Le texte ci-dessous
  fut enregistré par Dassi Rabinovitch (z"l)
  trois semaines avant son décès à l’âge de
  19 ans, après avoir mené une lutte courageuse et tenace de deux
  années contre le cancer.
  
  C’est au cours de la nuit qui suivit la visite que lui rendit la famille
  Oren à l’hôpital que Dassi ressentit la nécessité d’enregistrer
  ce qu’elle éprouvait. Les jumelles de la famille Oren, âgées
  de huit ans, avaient chanté pour la jeune fille une chanson appelée
  : « Ces choses qui me rendent heureux ». Dassi eut tant de plaisir à les écouter
  chanter qu’elle leur demanda de recommencer devant les autres patients
  du service de pédiatrie.
  
  Cependant, les filles Oren, intimidées, refusèrent. Finalement
  après avoir beaucoup insisté, l’une des jumelles accepta.
  Après avoir fini de chanter, Dassi lui demanda si elle avait eu du plaisir à le
  faire et la fillette lui répondit que non.
  
  Ce soir-là, Dassi regretta d’avoir incité les petites filles à chanter
  pour les autres patients, mais, d’un autre côté, elle voulut
  leur expliquer à quel point il était important de donner avec
  joie.
  
  Ce sont les paroles spontanées qu’elle laissa sur le répondeur
  téléphonique de la famille Oren, ce soir-là, qui composent
  le texte "Bulles de joie". Ce fut la dernière fois que les
  Oren entendirent la voix de Dassi.
BULLES DE JOIE
  
  Chaque personne, sans exception, a une bulle dans son coeur,
  
  Une bulle de joie.
  
  Parfois, il s’agit d’une petite bulle,
  
  Mais qui peut grossir, grossir, GROSSIR ...
  
  Lorsque la bulle de joie, devenue énorme, explose,
  
  Elle projette de minuscules bulles dans des endroits cachés du corps,
  
  Des endroits qui font mal, parfois.
  
  Certaines personnes ont une bulle de joie toute petite
  
  Et c’est à nous qu’il appartient de la faire grandir !
  
  Vous vous demandez sûrement : « Comment faire ? »
  
  Chacun de nous peut trouver un moyen... 
  
  Nous pouvons apporter une friandise ou offrir une fleur,
  
  Chanter une chanson, faire un dessin,
  
  Ou même simplement dire : « Bonjour, comment ça va, aujourd’hui
  ? »
  
  Mais le plus important, c’est de le faire avec joie.
  
  De tout votre coeur,
  
  De créer en permanence des milliers de bulles de joie pour les autres.
  
  Et en faisant grossir les bulles de joie qui se trouvent chez les autres, 
  
  Votre bulle grossira également.
NOTE AUX PARENTS
  
  Dans le Judaïsme, chaque symbole représente une idée très
  profonde. 
  
  Pessa’h est le moment où, chaque année, nous nous débarrassons
  de notre ‘hamets et où nous goûtons à la matsa. Le ‘hamets,
  qui est une pâte gonflée, représente notre ego si souvent
  perdu dans les méandres de nos désirs, de notre image et de notre
  apparence. Une fois par an, en faisant complètement disparaître
  le ‘hamets et en mangeant de la matsa, un pain simple et plat, nous tentons
  de rétablir le lien avec notre véritable essence, celle qui n’a
  pas été abîmée par les désirs de notre ego. 
  
  Le mot qui, en hébreu, signifie Egypte, Mitsraïm, provient de la
  racine qui exprime une idée de « restriction ». Yétsiat
  Mitsraïm, « la sortie d’Egypte », signifie demander à D-ieu
  de nous aider à aller au-delà des barrières que nous nous
  imposons à nous-mêmes afin d’acquérir une véritable
  liberté intérieure en nous reconnectant à notre âme.
  Donner aux autres est le moyen qui nous permet de dépasser notre ego
  et de nous relier à notre véritable essence. Ainsi, en donnant,
  nous obtenons une sensation de liberté intérieure. 
  
  Dassi - la jeune fille qui a écrit « Bulles de joie » au
  sommet de sa douleur physique, trois semaines seulement avant son décès
  - se demandait à tout instant ce qu’elle pourrait faire pour apporter
  un peu de joie dans la vie de son prochain. Cette attitude lui procura une
  force intérieure et un sentiment profond de liberté, alors même
  qu’elle était confinée dans un lit d’hôpital.
QUESTIONS ET DISCUSSIONS
  
• 
  Pessa’h nous incite à nous échapper de la prison qui est
  en nous et à nous sentir libres d’écouter cette voix qui
  fait partie de nous et qui nous indique la bonne chose à faire. Quel
  acte pourriez- vous accomplir qui vous donnerait ce sentiment agréable
  de liberté intérieure ?
 
  
• 
  Pouvez-vous donner un exemple d’un moment où vous avez vraiment
  remonté le moral de quelqu’un ou fait quelque chose pour lui ?
 
  
• 
  Qu’en avez-vous ressenti ? En avez-vous conçu du ressentiment
  pour avoir donné de votre temps ou vous êtes-vous senti en accord
  avec vous-mêmes ?
 
  
• 
  Qu’est-ce qui nous retient de donner aux autres ?
 
  
• 
  Dassi nous dit de donner « avec joie ». En quoi l’attitude
  avec laquelle nous accomplissons quelque chose affecte-t-elle notre acte de
  donner ?
Traduction et Adaptation de Ra’hel
Katz