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Paracha / Business et Paracha back  Retour
Lorsque notre patriarche Jacob a réuni autour de lui ses douze fils et leur a transmis une bénédiction décrivant leurs caractères et annonçant leurs avenirs, il s’est agi, en fait, d’un testament moral, institution dont s’inspireront à travers notre histoire des gens ordinaires comme des savants réputés, des dirigeants communautaires comme des rabbins et des juges.
Il est particulièrement éclairant de voir la place occupée dans ces testaments par des recommandations touchant à l’attitude à avoir en affaires et dans son activité économique. On y trouve en arrière plan l’idée que la recherche d’un gagne pain est un combat d’une extrême importance, tant du point de vue économique que moralement et pour des raisons éthiques. « Rabbi Yossi bar ‘Halafta a enseigné : “La parnassa est deux fois plus difficile que l’accouchement. La punition infligée à Eve a été qu’elle enfantera dans la douleur, tandis qu’il a été annoncé à Adam qu’il mangera dans la douleur “tous les jours de sa vie” (Berèchith 3, 16 et 17)”. Rabbi Chemouel bar Na‘hman a enseigné : “La parnassa est plus grande [spirituellement] que la libération. En ce qui concerne la libération, Jacob a dit : « “L’ange” qui m’a libéré… » (Berèchith 48, 16), tandis qu’il est écrit à propos de nos gagne pain que « [Dieu] ouvre Sa main et rassasie tous les êtres vivants » (Psaumes 145, 16) » (Berèchith rabba 97, 3).
 

Maïmonide (Rambam, Egypte, XIIe siècle) :

« Il n’est pas de meilleur antidote à la faiblesse du cœur que la combinaison de la vérité et de la justice [littéralement : fidélité et fiabilité]. Le jour où je te léguerai l’héritage matériel que m’a accordé le Créateur, je te transférerai surtout la qualité de fiabilité par laquelle j’ai acquis ces biens. C’est ma fidélité qui m’a porté à des endroits où mes ancêtres ne m’auraient jamais amené, et qui m’a accordé une fortune plus grande que celle de mes parents. Elle m’a investi d’une autorité sur plus grand et meilleur que moi, et j’ai prospéré et suis devenu utile à moi même et aux autres. Sois donc attentif au bien être des autres même au delà de la lettre de la loi ; tiens parole et ne te soustrais pas à tes engagements, publics ou privés, qu’ils soient formulés verbalement ou par écrit, devant des témoins ou hors leur présence ! Rejette et fuis les pratiques frauduleuses, accomplies en sous main et contraires à la halakha ! Ne prends rien, de grand ou de petit, qui ne t’appartienne pas ! Sache que celui qui s’habitue aux choses douteuses recourra inévitablement à des activités dommageables, de même que celui qui commence par prendre une petite quantité ou qui prend quelque chose secrètement, finira par prendre beaucoup et en public, jusqu’à devenir un menteur, un voleur et un escroc ! Sois fier de tes valeurs morales et de tes valeurs de vérité, car il n’existe pas plus haute noblesse, ni plus glorieux héritage ! »
 

Rabbeinou Achèr (le Roch, Espagne, début du XIVe siècle) :

« Prenez garde d’opprimer autrui, que ce soit par de l’argent ou par des mots, et ne les enviez ni ne les haïssez ! Ne comptez pas sur le soutien des autres, et ne mettez pas vos espoirs dans l’or, car c’est là le début de l’idolâtrie, et distribuez votre argent selon la volonté de Dieu : Il pourra couvrir votre déficit. Que vos dépenses en argent aient moins de valeur à vos yeux que ce qui sort de vos lèvres ! Ne jetez pas vos regards sur ceux qui sont plus riches que vous, mais sur celui qui est plus pauvre ! Réjouissez vous de votre part qu’elle soit grande ou petite ! Mettez ce que vous pouvez de côté chaque mois et chaque semaine pour la charité, et ne manquez pas, chaque jour avant la prière, d’octroyer une petite aumône ! Quand votre revenu atteint un montant sur lequel il est possible de prélever la dîme, mettez celle ci de côté ! Vous aurez ainsi à portée de la main de quoi donner aux vivants ou aux morts, qu’ils soient pauvres ou riches. Ne mangez ni ne buvez jamais rien sans réciter une berakha avant et après, et louez le Créateur de vous avoir rassasié ! »
 

El‘azar de Mayence (Mayence, milieu du XIVe siècle)

« Voici ce que mes fils et mes filles devront faire comme je le demande : Ils iront chaque jour à la synagogue, et ils y veilleront tout particulièrement au Chema’ et au Chemoné ‘essré. Dès la fin du service, ils se consacreront un peu à la Tora, aux Psaumes et aux activités charitables. Ils mèneront leurs affaires honnêtement dans leurs transactions avec les Juifs tout comme avec les païens. Ils donneront exactement la dîme de tous leurs biens, et ils ne laisseront jamais partir un pauvre les mains vides, mais ils lui donneront ce qu’ils pourront, beaucoup ou peu. S’il devait se présenter une cause de dissension, qu’ils soient lents à s’engager dans la querelle ! Même si vous subissez une perte financière, acceptez la et pardonnez, car Dieu a de nombreux moyens de nourrir et de soutenir Ses créatures. Dans le commerce, soyez honnêtes, et ne prenez jamais ce qui appartient à autrui ! Car c’est en évitant ces maux le scandale, le mensonge, l’argent mal acquis que l’humanité trouvera sûrement la tranquillité et l’affection. »Amatus le Médecin, (Salonique, milieu du XVIe siècle) :
« Je jure par Dieu Tout puissant et par Ses dix commandements les plus sacrés, qui ont été donnés sur le mont Sinaï par Moïse, le législateur, après que le peuple d’Israël a été libéré d’Egypte, que je n’ai jamais, à aucun moment, rien fait dans mes traitements qui ne m’ait été transmis en confiance ; que je n’ai jamais, dans ces traitements, rien falsifié, rien ajouté ni rien changé par appât du gain ; que je n’ai jamais recherché qu’une seule chose : procurer un avantage à l’humanité ; que je n’ai jamais loué ni blâmé personne dans le seul but d’assouvir mes passions personnelles, à moins d’y être contraint par le zèle pour la vérité.

Concernant les honoraires que l’on verse généralement aux médecins, je ne les ai pas attendus avec impatience, mais j’ai soigné beaucoup de patients avec zèle et gratuitement. J’ai aussi refusé de façon désintéressée et avec obstination les récompenses que m’offraient beaucoup de personnes. J’ai cherché avec soin et diligence à faire recouvrer la santé par les malades, et non à m’enrichir. J’ai considéré tous les hommes comme des égaux quelle que fût leur religion, qu’ils aient été des Juifs, des Chrétiens ou des Musulmans.

Je n’ai jamais provoqué de maladie. J’ai toujours dit, dans mes diagnostics, ce que je pensais être vrai. Je n’ai jamais favorisé les vendeurs de médicaments, sauf peut être ceux dont je savais qu’ils l’emportaient sur les autres par leur compétence. Je n’ai jamais rien fait d’indigne dans les maisons où j’ai pratiqué.

J’ai toujours considéré mes nombreux étudiants comme des fils, et je leur ai transmis mes connaissances sans restrictions, en les incitant à se conduire comme des hommes exemplaires. J’ai publié mes livres de médecine sans rechercher de bénéfice, et avec le seul souci d’aider à préserver la santé des êtres humains. Quant à savoir si j’y ai réussi, je m’en rapporte au jugement des autres. »
 
Traduction et adaptation par Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
Méir Tamari
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