommes conscients de toute la douleur possible, nous devenons d'autant plus désireux de savoir comment l'éviter.

Etape N° 3 : Eviter la douleur éternelle

Le deux premières étapes ont trait au plaisir et à la douleur dont le corps fait l'expérience dans ce monde-ci.

La troisième est de se rendre compte que la douleur de l'âme est de loin la plus dévastatrice. Un instant passé au Gueihinnom, le processus purificateur de l'au-delà, est plus douloureux que toutes les douleurs réunies de ce monde-ci. Parce qu'il n'est pas provisoire comme le corps ; il est éternel.


La honte que l'âme ressent pour avoir commis une transgression est pire que toute la douleur de ce monde-ci.

La honte et regret que l'âme ressent pour avoir commis une transgression est bien pire que toute la douleur de ce monde-ci. Un seul acte de colère, ou une attitude blessante envers autrui, ou un moment de dépression ou du temps gaspillé… voilà une inflexible éternité de douleur.

Si nous extrapolons maintenant cela aux grandes transgressions, comme le meurtre, ou la profanation du Nom de D.ieu, la douleur que peut nous causer un tel Gueihinnom est inimaginable.


Etape N° 4 : La récompense d'une seule mitsva

Après les mauvaises nouvelles, les bonnes ! La douleur du Gueihinnom n'est rien comparée à la récompense pour une seule mitsva. Autrement dit, si nous avions éprouvé la douleur imposée par le Gueihinnom à chacun de ceux qu'il a accueillis depuis la nuit des temps, il vaudrait encore la peine de jouir de la récompense pour une seule mitsva.

Il existe des milliers de mitsvot possibles. Est-ce que nous avons dit " Bonjour ! " avec le sourire, ou eu un moment de prière sincère ? La récompense échappe à l'imagination. Nous serons éternellement associés au plaisir ultime de D.ieu.

Au-delà se situent les " grandes " mitsvot, comme l'étude de la Tora, ou la sanctification du Nom de D.ieu. Ou bien la " très grande " mitsva de mezaké eth harabim - " apporter du mérite aux masses " - où nous exerçons une influence sur d'autres et partageons la récompense de leur mitsvot.

Etape N° 5 : Faire la volonté de D.ieu

La récompense ultime consiste à employer notre libre arbitre à faire la volonté de D.ieu.

Imaginons que nous tentions de sauver la vie d'un de nos enfants. Toute autre valeur nous paraîtra bien dérisoire en comparaison. Si quelqu'un demandait : " Combien m'en coûtera-t-il pour sauver mon enfant ? " nous pressentirions qu'il y a chez lui quelque chose de dérangé.

De même, n'avoir pour seul motif de se relier à D.ieu que la perspective d'une récompense ou d'une punition démontre un manque de compréhension. La valeur consistant à faire la volonté de D.ieu est, en définitive, la seule vraie valeur dans l'existence. Parce qu'elle est un raccordement total à D.ieu.

Toute la récompense du monde à venir, tout ce qui appartient à tous les gens justes qui ont jamais vécu, n'est rien en comparaison de l'accomplissement de la volonté de notre Créateur, de l'exécution d'un choix difficile, uniquement parce que c'est ce que D.ieu veut que nous fassions.

Voilà la signification ultime. Voilà ce que veut dire : vivre dans la réalité.

La puissance des Tefilines

Pour bien nous pénétrer de cette réalité, nous avons besoin de pratiquer ces étapes - non pas une ou deux, mais des milliers de fois.

Maïmonide écrit (Lois sur les Tefilines 4, 25) que toutes les fois qu'un Juif porte des Tefilines sur sa tête et à son bras, la force de sainteté est si grande qu'elle le transporte à un état de " crainte de D.ieu ".

Voilà pourquoi le meilleur moment pour passer en revue nos cinq étapes est celui où nous mettons des Tefilines :

1. Il y a tellement de plaisirs auxquels nous n'avons pas goûté dans ce monde-ci. Comment faire pour les obtenir ?

2. Les tragédies de ce monde-ci éclipsent tous les plaisirs.

3. Les regrets et la honte éternels pour la transgression la plus légère, sont beaucoup plus douloureux que toutes les tragédies réunies de ce monde-ci.

4. Tout le Gueihinnom mérité par tous ceux qui ont vécu depuis le début de la Création n'est rien en comparaison de la récompense pour avoir fait une mitsva.

5. Tout le Ciel mérité par tous ceux qui ont jamais vécu n'est rien en comparaison de l'accomplissement de la volonté de D.ieu.

Parcourons ces étapes quand nous mettons les Tefilines, et de nouveau avant de les enlever. Nous vivrons dans une stratosphère différente… celle qui s'appelle la " réalité ".

Si nous voulons la crainte de D.ieu, nous l'aurons

Le Talmud enseigne : " Tout est dans les mains de D.ieu, à l'exception de la crainte de D.ieu ". La crainte de D.ieu dépend entièrement de nous. Si nous la voulons, nous l'aurons.

Mais ce point présente une difficulté. Nous disons dans nos prières : wetitèn lanou 'hayim chéyèch bahem yirath chamayim weyirath 'hett, demandant ainsi au Tout-Puissant de nous donner " la crainte de D.ieu ". Mais si la " crainte de D.ieu " est dans nos mains, pourquoi demandons-nous qu'Il nous la donne ?

La réponse est que tout, bien évidemment, dépend du Tout-Puissant. Nous ne pouvons pas soulever le petit doigt sans D.ieu. Il existe beaucoup de choses que nous désirons ardemment sans jamais les obtenir. Chez certains, l'ambition de devenir millionnaire est si forte qu'ils travaillent toute leur vie 80 heures par semaine… et meurent dans l'indigence.

Mais la crainte de D.ieu est différente. Elle est la seule chose que l'on finit par obtenir si on la veut vraiment. Avec toute autre vertu, D.ieu peut estimer que notre requête n'est pas bonne pour nous. Tandis que la crainte de D.ieu représente quelque chose qu'Il ne retiendra pas si nous la désirons sincèrement, parce qu'elle présente cette particularité unique de nous ramener toujours à la réalité. C'est toujours bon pour nous.

Si nous la voulons réellement, elle est à nous.

Sans la crainte de D.ieu, nous aurons des problèmes

Le Talmud cite les propos tenus par le Sage Rava à ses disciples : " N'acquérez pas deux parts de Gueihinnom ! ".

Rachi explique ce que voulait dire Rava : Si nous faisons de l'étude de la Tora une activité purement théorique, sans observer en même temps les mitsvot, nous nous acquérrons deux fois le Gueihinnom. C'est comme quelqu'un qui apprendrait le Talmud pendant Chabbath tout en fumant un cigare. Sans la crainte de D.ieu, il n'existe pour lui aucun moyen de relier la Tora à la réalité. Et non seulement est-il privé des plaisirs de ce monde-ci parce qu'il s'est acharné à étudier, mais lorsque tout sera terminé il perdra aussi le monde à venir.

Quant à celui qui observe les mitsvot, sa situation n'est pas simple non plus. Quand une personne meurt, on la convoque devant le tribunal céleste et on lui pose les questions suivantes :

- As-tu été honnête en affaires ?

- As-tu consacré chaque jour du temps à l'étude ?

- As-tu essayé d'avoir des enfants ?

- As-tu espéré la rédemption ?

- As-tu recherché la sagesse et la compréhension ?

Supposons qu'elle ait répondu " Oui ! " à toutes ces questions. On lui en posera une dernière :

- As-tu eu la crainte de D.ieu ?

Si elle répond " Non ! ", dit le Talmud, mieux vaudrait n'avoir rien fait du tout. La crainte de D.ieu est un atout suprême.

Pourquoi cela ? La crainte de D.ieu est ce qui préserve la " fraîcheur " de notre Tora. Acquérir la Tora sans la crainte de D.ieu, c'est un peu comme si l'on emmagasinait sa récolte sans précautions en vue de sa conservation : elle pourrirait.

L'ouvrage classique Or'hoth tsaddiqim (" Les voies des vertueux ") enseigne que, quel que soit le niveau de sagesse possédé par une personne, si elle n'a pas la crainte de D.ieu, elle est fondamentalement dans l'erreur. Oui ! Elle sait que la Tora doit être vécue. Elle sait qu'elle se situe à un niveau plus élevé que celui qui n'a aucun rapport du tout avec les mitsvot. Mais elle a adopté la facilité. On l'a fait accéder à l'essence la plus élevée de la Tora - l'amour de l'humanité, la prise de responsabilité pour le monde, la possibilité de s'unir au Tout-Puissant, et elle dit : " Laissez-moi seul ! Ce n'est pas pour les gens de ma génération. Je suis très bien comme je suis. "

Comme elle fuit le combat qui la ferait s'élever, toute sa vision devient obnubilée par son cynisme. Et elle commence à pourrir.

Voilà pourquoi la crainte de D.ieu est si importante. Elle nous pousse à nous confronter à ces idéaux, et à lutter pour les incorporer dans notre existence.

Tout mettre ensemble

La seule chose qui compte dans la vie est d'évoluer dans la clarté, de vivre dans la réalité.

Rappelons-nous l'époque où nous nous sommes demandé : " A quoi tout cela mène-t-il ? " Nous avons ce moment de clarté, et que faisons-nous alors ? Nous courons nous mettre la tête dans le sable comme une autruche, nous commençons de jouer au tennis, nous mettons de la musique, nous appelons un ami.

Ne pratiquons pas la politique de l'autruche ! Rappelons-nous que la réalité existe objectivement - hors notre propre perception subjective. Attention à ne pas nous réveiller un matin et nous dire : " Qu'ai-je fait de ma vie ? "

Chacun sait qu'il mourra un jour. Mais ce serait se leurrer que de croire que ceux qui meurent appartiennent à une classe séparée de l'humanité. " Eux sont mortels ! Nous sommes immortels ! " Et pourtant, tout au fond de nous-mêmes, nous entretenons cette illusion.

Est-ce que nous pensons réellement que nous allons être différents ? Soyons réalistes ! Nous ne sommes rien de plus que les autres !

Nous portons tous sur nous une montre dont les aiguilles tournent et nous ne savons pas pendant encore combien de temps. Combien d'années pensons-nous qu'il nous reste ? Ne nous imaginons pas que la vie n'a pas de limites. Un jour viendra où nous n'en aurons plus que pour un an. Un autre jour où il ne nous restera plus qu'une seule journée. Mieux vaut donc planifier dès maintenant. Comme le disent nos Sages : " Faites votre examen de conscience la veille de votre mort ! "

Certains Juifs ont l'habitude, une fois par an, habituellement avant Roch hachana, de rendre visite à leurs propres futurs tombeaux. Pourquoi ? Ce n'est pas de la morbidité malsaine. Le sens est clair : " Je suis mortel, et c'est là que je finirai. Quelle inscription est-ce que je souhaite sur ma tombe ? "

Il faut être réaliste quant aux conséquences de la vie. Nous n'avons pas besoin de montagnes russes. Tout ce dont nous devons faire, c'est nous souvenir que le Tout-Puissant nous surveille, à chaque moment de chaque jour. Et quand une personne meurt et va au ciel, le jugement n'est pas arbitraire ni imposé depuis l'extérieur. Bien au contraire, chaque décision et chaque pensée, chaque bonne action, de même que les choses embarrassantes que l'on a faites dans le privé, tout cela est rejoué sans fioritures. Voilà pourquoi le monde à venir est appelé 'olam haémeth, " le Monde de Vérité ", parce que nous y voyons clairement nos forces et nos défauts, et le véritable but de la vie.

Portons toujours sur nous cette crainte, et utilisons-la comme d'un puissant motivateur pour la grandeur. Cela représente une lutte permanente, mais la récompense sera éternelle.

Traduit de l'anglais par Jacques KOHN



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Noah WEINBERG
Le rabbin Noah WEINBERG est le doyen et le fondateur de Aish HaTorah International. Au cours des 40 dernières années, ses programmes éducatifs imprégnés d’intuitions visionnaires ont rapproché de leur héritage des centaines de milliers de Juifs
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COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  1
Votre site - 27 Février 2004 - par CHAFA Dalila
Formidable !!
Musulmane pratiquante, je trouve votre site très bien. Vérité pour les univers.
Merci.
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