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Tout ce que je sais de la disposition à savoir diriger, je land#8217;ai appris de MoïseVoudriez-vous pouvoir vous lever, regarder droit dans les yeux chacun de vos interlocuteurs, et dire : « Voici ce que je veux ! » ?

Hollywood nous a rendu un énorme service, en réussissant à faire connaître au monde entier le nom du plus célèbre dirigeant qu’ait connu l’histoire juive. Il est peu de Juifs et de non-Juifs qui ne sachent que Moïse a libéré les Hébreux de l’esclavage et les a fait accéder à la liberté.

Ce que les films ne montrent pas, cependant, ce sont les qualités de Moïse qui ont fait de lui celui qui convenait exactement à ce rôle. Ces qualités existent potentiellement en chacun de nous et, si nous savons les entretenir et les développer, elles peuvent nous aider à réaliser notre aptitude à devenir un chef. Ce pouvoir repose dans les tréfonds de chaque être humain, attendant qu’il le révèle au grand jour et qu’il lui fasse se réaliser ses promesses.

Pour comprendre exactement quelles sont les exigences qui permettent de réaliser ces aptitudes au commandement, comme elles se sont révélées en la personne de Moïse, il nous faut remonter le cours de l’histoire.
 

LA VIE AU PALAIS ROYAL

Moïse a été élevé au palais du Pharaon. Il possédait richesse et pouvoir. Il disposait de tous les éléments de confort imaginables. Dans la société égyptienne, un brillant avenir s’ouvrait devant lui. Or, qu’a-t-il fait ?

« Ce fut, en ces jours-là, Moïse grandit et sortit vers ses frères, il vit leurs fardeaux, et il vit un homme égyptien frappant un homme hébreu parmi ses frères. Il se tourna çà et là, il vit qu’il n’y avait pas d’homme, il frappa l’Egyptien, il le cacha dans le sable » (Exode 2, 11 et 12).

C’est dans ces mots d’un autre âge que se dissimule le secret pour devenir aujourd’hui un chef.
 

LES SECRETS D’UN CHEF

1 - Savoir s’identifier aux autres est la première qualité essentielle du chef.

Moïse est sorti vers ses frères. Il s’est identifié à son peuple. Rien ne l’y obligeait puisque, élevé hors du ghetto, il n’avait pas à y retourner. Y revenir lui était au contraire particulièrement difficile, car il fallait qu’il s’identifie d’une manière ou d’une autre avec ceux qui y résidaient pour qu’ils le reconnaissent comme l’un des leurs. Il aurait pu continuer de mener une existence confortable et totalement assimilée. Il ne l’a pas fait, et a choisi de « sortir » et de s’identifier à ses frères et ses sœurs.

Si l’on traite ses collègues ou ses subordonnés comme des gens à part entière menant de véritables vies, on en obtiendra bien plus que si on les considère comme des obstacles, ou comme des outils servant à son succès personnel. S’ils sentent que l’on s’intéresse à leur condition, ils seront disposés à déployer beaucoup plus d’efforts.

On trouve dans le livre Bouillon de poulet pour l’âme au travail, de Jack Canfield, Mark Victor Hansen, Maida Rogerson, etc., (traduit de l’américain par Annie Desbiens et Miville Boudreault. - Paris : J’ai lu, 2001), l’histoire émouvante d’un membre de l’encadrement d’une entreprise qui avait surpris une conversation entre une employée nouvellement engagée, une mère qui élevait seule son jeune fils, expliquer à celui-ci pourquoi elle ne pouvait pas lui acheter un gant de base-ball. Le cadre lui en a offert un en cadeau le lendemain, et cette mère, depuis, a elle-même accédé à un poste d’encadrement.

2 - En sortant vers son peuple, Moïse a manifesté son trait de caractère essentiel : l’humilité.

Pour s’identifier aux enfants d’Israël, un peuple opprimé et méprisé, alors que toute la puissance de Pharaon était à sa disposition, il fallait une humilité énorme. Le pouvoir mène facilement à l’arrogance. Moïse a surmonté son ego quand il est sorti du palais. Seul celui qui est vraiment humble, qui est disposé à écouter autrui et qui n’est pas constamment soumis à des désirs égoïstes et à ses intérêts personnels peut devenir un chef solide et efficace.

Ne craignons pas de reconnaître que chacun de nous a quelque chose à apporter à l’œuvre commune. Prêtons l’oreille aux idées de nos collègues. Remercions-les pour celles qui sont bonnes. Si nous sommes attentif aux idées des autres, ils seront plus tentés de nous faire part des leurs, et nous n’y perdrons rien. Un supérieur hiérarchique ou un collègue de travail arrogant finit par être rejeté et méprisé.

3 - Croire dans le message, et non dans le messager, voilà un corollaire de l’humilité.

Ce qui compte, ce n’est pas de se faire bien voir. C’est la manière d’aider les autres, de les éduquer. C’est la façon d’aider les autres à réaliser leur potentiel. C’est là notre mission !

C’est en cela qu’a résidé l’ascendant d’un Ronald Reagan. Quoi que l’on puisse penser de sa personne ou de sa politique, personne ne nie qu’il a su réintroduire dans son pays un sentiment de patriotisme et de fierté. Pourquoi ? Parce qu’il croyait en ce message. Chez un véritable dirigeant, le pouvoir et la sincérité du message qu’il transmet ne peuvent que gagner la partie.

4 - Moïse vit les fardeaux imposés à ses frères. Cela signifie, selon la tradition, qu’il a sympathisé avec eux. Leur douleur était sa douleur.

Avez-vous jamais remarqué vos différences de réaction selon que c’est l’enfant de votre voisin ou le vôtre qui saigne ? Selon que c’est votre voisin qui est licencié de son travail ou que c’est vous qui êtes licencié du vôtre ? Selon que votre collègue obtient une promotion ou que c’est vous qui en bénéficiez ?
Pour Moïse, leur joie était aussi sa joie.

Savoir s’identifier à autrui est un moyen efficace pour devenir un chef respecté. Chacun a besoin de se sentir écouté, de se sentir compris, de se sentir apprécié. On ne peut pas diriger des gens qui se sentent des étrangers par rapport à nous, dont les soucis paraissent éloignés des nôtres. On ne commande pas à des gens qui meurent de faim quand on a soi-même un garde-manger plein. On ne peut le faire que si ses propres expériences sont aussi réelles que les leurs.

5 - Moïse se tourna de-ci de-là et vit qu’il n’y avait aucun homme. Cette attitude, si elle a témoigné de son pragmatisme, a surtout démontré qu’il savait prendre ses responsabilités.

Le pragmatisme est certainement un composant essentiel de l’autorité. Mais le texte, au-delà de son sens premier, nous livre une idée bien plus profonde : Guettons toutes les occasions de prendre nos responsabilités.
Il est écrit dans les « Maximes des pères » (Pirqei avoth) : « Là où il n’y a aucun homme, efforce-toi d’être un homme ! » (2, 5).

Un chef n’est pas nécessairement quelqu’un qui a tout le talent nécessaire pour exécuter sa mission. C’est quelqu’un qui sait quelle est la tâche à accomplir et qui apporte sa contribution, qui sait que la tâche est capitale et que personne d’autre ne l’exécutera.
 

FAIRE QUE CELA ARRIVE

Seth Godin écrit dans Fast Company, un magazine américain pour hommes d’affaires, que ce qui retient certaines entreprises de changer leur stratégie est « l’absence de quelqu’un qui est disposé à se lever, à regarder droit dans les yeux chacun de ses interlocuteurs, et à dire : “Voici ce que je veux !” »
Cet article ne dit pas que ces entreprises manquent de talents, il ne dit pas qu’elles auraient besoin de diplômés de grandes écoles de commerce du genre HEC, il ne dit pas qu’il leur faudrait des gestionnaires spécialisés. Ce qui leur manque, c’est des gens qui cherchent à prendre des responsabilités.

Ce qui caractérise le véritable chef, c’est sa disposition à prendre des responsabilités, à sauter le pas simplement parce qu’il faut que le travail soit fait.

Voilà ce qu’était Moïse. Il n’était pas parfait, il n’avait aucune expérience antérieure, il bégayait quand il parlait. Mais quand il a vu que son peuple était malheureux, quand il a vu qu’il y avait une tâche à accomplir, il est passé aux actes. Il a pris des responsabilités, et ce au péril de sa vie. Aussi est-ce lui que le Tout-puissant a choisi comme dirigeant du peuple d’Israël. Il n’y a rien eu de magique ni de surnaturel. Inutile d’avoir le charisme d’un Kennedy. Tout ce qu’il faut c’est faire son choix.
C’est par nos actes que nous nous valorisons à nos propres yeux, à ceux de nos collègues, de nos enfants, de nos amis, de notre milieu. A nous d’agir et de mettre en valeur nos potentialités latentes ! Réfléchissons-y ! Sommes-nous disposés à prendre des risques ? Quelles sont les tâches pressantes à accomplir ? N’attendons pas à demain !

 

Traduction et adaptation de Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
Emuna BRAVERMAN
Emuna Braverman est diplômée de droit de l'Université de Toronto et d'un Master en Psychologie de la Pepperdine University. Elle et son mari vivent avec leurs neuf enfants à Los Angeles, où ils travaillent pour Aish HaTorah. De plus, elle donne des cours de Judaïsme et anime des cours de gastronomie Cachère.
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