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Actualité / Israël back  Retour
Le paradoxe moralCritiquer Israël est une chose, salir son image en est une autre. En période de danger sur le plan national, nous devons prendre garde de ne pas fournir d' armes à nos ennemis.

"Recherchez la paix maintenant! Protestez! Reconnaîssez vos fautes! Cessez d'être des oppresseurs et rendez la liberté à ceux que vous avez offensés!" Si ces paroles étaient prononcées par un de nos dirigeants, ou si elles faisaient la "une" d'un journal aujourd'hui, nous les jugerions méprisables.

Et pourtant, cette diatribe contre Israël se trouve dans 92 pour cent des foyers américains. Ceux dans lesquels se trouve une Bible. Nous lisons ces exhortations, écrites dans un langage encore plus dramatique, dans toutes les synagogues à Yom Kippour. Ces paroles très dures d'Isaïe sont au coeur de l'examen de conscience qui se conclut ce jour-là.

Voilà bien où réside le paradoxe. Nous devons lutter en permanence pour notre vie, et nous devons être constamment sur nos gardes pour éviter des manquements à la morale. Quel
ennui! Comme il serait plus simple de mettre un peu la morale entre parenthèses et d'agir au mieux de nos intérêts!

Mais, 2700 ans après Isaïe, la question de savoir si nous nous voyons ou non comme un peuple attaché aux valeurs morales demeure un point sensible.

Quand est-il bon, et même louable de s'élever contre un manque de moralité sur le plan national, et quand cette exigence s'apparente-t-elle à un coup de couteau dans le dos ? Les dernières semaines nous ont apporté plusieurs sujets de réflexion. Il y eut tout d'abord un article préoccupant de l'ancien président de la Knesset, Avraham Burg, qui a été publié dans de nombreux journaux à l'étranger. Je n'y avais pas prêté attention jusqu'à ce que des amis se trouvant en France (un enfant devait y recevoir le nom de leur fils assassiné) m'avertissent de l'impact que cet article avait eu là-bas.

Une recherche sur Internet me permit de constater avec quel empressement il avait été reproduit dans la presse anti-israélienne, et quel coup cela avait porté à Israël dans notre guerre des médias. Burg se montrait surtout préoccupé de morale. Une conduite immorale,
dit-il, fera d' Israël un Etat "méconnaissable et haïssable". Il justifie les attentats-suicides comme étant une réaction à la manière insensible dont Israël traite les enfants palestiniens.

"Ils se font exploser au nom d'Allah là où nous venons pour nos loisirs, parce que leur vie est un tourment. Ils versent le sang dans nos restaurants pour nous couper l'appétit. Chez eux, à la maison, enfants et parents souffrent de la faim et de l'humiliation".

Nous supposons, surtout en cette période de Jugement placée sous le signe de la bienveillance, que Burg n'a fait qu'exprimer sa propre indignation face aux contrôles aux points de passage et à certaines discriminations. Malheureusement, il ne fait pas le moindre rapport entre cette situation et la violence palestinienne, ou le rejet par Arafat des propositions faites par l'ancien Premier ministre Ehud Barak.

"Même si on tuait 1000 terroristes par jour" poursuit-il,"rien ne changerait. Leurs leaders et leurs meneurs sont engendrés par la haine et la colère, et par les mesures insensées que produisent nos infrastructures moralement corrompues (…..) Si tout cela était inévitable et infligé par une force surnaturelle, je me serais tu moi aussi. Mais il y a une autre option. C'est pourquoi il faut hurler".

Burg a dû se réjouir en lisant, la semaine dernière, la pétition des pilotes qui veulent "redonner une nouvelle orientation à la morale d'Israël" en refusant d'effectuer avec leurs avions, des opérations ciblées permettant d'éliminer les chefs terroristes et les "ingénieurs" qui planifient des attentats.

Ils ne sont que 27 à avoir signé cette pétition, et 9 d'entre eux seulement sont en service actif. Ils ne représentent qu'un petit groupe marginal par rapport aux milliers de pilotes israéliens. Pourquoi avons-nous donc été choqués à ce point ?

Nous idéalisons nos pilotes. Nous savons à quel point il est difficile d'être admis à suivre les cours de pilotage, et plus encore, de parvenir au terme de l'entraînement. Nos pilotes sont courageux , compétents et ils consacrent sept ans de leur vie à l'armée. Il y a environ un mois, nous avons acclamé les "jets" pilotés par des enfants de survivants de la Choah lorsqu'ils ont survolé Auschwitz-Birkenau.

Bien entendu, le programme énoncé dans la pétition des pilotes a été utilisé contre nous à l'étranger, mais c'est surtout la manière dont ils ont tenté de saper notre position morale interne qui a déclenché notre colère.

Nous pensons pratiquement tous que , bien que notre armée doive être disciplinée, nos soldats ne doivent à aucun moment se dire qu'ils ne font "qu'exécuter des ordres". Nous acceptons le droit, pour les soldats, d'être traduits devant une cour martiale et d'aller en prison plutôt que d'effectuer des opérations militaires qu'ils jugent immorales. Si des centaines de soldats faisaient cela, nous nous poserions des questions et l'armée devrait reconsidérer sa politique.

Mais l'immense majorité d'entre nous, soldats et civils, pensons que l'armée se conduit avec le maximum de retenue; à tel point qu'un certain nombre d'opérations récentes se sont trouvées compromises.

Mais l'immense majorité d'entre nous, soldats et civils, pensons que l'armée se conduit avec le maximum de retenue; à tel point qu'un certain nombre d'opérations récentes se sont trouvées compromises. Nous détestons les contrôles aux points de passage, mais nous avons conscience qu'ils sont là pour tenir les terroristes à distance, et ne font pas partie d'une stratégie d'humiliation.

Les exécutions ciblées, bien que n'étant pas la panacée, constituent cependant la manière la plus efficace et, je le pense, la plus morale dont nous disposions actuellement pour éliminer les terroristes.

Après chaque attentat terroriste particulièrement sanglant, nous entendons, en Israël, des voix courroucées demandant la destruction de villages entiers. Mais ces voix sont minoritaires et notre armée n'a jamais servi à assouvir la moindre vengeance.

Les pilotes le savent particulièrement bien. Ils disposent d'une certaine latitude quant à l'objectif à bombarder en fonction de ce qu'il constatent en vol. Des missions ont souvent été annulées au dernier moment en raison de la présence de civils.

Le numéro d' octobre de l"Atlantic Monthly" faisait sa "une" avec un article sur le difficile art de l'interrogatoire, en liaison avec la lutte contre le terrorisme. On pouvait y lire une interview de l'ancien responsable au plus haut niveau des interrogatoires au Shin Bet.

Les Israéliens étaient présentés comme particulièrement habiles à arracher des informations aux terroristes, mais l'article révèlait également qu'Israël est à l'origine d'un code moral qui prévoit que les interrogatoires "musclés" ne doivent pas "devenir une pratique courante, mais ne servir qu'à obtenir des renseignements d'importance vitale, pouvant sauver des vies humaines, et ne pas être un moyen habituel d'oppression".

Voici qui illustre parfaitement la dualité nécessaire qui impose de rester une nation morale en temps de guerre.

Alors, qu'en est-il de l'article de Burg et de la pétition des pilotes ?

Tout en étant bien intentionnés, ils ont eu tous deux des effets néfastes. Parce que tous les journaux ont présenté Burg comme étant l'ancien président de la Knesset, non comme un quelconque citoyen en colère, tous les lecteurs en ont conclu, à tort, qu'il se faisait l'écho d'un sentiment largement répandu en Israël.

De même, "si nos pilotes protestent", on peut croire à l'extérieur, et parmi nos ennemis, qu'une rébellion militaire importante est en train d'éclater. Dans les deux cas, cela est interprêté comme une victoire par les ennemis d'Israël, alimentée par ce qui est perçu comme de la faiblesse, et ne pouvant donner lieu qu'à de futures violences.

Crtitiquer Israël est une chose, salir son image à l'extérieur en est une autre. La limite entre les deux est extrêmement étroite et en temps de danger sur le plan national nous devons prendre garde à ne pas verser dans l'excès et à ne pas fournir d'armes à nos ennemis.

Vouloir être des émules d'Isaïe n'est pas sans danger.

Traduction et adaptation de Monique Sciac



A PROPOS DE L'AUTEUR
Barbara SOFER
Barbara Sofer est un auteur dont les livres ont reçu plusieurs prix. Elle est aussi le porte-parole et la chargée des relations publiques de Hadassah, l'organisation des femmes sionistes américaines. Elle vit à Jérusalem avec son mari Gerald Schroeder, écrivain et scientifique. On peut consuler son site Internet : www.barbarasofer.com
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COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  1
le paradoxe moral... - 21 Octobre 2003 - par GUEZ CHARLES
La moralité, la démocratie c'est fort bien, mais nous avons face à Israël ,des bêtes sauvages que ne veulent que la destruction de notre petit état... Quant à Burg et aux 25 pilotes...c'est une véritable trahison...qui porte préjudice non seulement à Israël mais aussi, aux juifs de france qui soutient de différentes manières Israel. Chalom
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