Si manquer de sommeil est 
  nuisible, trop dormir ne vaut pas mieux. Réduire le temps que nous passons 
  à dormir est une manière de mieux contrôler notre vie.
Il vous est sans doute arrivé 
  de réveiller un copain qui partageait votre chambre et de l'entendre 
  marmonner un vague " OK, je me lève " pour le retrouver profondément 
  endormi cinq minutes après. 
C'est malheureusement sur 
  ce mode que beaucoup façonnent leur existence. Parfois on se secoue et 
  on décide de ne plus perdre son temps. Mais les bonnes résolutions 
  sont volatiles et le sommeil si doux. 
Notre 19ème dossier 
  est consacré à Bémiout chéna, réduire le 
  sommeil. Le désir de vivre s'oppose à la somnolence. Vivre c'est 
  être vigilant, éveillé à la vie. C'est un effort 
  perpétuel, car les idéaux et les engagements que l'on adopte sont 
  parfois de courte durée. 
Bien sûr le sommeil 
  a une fonction de reconstitution d'énergie. En relâchant les tensions 
  il permet une réparation physique et mentale. Cependant, le sommeil ne 
  doit pas être une fin en soi mais un moyen de récupération 
  en vue de nouveaux efforts. Ne pas le considérer comme la pure récompense 
  de ces efforts. 
Ne dormez pas plus que le 
  nécessaire. Céder outre mesure au plaisir de dormir vous laissera 
  toujours en manque et vous dépossèdera d'une partie de votre vie. 
  Aussi, préférez les petits sommes qui sont un bon moyen de profiter 
  du pouvoir récupérateur du sommeil. Vingt minutes de sieste et 
  pas plus sont excellentes pour repartir. Au-delà on a du mal redémarrer. 
  Trouvez le juste équilibre. De manière générale, 
  réduisez le temps de sommeil pour avoir une meilleure prise sur votre 
  existence. 
Etre heureux de 
  vivre
  Le sommeil n'est souvent qu'un mirage. La preuve est que lorsque 
  que vous débordez d'excitation ou d'énergie, vous n'arrivez pas 
  à dormir. S'il vous est déjà arrivé de vous réveiller 
  à 4 heures du matin pour une randonnée en montagne avec comme 
  but le lever du soleil depuis le sommet, vous savez bien que rien n'est plus 
  facile que de se réveiller. 
Ceux pour qui l'existence 
  est triste et ennuyeuse ont toujours sommeil. Les passionnés de la vie 
  par contre ont souvent du mal à aller se coucher. Ils en font le maximum 
  jusqu'à tomber épuisé, et le matin ils sautent littéralement 
  hors de leur lit. Les enfants sont comme cela. Dès qu'ils ouvrent l'œil 
  ils sont dans l'action : un jour nouveau, de nouvelles découvertes, de 
  nouvelles expériences. Le monde est à eux ! C'est pour cela qu'aller 
  se coucher est pour eux un tel désespoir. Ils ont du mal à quitter 
  toutes ces sources d'émerveillement.
Pour saisir tout le merveilleux 
  de la vie, il faut réfléchir à son sens profond et à 
  son but. Faites des choses qui vous passionnent et vous enrichissent. Apprenez 
  à mettre de la joie dans votre existence, au lieu d'attendre bêtement 
  que ça se passe. Quand vous êtes fébrile, impatient d'être 
  au lendemain, votre cerveau est super-mobilisé. Pourquoi certains adultes 
  ont-ils une telle envie de dormir ? C'est souvent à cause du poids des 
  responsabilités. On a hâte de se mettre au lit, la tête sous 
  les draps pour oublier les soucis. Pensez-vous que la vie est merveilleuse ou 
  qu'il vaut mieux ne pas s'y frotter ? Si vous trouvez que vivre est sensationnel, 
  alors dormir c'est en quelque sorte se dérober.
Quelle 
  quantité de sommeil ? 
  C'est votre temps de sommeil qui doit s'adapter à votre emploi du temps 
  et non l'inverse. Vous devez déterminer le temps de sommeil qui vous 
  est nécessaire pour être fonctionnel. Faites une sorte de relevé 
  de vos heures de sommeil sur un mois puis faites une moyenne. Vous devez absolument 
  savoir quels sont vos vrais besoins pour ne pas vous laisser envahir par la 
  somnolence.
Dormir c'est être 
  hors jeu. C'est se laisser voler son existence. Pour Maïmonide, huit heures 
  de sommeil était un maximum pour une personne en bonne santé. 
  S'entraîner à moins dormir est une excellente chose. Cela nous 
  laisse plus de temps pour réfléchir, apprendre et grandir. Le 
  Gaon de Vilna qui est la plus grande figure de la Torah des cinq derniers siècles 
  ne dormait que 4 fois 30 minutes par 24 heures. Napoléon qui ne dormait 
  pas plus de 4 heures par nuit disait que chaque minute de veille était 
  pour lui une occasion de savourer sa gloire. " Lorsque je dors, je manque 
  tous ces moments et c'est regrettable. " 
Ne craignez pas de dormir 
  moins que la moyenne. Une personne peut être au plus haut de sa condition 
  physique avec une durée de sommeil minimale. Les jeunes militaires au 
  cours de périodes d'entraînement ne dorment que 2 à 3 heures 
  par nuit et visiblement ils ne perdent ni la raison ni la santé. Au contraire, 
  à l'issue de ces périodes, ils sont souvent au top de la forme. 
  
Vous devez bien sûr 
  tenir compte de votre propre métabolisme et de vos aptitudes. Mais il 
  est toujours possible de réduire en douceur son temps de sommeil. 
Pour moins dormir
  Il existe différentes techniques pour résister 
  au sommeil. Rester debout, mettre les pieds dans l'eau froide ou marcher pieds 
  nus sur le carrelage. Mon père lui, ne s'autorisait à dormir qu'une 
  fois par semaine dans un lit, le vendredi soir. A l'époque du Temple 
  de Jérusalem, le grand prêtre faisait des pompes toute la nuit 
  de Kippour ! Tout exercice est bon car il fournit de l'énergie au corps 
  et à l'esprit.
Forcez-vous à dormir 
  moins. Mais non, vous n'en mourrez pas. Tôt le matin, dites-vous : " 
  Allez, debout, sinon tu vas manquer plein de choses géniales " Bien 
  au chaud sous la couette, le corps a quelques difficultés à passer 
  à la position verticale. Rejeter les couvertures peut aider. Certains 
  poussent même jusqu'à dormir par terre car on ne s'accroche pas 
  à la moquette aussi bien qu'à un bon matelas. 
Chaque matin à votre 
  réveil repensez à vos actions de la veille et analysez-les. Tirez 
  parti de vos erreurs et décidez de repartir sur de bonnes bases. Vous 
  serez tout content à l'idée de vous réveiller. 
Un second souffle
  Vous est-il jamais arrivé de veiller toute une nuit pour 
  terminer une tâche qui vous tenait à cœur ? Malgré 
  l'épuisement vous vouliez continuer. N'avez-vous pas ressenti au bout 
  d'un temps comme un second souffle qui rendait à votre esprit clarté 
  et vivacité ? Ce second souffle ne survient que lorsqu'on est absorbé 
  par une activité. L'ennui endort. 
  Pour obtenir ce second souffle, mettez de l'intérêt à ce 
  que vous faites. Quand j'étais étudiant, avec mes camarades nous 
  nous mettions au défi de rester éveillé toute la nuit du 
  jeudi pour étudier. Choisissez-vous une activité pour tester votre 
  résistance au sommeil. 
Non au zombiisme
  Lutter contre la somnolence c'est lutter pour donner un sens 
  à sa vie. Nous n'exploitons qu'une infime partie de notre potentiel et 
  il est possible de traverser la vie sans jamais s'apercevoir qu'il y a un monde 
  autour. Alors, ne marchez, ne parlez, ne mangez jamais comme un être privé 
  de conscience. Soyez constamment vigilant à ce que vous faites.
  Attention au syndrome du zombie. Parfois en faisant la queue au supermarché 
  on désactive son cerveau. Non ! Secouez-vous : Où vais-je ? Que 
  fais-je ? Pourquoi ? 
Un des principaux buts de 
  la Torah est de vivre avec lucidité. Comprenez le but de votre vie. Oubliez 
  l'utopie de la célébrité, du romantisme, etc. Vous vous 
  épargnerez le choc de découvrir que votre tout nouveau diplôme 
  ne fait pas automatiquement de vous le grand patron de Pinault-Printemps-Redoute.
Rêvez plutôt 
  élévation morale, générosité, dévouement 
  à l'humanité. Posez-vous les vrais problèmes et trouvez 
  les vraies solutions : Pour quoi je vis ? Qu'est-ce que je peux faire de mon 
  existence ? Et ne prévoyez pas seulement pour demain ou dans un an. Voyez 
  à long terme. Qu'est-ce qui me restera au bout du compte ? Mes diplômes 
  ? Mes millions de dollars ? Ma grande villa ? Ou alors ce que j'ai fait pour 
  aider autour de moi ? 
  Soyez pleinement conscient du bonheur d'être simplement en vie. Plus vous 
  viserez haut et loin, moins vous aurez envie de perdre du temps à dormir. 
  Pour cela il faut se battre, mais ça vaut le coup !
Changer est toujours 
  possible 
 
  Parfois, certaines paroles, certaines lignes nous frappent par 
  leur vérité ou leur sagesse et nous transforment un instant. Soudain 
  la vie nous apparaît différemment. C'est la sagesse qui rentre 
  ! Une lumière nouvelle éclaire notre pensée, c'est un peu 
  comme sortir d'une longue léthargie.
Ces fabuleux instants de 
  lucidité se produisent quelques fois mais on finit par se rendormir. 
  
  Lorsque nous avons la perception claire d'une idée tâchons de la 
  retenir. Soyons comme ce conducteur qui manque de s'endormir au volant et se 
  ressaisit tout à coup. Dès que notre conscience est interpellée 
  par une idée, traitons-la immédiatement, décidons des changements, 
  prenons des décisions. 
Le réveil spirituel 
  se nomme en hébreu téchouva, terme qui signifie littéralement 
  retour, redressement. Considérez les dégâts que vos fautes 
  ont causés et évaluez ce vous y avez perdu. 
  Non, vous n'êtes pas trop vieux pour changer. Trouver la vérité 
  et vivre en accord avec elle est toujours possible. Si vous vous dites que vivre 
  les yeux ouverts est votre combat, alors bougez-vous et gagnez.
La vigilance mène 
  à la sagesse
  La lutte pour la vie est une lutte 
    contre l'endormissement.
  Dites-vous que la vie est belle, 
    sinon le sommeil vous paraîtra toujours plus séduisant.
  Exigez le maximum de votre corps 
    sans pour autant vous faire du mal.
  Ne laissez pas passer les bonnes 
    occasions ou les bons moments en dormant trop.
  Quand un projet vous emballe, 
    votre créativité et vos facultés mentales fonctionnent 
    à plein régime.
  Méfiez-vous du " zombiisme 
    ". Ne laissez jamais le vide s'installer dans votre tête.
    
    
Traduction et Adaptation 
      de Béatrice Cohen - Solal