J’ai connu un jeune homme qui parlait toujours en inclinant toujours
  légérement la tête de côté car quelqu’un
  lui avait dit, un jour, que de profil, il ressemblait à un acteur célèbre.
  Mais la plupart des gens ne se disaient pas qu’il avait un profil d’acteur,
  ils pensaient plutôt qu’il ne tournait pas très rond.
C’est un exemple de ce qui arrive lorsque le désir de faire bonne
  impression sur les autres conditionne toutes nos actions. Se prévaloir
  de ses réussites fait partie de la nature humaine. Lorsque nous avons
  quelque raison d’être fiers de quelque chose, nous tenons à le
  faire savoir. Vous pourrez le vérifier lors de prochaines conversations
  : voyez la rapidité avec laquelle votre interlocuteur (ou vous-même)
  commence à vous parler de ses succès personnels.
A quoi est dû ce désir d’en imposer aux autres ? L’être
  humain a besoin de reconnaissance, mais quelquefois, nous ne nous sentons pas à la
  hauteur de nos ambitions, et nous avons besoin de nous sentir confortés
  par l’opinion des autres.
Si les autres vous font
    des compliments, vous allez peut-être commencer à les
  croire. Un acteur qui prend à la lettre ce que lui écrivent ses
  admirateurs est en grand danger. Parce que son succès repose sur un
  château de cartes, et qu’il risque de tomber de haut.
Trop rechercher le respect
    des autres, c’est reconnaître que l’on
  n’a pas suffisamment confiance en soi-même. Cela revient à penser
  : « je ne vaux peut-être pas grand-chose, mais si j’arrive à persuader
  les autres du contraire, c’est que je ne suis pas si nul que ça ».
  Raisonner ainsi, c’est vouloir faire passer des bijoux en « toc » pour
  de l’or : ils en ont la couleur et le brillant, mais ils sont sans valeur.
  Et au fond de soi, on a l’impression d’être un faussaire.
La Voie de la Sagesse N°36 est : mitra’hek min hakavod, c’est-à-dire
  : tiens-toi à l’écart des honneurs. Elle nous apprend à ne
  pas rechercher l’estime des autres mais à nous efforcer de la
  trouver en nous-mêmes. Essayez de définir ce qui vous paraît
  donner un sens à votre vie et servez-vous en comme d’un guide
  en vue d’un certain dépassement de vous-même. Les gens qui
  sont en harmonie avec eux-mêmes n’ont pas besoin de la reconnaissance
  publique pour s’estimer à leur juste valeur.
Nous avons là un conflit classique entre le corps et l’âme.
  Le corps se satisfait de l’illusion que les autres nous accordent une
  certaine importance. Mais l’âme,elle, ne se contente pas de quelque
  chose d’aussi superficiel. Le corps dit : «Profitons de notre importance
  temporaire ». L’âme dit : « Faisons en sorte que cette
  importance soit réelle ». Le corps recule devant les difficultés
  que cela implique. L’âme sait ce qu’il convient de faire.
  Soyez libres de vos opinions
Si vous dépendez de l’opinion des autres pour vous déterminer,
  vous serez vite semblable à une feuille que le vent agite et oriente
  en fonction des modes passagères auxquelles vous serez soumis.
Si vous avez confiance
    en votre valeur personnelle, vous serez mieux préparés à suivre
  vos propres opinions plutôt que celles émanant de la société.
Dieu dit des Juifs que
    c’est « un peuple à la nuque raide »,
  ce qui est une bonne et une mauvaise chose. C’est une mauvaise chose
  car cela signifie être obstiné et peu disposé au changement.
  Mais c’est également une bonne chose, car c’est savoir tenir
  bon et résister aux modes et aux tendances passagères. Si les
  Juifs n’avaient pas été un peuple à la nuque raide,
  ils n’auraient pas survécu jusqu’aujourd’hui.
  Nous souhaitons tous la réussite et le succès, il n’y a
  rien de plus normal. Mais nous ne devons pas vivre pour les autres. Nous devons
  nous garder de choisir une carrière, un style de vie ou même nos
  loisirs en ayant uniquement en vue les conventions sociales. Vous voulez être
  quelqu’un de bien ? Alors, conduisez-vous bien. Pas pour vous attirer
  le respect et l’attention des autres, mais parce que vous voulez que
  votre vie ait un sens et que vous voulez vous réaliser pleinement, sans
  tenir compte de l’effet produit éventuellement sur les autres.
Soyez sans crainte. Lorsque
    l’on suit sa propre voie, il se peut qu’au
  début, il y ait une réaction de rejet de la part des autres,
  mais vous pourrez au moins vous endormir la conscience tranquille en sachant
  que tôt ou tard, la vérité prévaudra.
  Interrogez-vous sur vos motivations
Assurez-vous que les choix
    que vous faites correspondent bien à ce
  que vous souhaitez profondément et ne tiennent pas compte d’un
  quelconque effet que vous chercheriez à produire sur les autres. Posez-vous
  toujours la question : 
« 
  Quelle est ma motivation ? ». Vous avez, par exemple, choisi de passer
  vos vacances en Europe. Avez-vous réellement envie de visiter l’Europe,
  ou bien pensez-vous déjà au succès que vous vaudra le
  récit de vos aventures auprès de vos amis ?
Voici quelques exercices pratiques auxquels vous pouvez vous livrer :
1.	Faites la liste des
    différents domaines qui suscitent habituellement
  l’admiration des autres : la richesse, la force, l’habileté,
  l’éducation, l’intelligence, la carrière, la santé,
  le sport. Y a-t-il des choses plus importantes qui mériteraient de figurer
  sur la liste ?
2. Faites la liste de ce
    que vous faites pour impressionner les autres. Pourquoi pensez-vous que les
    choses que vous avez énumérées vous
  font paraître important ?
3.	Demandez-vous pourquoi
    vous éprouvez le besoin d’impressionner
  les autres. A quoi pensez-vous finalement parvenir en agissant ainsi ?
  
  
  Etes-vous impressionné ?
La vantardise de certaines
    personnes est criante : « Regardez-moi »,
  semblent-ils dire, « Ne suis-je pas quelqu’un de bien ! ».
Le judaïsme affirme que celui qui accomplit une bonne action et s’en
  vante n’en sera pas récompensé. Supposons que vous ayez
  entendu parler d’une veuve et de ses enfants qui ont à peine de
  quoi subsister. Vous allez lui apporter de la nourriture, vous occuper d’elle,
  et la remettre d’aplomb sur le plan financier. Si vous commencez à vous
  vanter de ce que vous avez fait, vous n’aurez fait que vous servir de
  cette bonne action pour gonfler votre ego.
Les gens se méfient généralement de ceux qui « en
  font trop ». Et les honneurs ont la bizarre propriété de
  fuir ceux qui les recherchent à tout prix.
On dit dans le judaïsme que lorsque vous faites une bonne action, les
  seuls qui doivent en avoir connaissance sont Dieu et vous. Ne craignez rien:
  Dieu saura trouver le moyen de vous récompenser largement.
Jouer un rôle
Il n’y a rien de plus destructeur que de vouloir jouer un rôle
  pour se poser auprès des autres. Nous cherchons à nous conformer
  au goût des autres en jouant à être ce que nous ne sommes
  pas. Avez-vous remarqué à quel point votre personnalité peut
  se modifier en fonction de vos différents interlocuteurs ? Au gymnase,
  nous jouons les sportifs, avec nos amis, le bon copain toujours prêt à plaisanter,
  avec notre patron, le type sérieux sur qui on peut compter. On peut
  ainsi endosser dix ou vingt rôles au cours de la journée !
Examinez les différentes images de vous que vous projetez , et essayez
  de les décrire. Vous verrez que parfois, il vous arrive de jouer des
  rôles contradictoires, et là est le danger, car en endossant successivement
  des personnalités différentes, on finit par ne plus savoir qui
  on est réellement.
Méfiez-vous de la pression exercée par les médias et
  du désir de se conformer aux modéles qu’ils véhiculent.
  Peut-être souhaitez-vous inconsciemment ressembler au cow-boy Marlboro
  ? Demandez-vous sincèrement : « Ne suis-je pas en train de jouer
  un rôle ? Est-ce vraiment ainsi que je veux être ? ». 
Qui êtes-vous réellement
    ?
  
Des rôles positifs
Jouer un rôle peut avoir un aspect positif. On peut ainsi permettre à des
  qualités latentes de s’extérioriser, car lorsque nous jouons
  un rôle de manière positive, cela peut stimuler notre moi intérieur.
Choisissez un rôle qui vous convienne et pensez-y dans tous les actes
  de la vie quotidienne. Supposons que vous vouliez devenir quelqu’un de
  vraiment « bien dans sa peau ». Commencez par faire semblant d’être
  gai, souriant, amical , recherchant la compagnie des autres. Vous verrez que
  votre corps s’y habituera et que le personnage que vous aviez commencé à jouer
  finira par devenir votre vraie nature.
Vous pouvez vous demander
    : quelle différence y-a-t-il entre jouer
  un rôle vis-à-vis des autres ou vis-à-vis de soi-même
  ? La réponse est que jouer un rôle pour permettre à son
  potentiel intérieur de se réaliser est un exercice positif, alors
  que prétendre être ce qu’on n’est pas, uniquement
  pour recevoir des compliments ne l’est pas. C’est si vrai qu’on
  se sent souvent honteux lorsqu’on a voulu épater les autres en
  jouant à être ce qu’on n’est pas, alors que lorsqu’on
  a recours au même procédé pour essayer d’améliorer
  sa personnalité, on se sent au contraire meilleur.
Le jeu de rôle peut avoir une autre application positive : préparer à l’avance
  une stratégie en vue d’une situation que l’on prévoit
  difficile. Si vous devez, par exemple, prendre la parole en public, entraînez-vous
  devant une glace pour trouver le ton et les attitudes justes. Ou bien, si vous
  avez tendance à vous heurter avec votre patron, essayez de simuler des
  discussions afin de réduire les affrontements et la tension. Vous vous épargnerez,
  ainsi qu’aux autres, beaucoup de contrariétés et de souffrance.
  En quoi « savoir résister à la pression sociale » nous
  fait progresser sur la Voie de la Sagesse ?
  
    -	Ne cherchez pas à tout prix à vouloir être
            reconnu.
        -	Chercher l’approbation des autres c’est renoncer à faire
          l’effort de se dépasser soi-même.
      -	Si vous avez besoin de l’opinion des autres pour savoir qui vous êtes,
          vous devriez peut-être vous interroger pour savoir en quelle estime vous
          vous tenez.
      -	Lorsque vous agissez pour impressioner les autres, vous sentez en vous-même
          un vide intérieur.
      -	Posez-vous la question : Si j’avais le choix, est-ce que je préfèrerais être
          célèbre et malheureux, ou heureux mais inconnu ?
      - Lorsque vous ressentez le besoin de vous mettre en avant, demandez-vous qui
          vous cherchez à impressionner.
      -	Même si vous parvenez à convaincre à les autres que vous êtes
          quelqu’un de formidable, vous en êtes-vous convaincu vous-même
    ?
  
Traduction et Adaptation
    de Monique SIAC