Un extrait du livre « SpeedDating ».

La première étape du SpeedDating consiste à s’engager activement pour fonder une relation durable et de qualité, et ne pas se contenter de moins. Si vous questionnez la plupart des gens pour savoir s’ils envisagent de s’engager durablement avec la personne qu’ils fréquentent, ils vous diront :

« Non, non, nous ne faisons que sortir ensemble. »

Vous les revoyez trois ans plus tard, ils disent toujours la même chose.

Pour que le procédé du SpeedDating marche, les rencontres doivent être considérées comme un moyen pour parvenir à une relation durable.

Pouvons-nous assurer que tous ceux qui lisent cet article recherchent une relation durable et de qualité ? Bien sûr.

Pourtant, vos rencontres ne portent pas leurs fruits ? Peut-être êtes-vous la victime de relations équivoques, qui semblent se diriger dans la bonne direction sans le faire vraiment ?

Tout porte à croire que ces fausses relations constituent aujourd’hui la moitié des relations durables. Elles sont souvent des pertes de temps et des brises-cœurs, parce qu’elles durent en moyenne de huit mois à trois ans sans jamais détenir le potentiel d’une véritable relation.

Examinons les scénarios suivants qui vous aideront à mieux les repérer et à les éviter à l’avenir.

Le Remodeleur

Les remodeleurs essaient de changer leur compagnon en quelqu’un qu’il n’est pas, afin que la relation marche. Quand un remodeleur rencontre une situation intolérable dans une relation, il pense que si on lui donne le temps et les éléments nécessaires, l’autre personne changera. Un remodeleur typique pense que sa relation est idéale, mis à part un « seul » point.

Jeanne est une remodeleuse typique. Quand nous l’avons rencontrée, elle sortait avec John. Jeanne admet que John est intelligent, a le sens de l’humour et est très honnête. Elle croit fermement qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Il n’existe qu’un seul problème: la passion dévorante de John pour les voitures de course. Quand il ne travaille pas, il consacre la plupart de son temps à son hobby, soit sur des circuits de course, soit dans le garage, en travaillant sur l’un de ses nombreux modèles. Jeanne déteste tout ce qui touche à son hobby. Les voitures ne l’intéressent pas et elle a horreur d’aller sur le circuit où ses émotions oscillent généralement entre l’ennui et la peur.

Elle est persuadée que la passion de John s'eteindra. Elle ne peut concevoir d’épouser un homme qui consacrerait toute sa vie aux voitures de course. Elle lui offre donc une raquette de tennis et lui paie même des cours de tennis au club de sport du quartier. Comme il ne montre aucun intérêt pour le tennis, elle achète des vélos et suggère qu’ils partent de temps à autre en randonnées. Pendant plus de 18 mois, Jeanne s’acharne à arracher John à sa passion, sans succès. Au lieu d’accepter que la situation est intolérable, Jeanne s’évertue à essayer de changer la réalité.

Il n’y a rien de mal à exposer des éléments de votre vie à votre partenaire pour voir s’il sera lui aussi intéressé, mais il est malsain et irréaliste d’essayer de façonner l’autre personne en quelqu’un qu’il n’est pas.

Si Jeanne avit envisagé la relation de notre pont de vue, elle aurait géré la situation différemment :

En découvrant que John, malgré toutes ses qualités, était voué à une passion qu’elle méprisait, elle aurait tout d’abord déterminé si c’était pour elle une situation intolérable. Ensuite, elle aurait examiné pendant un temps limité, la possibilité qu’il puisse être intéressé par autre chose que la course automobile. Après avoir vu qu’il n’avait aucune envie de s’intéresser à autre chose et que c’était réellement une situation intolérable, elle aurait accepté la réalité et mis un terme à sa relation.

A chaque fois que nous avons suggéré cette approche à un remodeleur, il a immédiatement posé la question : « Et s’il changeait après notre séparation ? »

Notre réponse est toujours la même: « Il est peu probable qu’il le fasse. Et s’il le faisait, vous pouvez toujours réévaluer et reprendre votre relation. Mais vous accrocher à l’espoir que vous parviendrez un jour à le changer implique un grand sacrifice : du temps, des sentiments et, pour les femmes qui souhaitent avoir des enfants avec un partenaire sérieusement engagé,la possibilité d'avoir des enfants. »

Le piège dans lequel tombent les remodeleurs, est la croyance erronée qu’avec le temps, ils ont le pouvoir de changer quelqu’un. La plupart des remodeleurs s’accrochent à de tels espoirs, parce qu’ils doutent de pouvoir rencontrer quelqu’un d’aussi « bien » que leur compagnon du moment. En réalité, pendant que les remodeleurs s’accrochent désespérément à une relation vouée à l’échec, celui qui leur est destiné passe peut-être sous leurs yeux sans qu’ils le remarquent.

Les remodeleurs sont généralement des femmes.

Il est bien connu, dans les cercles juifs traditionnels, que les femmes possèdent une qualité particulière qui leur permet de mieux comprendre les hommes (surtout leur seconde moitié) et d’exercer leur influence sur eux. Cette qualité s’appelle binah. Le côté négatif de cette qualité est que les femmes finissent parfois par croire qu’elles peuvent changer quelqu’un qui n’est pas prêt à le faire, et donc elles se transforment en remodeleuses.

Celui qui déclare forfait

Une autre erreur fréquente consiste à tomber dans ce que nous appelons une « relation de forfait ». Elle se produit quand une personne croit à tort au mythe de notre société qui prétend qu’il faut s’impliquer entièrement dans une relation pour obtenir toutes les informations et les jugements nécessaires pour s’engager.

Ce mythe est très dangereux, parce qu’il brouille notre jugement sur le moment où les rencontres doivent s’arrêter et où la relation sérieuse doit commencer. A ce stade, celui qui déclare forfait, a compris que cette relation n’est pas pour lui, mais il est tellement impliqué et s’est tellement investi dans la relation, qu’il se sent obligé de poursuivre ou bien qu’il n’a pas la force de caractère pour interrompre la relation.

Quand Paul et Anne commencèrent à sortir ensemble, ils tombèrent immédiatement amoureux. Paul était acteur débutant et Anne assistante physicienne. En l’espace de quelques semaines, ils se voyaient presque chaque jour et en quelques mois, ils étaient profondément attachés l’un à l’autre. Quelques années plus tard, Anne suggéra qu’ils se marient. Paul se sentit alors obligé d’épouser Anne, à cause de tout le soutien qu’elle lui avait apporté dans sa carrière d’acteur. Il avait pourtant l’intuition qu’ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre. Il avait ce sentiment depuis un an et demi déjà, mais c’était tellement plus facile de rester ensemble qu’il ne faisait que remettre leur séparation à plus tard.

Ils finirent par se marier, par avoir des enfants et puis, par divorcer. Paul nous confia qu’en sortant de la synagogue le jour de son mariage, il avait le sentiment qu’Anne et lui finiraient par divorcer.

Bien que ce soit un cas extrême, l’idée est claire : Paul et Anne n’auraient pas dû s'engager dans une relation sérieuse avant d’être sûrs qu’ils étaient vraiment faits l’un pour l’autre. De plus, l’investissement de Anne pour Paul était disproportionné par rapport à ce que Paul avait fait pour elle. En fait, Paul n’avait jamais vraiment pris de décision concernant sa relation avec Anne, elle avait évolué d’elle-même.

Ceux qui entreprennent des rencontres traditionnelles ont un seul but à l’esprit : rassembler des informations et des jugements qui leur permettront d’arriver à la décision de s’engager sérieusement ou non. Ils utilisent pour cela des stratégies bien définies, au lieu de s’attacher à une personne avant qu’aucun engagement n’ait été pris.

Le cynique

Le cynique, consciemment ou non, ne se croit plus capable de fonder une relation durable. En fait, de nombreux cyniques pensent qu’une relation durable n’est qu’une chimère. Le cynique est malheureusement souvent le produit de nombreux échecs sentimentaux.

A 45 ans, Carole rêve toujours de fonder une relation durable. Pourtant, dès le début de ses deux relations, elle savait très bien que cela ne pourrait pas durer. Son ami actuel, Dan, est très agréable, mais montre des problèmes sérieux de responsabilité. Il a fait un dépôt de bilan et a encore des dettes, mais n’a aucune intention de revoir son attitude dépensière. Carole sait qu’elle ne pourra jamais lui prêter de l’argent, encore moins fonder une relation durable avec lui.

Quand Carole assiste à nos cours, elle est choquée de réaliser que si elle avait suivi nos principes, elle ne serait jamais sortie avec son ami précédent, ni avec Dan. « Et si je n’étais pas sortie avec eux, j’aurais été seule pendant six ans ! » annonce-t-elle horrifiée.

Ce qui est implicite dans sa déclaration, c’est que le cynique présumé que ces relations à court terme ou ces « relations de copinage », comme nous les appelons, sont préférables à la solitude dans l’attente d’une vraie relation. D’une certaine manière, le cynique ne croit pas qu’il existe pour lui une troisième option,une vraie relation, et qu’il est capable de la trouver.

Choisir le copinage d’une relation à court terme, vide de tout espoir d’engagement durable. Si votre but est une relation durable, des pensées, des commentaires et des actions emprunts de cynisme, ne vous permettront pas de vous en rapprocher. Si vous repérez en vous de tels éléments, rappelez-vous que la rencontre sérieuse et réflechie marche pour tout le monde, quelque soit votre âge et votre style.

Qu’ont le remodeleur, celui qui déclare forfait et le cynique en commun ? Ils ne se concentrent pas sur leur but réel qui est de fonder une véritable relation, pas n’importe quelle relation.

Le Chidou'h, (la rencontre juive traditionnelle qui est à l'origine du SpeedDating tel qu'il a été conçu par Yaakov et Sue Deyo, ses inventeurs)ne signifie pas s’engager plus rapidement dans une relation, mais fonder une relation vraie et clore à jamais la phase des rencontres.