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Les sacrifices : un moyen d'élever le monde, et surtout le sel.

Le sacrifice est un moyen d'élever la création à Son Créateur. C’est ainsi qu'une personne s’étant éloignée de D.ieu par une faute, pourra se rapprocher de Lui à travers le sacrifice. Tel est le sens étymologique du mot "Korban (sacrifice)" signifiant "rapprochement".

La Paracha de Vayikra qui introduit le troisième livre de la Torah traite des sacrifices qui devaient être apportés sur l'autel. Les sacrifices avaient principalement pour but de réparer les fautes que pouvaient avoir commis les Juifs. Un profond sentiment de repentir devait accompagner celui qui offrait le sacrifice.

De façon générale, le sacrifice est un moyen d'élever la création à Son Créateur. C’est ainsi qu'une personne s’étant éloignée de D.ieu par une faute, pourra se rapprocher de Lui à travers le sacrifice. Tel est le sens étymologique du mot « Korban (sacrifice) » signifiant « rapprochement ».

Parmi les différents offrandes, la Torah prescrit d'apporter le matin et l'après-midi un holocauste. Celui-ci avait la fonction de représenter ce que doit être le service de D.ieu quotidien. On y retrouve les quatre différents règnes qui constituent le monde. Le minéral se retrouve dans le sel qui accompagne l'offrande. Le végétal est représenté par la mesure de farine et par la libation de vin. L'agneau sacrifié appartient au domaine de l'animal. Enfin, on retrouve le Cohen pour apporter tout cela, qui représente l'humain.

La Torah vient ici nous enseigner que dès le matin, le Juif doit réaliser que tout appartient à D.ieu et que toutes ses actions doivent être orientées dans le but de Le servir. C'est ainsi que l'on élève tous ces éléments composants le monde vers le Créateur. Le sacrifice relie le monde à Sa source.

Il semble logique que l'élément représentant le végétal soit le vin ou la farine, qui correspondent au meilleur du végétal. Le vin est la boisson la plus importante et le pain est l'aliment de base, ce qui justifie une bénédiction particulière pour ces deux aliments. Mais pourquoi le minéral était représenté par le sel ? Pourquoi est-ce que tout sacrifice devait contenir du sel (Lév. 2 :13) ?

Le Midrash explique que lors de la création du monde, lorsque D.ieu sépara les eaux supérieures des eaux inférieures, ces dernières "pleurèrent", car elles furent éloignées du Roi. Pour les calmer, D.ieu contracta avec elles une alliance qui consistait à prendre du sel de leurs eaux pour saler les sacrifices. C'est ce que l'on appelle l'alliance du sel. Ainsi, on peut parvenir à redonner au monde son état originel. Comme on l'a dit, les sacrifices ont justement ce but d'élever l'homme et la création et leur rendre leur niveau originel.

D'après ce Midrash, on peut comprendre un enseignement du Talmud. Nos Sages expliquent un verset de la Torah qui semble être en trop : « Tu le saleras avec du sel » (Ibid) et l'interprètent comme signifiant qu'il faut saler les offrandes même le Chabbath.

Mais pourquoi a-t-on besoin d'un verset spécifique pour enseigner que l'on doit saler les sacrifices même le Chabbath ? Le Chabbath, il n’est pas interdit de saler. Pourquoi risquerait-on de penser qu'on n'a pas à saler les sacrifices, si bien que la Torah se voit dans le besoin de lever les ambiguïtés et de préciser que le salage est valable même le Chabbath ?

En fait, on aurait pu penser qu'on n’a pas à saler les sacrifices pendant Chabbath, car si l'alliance du sel n'a de but que de consoler les eaux inférieures, cette raison-là ne concerne pas le Chabbath. On sait bien qu'en ce jour toute la création s'élève et retrouve sa source. De cette façon, même les eaux inférieures retrouvent leur place supérieure, si l'on peut ainsi dire. C'est pourquoi la Torah a besoin de préciser que même le Chabbath il est nécessaire de saler les sacrifices.

En offrant les sacrifices, qui sont constitués de chacun des règnes terrestres, on permet d'élever chacun de ses éléments pour qu'ils retrouvent leur situation originelle, comme on l'a montré pour le sel.

Le verset cité à propos du salage des sacrifices affirme que : "Tu saleras toutes tes oblations et tu saleras tous tes sacrifices". On peut se demander pourquoi la Torah spécifie le salage des oblations, offrande constituée de froment, plus que toute autre offrande.

Ces oblations étaient l’offrande du pauvre, qui n'avait pas les moyens d'apporter une bête à part entière. Ainsi, on aurait pu penser que puisqu'il manque l'élément animal, ainsi la présence des quatre règnes n'est pas obligatoire. On aurait alors pu se dispenser aussi de l'élément minéral et ne pas apporter de sel. C'est pourquoi la Torah précise que même pour cette catégorie d'offrande, il faut apporter du sel.

Mais finalement, l'élément animal manque de l'oblation !

En fait, à propos de l'oblation, le verset dit : « L'âme (Nefech) qui apporterait en sacrifice une oblation… » (Lév. 2 :1). Le sujet est ici le Nefech (l'âme), ce qui n’est pas le cas des autres offrandes. Ceci fait dire à nos Sages, rapportés par Rachi sur son commentaire de ce verset, que comme l'oblation est l'offrande du pauvre, c'est pourquoi la Torah considère son sacrifice, comme s'il offrait son âme (Nefech).

Traditionnellement, l'âme est constituée de trois niveaux que l'on appelle Nefech, Roua'h et Néchama. Et le Nefech se réfère à l'aspect animal de la personnalité. Ainsi, même en apportant des oblations, les pauvres apportent le niveau "animal" à travers le Nefech. Les quatre règnes sont alors bien présents.

Mais l'élévation du monde et de ses composants à travers le sacrifice, ne peut être effective qu'avec la pureté de l'intention de celui qui l'apporte. Nos Sages, et en particulier Na'hmanide, enseignent que lorsque l'on sacrifie l'offrande, il faut penser au fait qu'en réalité, on aurait dû appliquer ces actions sur soi-même. Un sentiment d'humilité et d'abnégation devrait alors accompagner celui qui apporte l'offrande. Et ce sentiment est motivé et matérialisé à travers le sacrifice effectif. Et c'est alors que tous ces éléments peuvent connaître l'élévation prévue.

Telle est la condition préalable à la bonne réussite du but voulu à travers le sacrifice. Le verset des psaumes le dit clairement (psaume 51): « Le sacrifice pour D.ieu c’est un esprit brisé. Un coeur humble, l'Eternel ne le méprise pas ». C'est peut-être pour cela que notre Paracha débute par le terme Vayikra (Il appela Moïse) (Lév. 1 :1), et que ce terme se termine par une lettre Alef dont la taille dans la Torah est curieusement plus petite que les autres lettres, symbole de la modestie de Moïse.

C’est une leçon introductive au contenu du message des sacrifices dont la réussite dépend justement de la modestie.



A PROPOS DE L'AUTEUR
Michaël Mouyal
Michaël Mouyal est élève au Séminaire Israélite de France
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