Logo Lamed.frhttp://www.aish.comAccueil Lamed.fr
...
.

Articles associés

.
...
...
.

Spiritualité

.
...
...
.

Soutenez-nous

.
...
Spiritualité / Développement personnel back  Retour
Petit bonheur, quand tu nous tiens …Qui d'entre nous n'a jamais osé espérer un jour connaître le bonheur: un tableau brossé de rose et d'argent, qui se situe dans une sorte de " no man's land in the middle of nowhere ", avec des personnages physiquement parfaits et bons sous tout rapport, qui n'aspirent qu'à une seule chose : l'amour toujours!

Qui d'entre nous n'a jamais osé espérer un jour connaître le bonheur, celui narré par les plus grands auteurs et décrié à travers les âges et les époques ; celui qui à fait la une de tous les contes et autres fables racontés aux enfants qui, dubitatifs et pas complètement dupes, attendaient de voir venir. Ce bonheur sans faille et paradoxalement si simple : un tableau brossé de rose et d'argent, qui se situe dans une sorte de " no man's land in the middle of nowhere " avec des personnages physiquement parfaits et bons sous tout rapport qui n'aspirent qu'à une seule chose : l'amour toujours, comme si l'amour avec un grand A était le seul et unique vecteur de bonheur.

La suite n'a rien d'inédit et, bien que surfaite, cette image fantasmatique du bonheur n'a jamais vraiment quitté nos candides esprits ; mais dès que le mot " fin " s'est inscrit sur la " blanche page ", ces personnages idylliques se figent à jamais dans nos livres d'images et nous seul connaissons les affres de l'aurore où la cafetière électrique ne s'enclenche pas et où le réveil matin décide également de nous snober offrant aux hurlements juvéniles de la joyeuse maisonnée le soin de nous sortir du lit.

On tente alors de sortir de la pénombre en s'offrant un rapide passage en douche d'où l'on est rapidement éjecté et, après avoir esquivé plusieurs fois les assauts chocolatés de bébé en larmes, on saisi au vol la dernière chemise propre et réussit enfin à s'habiller correctement, sans faute de goût ni tâche, et à récupérer sa paire de chaussures gisant sous les legos géants.

Il reste alors à récupérer le porte-documents qui, par bonheur, a échappé aux petites mains exploratrices et ravageuses du cadet toujours avide de découvrir ce mystérieux monde de paperasserie tapie sous le cuir lisse.

Les dossiers sont donc intacts, ni confiture ni tâche de gras, et prêts à être soumis lors de la prochaine réunion, laquelle offrira, certes la plus belle promotion de l'année …

Seulement voilà, aujourd'hui ne sera pas un jour comme les autres car la tornade des matins chagrins poursuit son chemin et emporte avec elle notre véhicule jusqu'à la fourrière.

C'est donc en métro que l'on se rendra au travail, là se révèle à vous un monde glauque et cadencé par le cliquetis des tourniquets dévoreurs de billets ; sur le quai l'on attend patiemment qu'apparaissent au fond du tunnel les pupilles félines du train, qui avant d'interrompre sa course effrénée, déchire l'atmosphère d'un rugissement féroce.

Station " Balard " évacuation des lieux, on y est presque, et dans la rue, à l'annoncée du jour, vous heurtez un de ses locataires qui vous insulte furieusement car vous n'avez pas daigné lui offrir son premier breuvage (vous n'aviez pas de monnaie, et en plus c'est vrai !).

Arrivé à destination, on gravit les marches (ascenseur en panne) et dans le bureau on abandonne lourdement, notre corps sur le fauteuil jouxtant la table, tel un guerrier affranchi de son lourd tribu, et l'on rêve déjà à cette fabuleuse promotion pour laquelle on a travaillé sans relâche ces dernières semaines, qui va nous propulser dans la cour des grands, là où la matière grise ne se quantifie plus.

C'est l'envolée … jusqu'au moment où une secrétaire guindée dans son tailleur marine fait savoir que la réunion est ANNULEE et même pas reportée (Na !).

Dégringolade, avec enfoncement plus qu'exagéré dans le vinyle, le rêve ne se fera pas réalité.

Et l'on se surprend à réfléchir … A quoi tient-il ce bonheur si souvent énoncé ?

Finalement hier encore mon réveil avait bien fonctionné, puis mon café était sucré à souhait, les enfants étaient calmes et ordonnés, j'avais pris le temps de bavarder avec eux tout en sirotant mon délicieux breuvage et même ensuite réussi à lire quelques téhilim avant de vaquer à mes activités, et en voiture de surcroît - n'était ce pas cela le bonheur en sorte ? Sauf que celui là, personne ne le défend, bien qu'il appartienne à tous sans exception, ce bonheur qui ne se raconte mais se vit uniquement et au quotidien, ce bonheur récurrent offert comme un cadeau du ciel, ciel qui nous fait la grâce chaque matin d'ouvrir nos yeux, mais que nous feignons d'ignorer tellement le mécanisme parfaitement huilé, jamais ne défaille.

Ce bonheur qui nous échappe parce que trop facile, dont la proximité assène à toutes les balivernes le coup de grâce - il est là dans nos mains, chaque fois que le monde fonctionne " normalement " - si tenté de croire que la normalité ne peut être dissociée de ce qui est routinier et donc rebutant.

Si les " petits riens " de la vie en devenaient " les grands tout " peut-être prendrions nous conscience de leur importance et ainsi réduirions nous les lamentations si chères à notre ego (et de surcroît la consommation de Kleenex).

Les " ça va pas ce matin ! " deviendraient " ça va déjà mieux ..." simplement parce que lorsque ma voiture s'enrhume mes jambes fonctionnent, et alors le métro m'apparaîtra comme une des plus belles inventions du génie civil.

Ce bonheur que l'on conjugue au présent, ce bonheur simple qui ne s'attache qu'à l'air que l'on respire, qu'au vent qui balaie les plaines, qu'au ciel qui s'éclaircit et s'obscurcit chaque jour et chaque nuit encore et toujours. Ce bonheur qui ne nous promet pas la lune et qui n'est vendu par aucun promoteur.

Alors que manque t-il à ces matins où tout déchante ? L'effort probablement… , cet effort que l'on refuse de faire, enfants gâtés que nous sommes, simplement pour nous regarder en face et se dire que tout va bien, plutôt que de se dire presque avec complaisance le contraire ; tout va bien parce que je me lève avec ce nouveau jour, remplie d'espoirs et d'incertitudes aussi et la vie ne manquera pas de me démontrer chaque fois, qu'elle n'est pas toujours simple, et pourtant je continue de la choyer parce qu'elle me donne toujours plus qu'elle ne me reprend. Pourquoi faut-il toujours se plaindre des bonnes choses plutôt que de les apprécier à leur juste valeur et remercier le ciel d'avoir bien voulu remettre le train en marche?

La banalisation des gestes quotidiens, voilà notre problème ; ne plus être capable de se satisfaire de ce qui nous arrive et de ne vivre qu'avec ce qui devrait arriver.

Les grands projets nous remplissent de bonheur et ils sont indispensables à la construction de chacun mais en sont-ils pour autant l'élément unique de la révélation du bonheur ; alors que devenons nous lorsqu'ils capotent : une balle dans la tête ?

Non merci je dois être encore capable de continuer ma route parce qu'elle est encore longue et, bien que semée d'embûches, elle ne m'effraie plus.

Et cela je le dois à la force que me donne le sourire que l'on me glisse comme ça pour rien, le bonjour que l'on m'adresse en arrivant chez le commerçant, la place de parking que j'ai trouvée juste en bas de chez moi, ou encore la voix rassurante d'une amie au bout du fil. Et surtout … ce livre de prières auquel je m'accroche encore et toujours parce qu'en fin de compte, toute l'histoire du bonheur, c'est ici qu'elle prend sa source.



A PROPOS DE L'AUTEUR
Claudia ATLAN
Claudia Atlan est responsable du séminaire féminin d'études "Ore Chlomit" de Créteil.
  Liens vers les articles du même auteur (2 articles)


COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  11
Les petits bonheurs - 26 Septembre 2006 - par WN
Cet article écrit avec tellement de délicatesse et de sensibilité est un chef-d'oeuvre, c'est magnifique de beauté et de profonde vérité, c'est tout simplement divin. Merci, merci
bonheur - 31 Juillet 2005 - par sidali sidali
je suis tout a fait d'accord avec vous , meme si parfois on s'oublies emporter par le courant de la vie mais le bonheur chacun l'a en lui au quotidien il suffit de prendre le temps qu'il faut pour s'en rendre compte , merci beaucoup pour votre trés trés bel article
Petit Bonheur quand tu nous tiens - 10 Février 2005 - par Azoulay Zohar - Dalia <dalia114@bezeqint.net>
Trés bien dit pour nous rappeler que "celui qui est riche c'est celui qui apprécie ce qu'il a".
votre article - 5 Mai 2004 - par parizat marie-ines
Je vous remercie de ce bel article, c'est tout à fait ce que je pense. Je ne manque jamais de rendre grâce, chaque soir, pour la journée que j'ai vecu, et chaque matin pour être encore là... Peut-être faut-il vivre des moments difficiles pour savoir apprecier chaque seconde , chaque être, chaque chose...
Encore merci,
Cordialement
  Afficher tous les commentaires
Emettre un commentaire
 Nom
 Prénom
 Email *
 Masquer mon email ?
Oui  Non
 Sujet
 Description (700 caractères max) *
 * Champs obligatoires
...
.

Outils

MODIFIER LA TAILLE DU TEXTE
.
...
...
.

Et aussi...

.
...