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Choisir entre la douceur et la douleur

Nos Sages disent que pour acquérir un animal, il faut le tirer à soi. Pour se faire, il existe deux moyens : appeler l’animal pour qu’il vienne, ou le faire avancer par des coups de bâton.

La Paracha de la Tazria et Metsora traitent essentiellement du problème de la Tsaraat (lèpre). Il s’agit en fait de manifestations cutanées blanches, qui sont impures. Nos Maîtres nous enseignent que cette maladie n’était pas naturelle. Elle venait en punition à différents types de fautes. Traditionnellement, on admet que c’est la médisance qui est essentiellement la cause de cette punition. La Torah, décrivant cette maladie, affirme : « Ce sera une infection lépreuse sur la chair de sa peau. Il sera amené au Prêtre… » (Lév. 13:2).

Le mot hébreu ‘Or signifiant peau, peut aussi se lire Iver signifiant aveugle.

Lorsque D.ieu a créé le monde, la Divinité était dévoilée et chacun pouvait ressentir le Créateur. Mais, après la faute d'Adam, la Divinité s'est dissimulée sous le voile d'un monde naturel. La nature dissimule des yeux de l'homme la véritable force divine qui donne vie à chaque entité. C’est à cela que font référence ces « tuniques de peau » (Gen. 3 :21), que D.ieu conçut pour Adam et Eve. Tout s'est dissimulé par ces vêtements de peau voilant la profondeur du monde, de même que la peau voile la profondeur de l'homme. Les individus sont devenus "aveugles", ne percevant plus le Souffle divin vitalisant l'univers. D'ailleurs le mot hébreu ‘Or signifiant peau, peut aussi se lire Iver signifiant aveugle.

Mais malgré tout, la peau des petits orifices, les pores, à travers lesquels l'air pénètre le corps. De la même manière, la "peau" de la création, cette nature qui voile la Divinité, possède aussi des "orifices" à travers lesquels il est possible de percevoir la Providence Divine. Il suffit de le vouloir et de fournir des efforts. Cela, tel un homme qui regarde par le trou de la serrure et qui ne voit ce qui se passe à l’intérieur que de façon très réduite.

Mais, si les "pores" du monde sont bouchés, c’est à dire, si un homme pense que tout ce qui lui arrive n'est que pur hasard naturel, ce qu'à D.ieu ne plaise, cela constitue « une infection lépreuse sur la chair de sa peau ». C'est à dire que la "peau" dont on a parlé est atteinte d'une infection qui bouche les orifices. C’est cela cette Tsaraat, cette lèpre dont il est question dans nos sections. Un tel phénomène peut arriver justement à cause des fautes. Car, si un homme faute, c’est qu’il pense que D.ieu ne le voit pas et que le monde suit son cours sans qu’il n’y ait de Juge. Dès lors, les petits orifices sont bouchés.

A l’époque, ceci se manifestait justement par les infections cutanées qui bouchent réellement les pores de sa peau. Mais, cela ne fait que refléter ce qui s’est passé de façon spirituelle. C’est d’ailleurs pour cela que la lèpre se dit « Seguirou » en araméen. Ce terme provient de « Soguer », signifiant fermer, allusion à l’obstruction des orifices.

Cette idée est exprimée de façon plus claire dans le Zohar qui enseigne que le lépreux a, par ses fautes, bouché les conduits permettant à la divinité de s’exprimer en ce monde.

Un tel homme doit être amené devant le prêtre, dont le but est de lui enseigner que ce monde est en fait dirigé par D.ieu. Il implantera alors la foi dans son cœur. Le verset dit bien que « les lèvres du prêtre conserveront la connaissance et on s’enquerra auprès de lui de l’enseignement » (Malachie 2 : 7). De cette manière, il le guérira. Cet homme pourra alors discerner l'existence de D.ieu sous la "peau". Le prêtre c’est celui qui ‘‘rouvre’’ le contact entre le haut et le bas.

Un Midrash enseigne que dans la Torah de Rabbi Meir il était écrit que : « D.ieu leur fit des tuniques de lumière (« Or » au lieu de « tuniques de peau (‘Or) ». En effet, les tuniques de peau symbolisent justement ce voile qui assombrit la présence divine. Mais, Rabbi Méir avait réussi à retirer la peau et le voile de chaque chose, de sorte qu’il saisissait la profondeur et la lumière. Pour lui, la « peau » était devenue lumière. Il avait atteint à la perfection le niveau décrit plus haut et percer la lumière qui se dissimulait sous le voile de la nature.A l’image de Rabbi Méir, le prêtre devait tendre vers ce niveau. C’est pourquoi, le prêtre portait plusieurs vêtements. Il s’agit de ces « vêtements de lumière » matérialisant le raffinement de sa personnalité. C’est pourquoi, celui qui était atteint de lèpre, dont la ‘‘peau’’ était bouchée, devait aller chez ce prêtre qui sait transformer la « peau (‘Or) » en « lumière (Or) »

Cette notion consistant à révéler la Volonté divine voilée dans l'opacité de la nature peut être également possible grâce aux fêtes et au Chabbat.

Cette notion consistant à révéler la Volonté divine voilée dans l'opacité de la nature peut être également possible grâce aux fêtes et au Chabbat. Ces jours rappellent bien l'omniprésence de D.ieu et sa Providence dans le monde. Ces moments permettent à l'homme d'ouvrir les yeux et de ressentir le Créateur dans la création.

Lorsque la Torah, parle de la lèpre, elle emploie les termes de "Negua Tsara'at". Or, ces mots sont formés en hébreu, dans le désordre, des lettres des termes " Oneg Atseret", signifiant respectivement "délectation" et "arrêt".

Traditionnellement, le Chabbat est appelée "délectation" et les jours de fêtes portent aussi le nom de "arrêt", puisqu'en ces jours, nous ne travaillons pas. La Torah fait ici allusion au fait que le Chabbat et les jours de fêtes sont précisément la contrepartie de la lèpre. Alors que celle-ci exprimait une sorte de voile à la Volonté divine se manifestant dans le monde, le Chabbat et les fêtes permettent au contraire de remédier à cette situation et de dévoiler le Créateur dans le monde. En ce sens, le respect de ces jours permet ainsi d'éviter d'être atteint de cette Tsaraat dont parle la Torah.

A ce propos, le Midrash rapporte que lorsque les Juifs entendirent les lois concernant les manifestations de lèpre sur la peau, ils furent saisis de terreur. Alors, Moïse les rassura et leur dit que tout ceci ne concerne que les impies. Quant à eux, ils peuvent se réjouir, manger et boire.

C’est qu'il existe deux façons pour prendre conscience de la Providence divine dans le monde. La première est la Tsaraat, qui survient précisément à cause du manque de cette conscience et qui rappelle à l'homme qu'il doit se repentir et reconnaître l'existence du Créateur. La deuxième est celle que l'on retrouve le Chabbat et les jours de fêtes, qui invitent l'homme à reconnaître la Providence de D.ieu.

Les impies, qui ne ressentent pas la sainteté et l'éclairage de Chabbat et des fêtes, leur prise de conscience doit forcément passer par la Tsaraat. Par contre, ceux qui ressentent l'élévation de Chabbat et des fêtes, peuvent percevoir la Providence de D.ieu par la joie qu'ils ressentent lors de ces moments privilégiés. "Ils peuvent donc manger, boire et se réjouir", lors de ces moments, sans avoir besoin de passer par les plaies.

Dans le même ordre d’idée, on peut expliquer un enseignement de nos Sages qui dit que pour acquérir un animal, il faut le tirer à soi. Pour se faire, il existe deux moyens : appeler l’animal pour qu’il vienne, ou le faire avancer par des coups de bâton. De même, lorsque D.ieu veut acquérir un Juif et l’inciter à se repentir, Il dispose de ces deux moyens. Il peut utiliser les coups de bâtons tel que la lèpre pour les réveiller. Mais, Il dispose aussi d’un autre moyen plus doux. Celui de les « appeler » pour qu’ils viennent. Cet appel fait référence au Chabbath et aux jours de fêtes, qui sont des « appellations saintes », des appels à la sainteté, permettant d’éviter les plaies.



A PROPOS DE L'AUTEUR
Michaël Mouyal
Michaël Mouyal est élève au Séminaire Israélite de France
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