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Le Chabbat : Introduction aux fêtes juives

Pourquoi la Torah traite du Chabbat alors qu’elle a annoncé le thème des fêtes ?

La Paracha de Emor est assez évocatrice de la notion de célébration et de fête puisqu’on y trouve rapportées les trois fêtes de pèlerinage que sont Pessa’h Chavouot et Soukot, avec toutes les Mitsvot qui les concernent. De même, la Torah parle aussi de Roch Hachana et Kippour.

Mais, après avoir annoncé le sujet des fêtes par le verset : « Voici les fêtes de l’Eternel que vous invoquerez en tant qu’appellations saintes, ce sont elles mes fêtes » (Lév. 23 :1), la Torah fait curieusement une brève digression pour parler du Chabbat : « Pendant six jours, le travail sera fait, et le septième jour est un Chabbat des Chabbat, vous n’y ferez aucun travail… ». C’est seulement après que la Torah revient pour détailler les différentes fêtes du calendrier.

Le Gaon de Vilna fait remarquer que l’on peut dire qu’en fait, ce verset évoquant apparemment le Chabbat, traite en réalité des fêtes. C’est que les six jours où le travail peut être fait correspondent aux jours de fêtes. En effet, d’après la Torah, la fête de Pessa’h comporte un jour de Yom Tov (fête) au début et un autre à la fin, ce qui fait deux. Il en est de même pour Soukot, ce qui fait quatre. Si on ajoute le Yom Tov de Chavouot et celui de Roch Hachana, cela fait un total de six. Ces six jours de fêtes, « le travail sera fait », cela fait allusion au travail de la cuisine, puisque l’on peut cuisiner pendant ces jours de fêtes. Mais, « le septième jour », allusion à Kippour, « vous n’y ferez aucun travail », car même la cuisine est interdite.

Ainsi, la Torah fait là aussi allusion aux jours de fêtes.

Seulement, cela n’est qu’une allusion qui permet de rattacher le verset à son contexte. Mais, d’après le sens simple, la Torah évoque le Chabbat à son sens littéral. On peut donc reposer la question. Pourquoi la Torah traite du Chabbat alors qu’elle a annoncé le thème des fêtes ?

Le Rabbin Juda Arié Leib de Gour, dans son Sefat Emet, propose de l’expliquer à la lueur d’un verset du Prophète Jérémie : « Que le Sage ne se vante pas de sa sagesse, que le riche ne se vante pas de sa richesse, et que le puissant ne se vante pas de sa puissance. Car, seulement sur cela l’homme peut se louer, sur le fait de Me connaître ».

Le verset établit bien que les trois sources qui peuvent être une source d’orgueil et qui sont la sagesse, la richesse et la force, ne doivent pas mener l’homme à la fierté. Car l’homme ne peut être fier que d’une seule chose, que de la connaissance de D.ieu et de sa progression spirituelle. Seul un homme qui reconnaît que sa sagesse, sa richesse et sa force lui viennent de D.ieu et qui les utilise dans le but de servir D.ieu, peut en être fier.

On peut constater que ces trois aspects correspondent aux trois fêtes de pèlerinage. A Chavouot, on a reçu la Torah, la Sagesse divine. Il est donc temps de reconnaître que la Sagesse revient à D.ieu et ne doit pas mener à l’orgueil. La Sagesse est un don de D.ieu et doit être utilisée pour Le servir.

A Pessa’h, D.ieu nous a fait sortir d’Egypte d’une Main Puissante et d’un Bras étendu. L’Egypte était un pays où aucun esclave ne pouvait fuir. Et pourtant, D.ieu, dans Sa Toute Puissance, a libéré six cent mille Hébreux sans compter les femmes et les enfants. C’est le moment de reconnaître que la puissance et la force reviennent à D.ieu et que l’homme ne doit pas s’en vanter.

Enfin, Soukot est la fête de l’engrangement. C’est le moment où on engrange la récolte et où l’on peut observer sa richesse. Alors, l’homme risquerait d’en éprouver de l’orgueil. Pour déjouer ce piège, la Torah ordonne à l’homme de sortir et d’habiter dans des cabanes, comme des pauvres. La richesse ne doit pas mener l’homme à l’orgueil.

Seulement, si les trois fêtes symbolisent le début du verset : « Que le Sage ne se vante pas de sa sagesse, que le riche ne se vante pas de sa richesse, et que le puissant ne se vante pas de sa puissance », la deuxième partie du verset, le fait que l’homme doive en revanche être fier de sa connaissance de D.ieu, est représentée par le jour du Chabbat.

« Car six jours D.ieu a créé le ciel et la terre, et le septième jour, il a cessé tout travail » (Ex. 20 : 11). Le Chabbat est le jour qui mène l’homme à la foi en D.ieu et à la connaissance de D.ieu, que l’Eternel est le Seul Créateur et qu’Il a créé un monde à partir du néant. C’est cette notion là qui est la plus importante et qui doit orienter l’optique de l’homme quant à sa relation vis-à-vis de l’argent, de la sagesse et de la force, qui doivent être canalisés vers le Service de D.ieu et sa Connaissance. C’est pour cela que la notion du Chabbat a bel et bien sa place en introduction aux fêtes. C’est que le Chabbat, message de connaissance de D.ieu, est la seule valeur dont l’homme peut être fière.

A un autre niveau, l’Admour de Sokatchov (auteur du Chem Michmouel) explique que le judaïsme est orienté autour de trois pôles. D’une part, la vie spirituelle, de l’autre la vie matérielle qui doit aussi être sanctifiée et canalisée pour le bien. Et enfin la vie familiale, et particulièrement l’éducation des enfants se traduisant par la transmission des valeurs de l’esprit et de la matière sublimée à ses descendants.

Ces trois pôles sont symbolisés par les trois fêtes. A Chavouot, la Torah a été donnée. Il s’agit de l’établissement de la spiritualité. A Soukot, la fête de l’engrangement, c’est la matière et l’opulence matérielle qui est au premier plan. C’est l’occasion d’éduquer le Juif par rapport à sa relation avec la matière. Et Pessa’h, c’est la fête de la transmission aux enfants, c’est le thème de l’éducation qui est mis en avant. Les trois fêtes se concentrent donc autour des trois axes du judaïsme.

Mais la Torah introduit tout cela avec la Mitsva du Chabbat. Car, le Chabbat concentre en lui ces trois axes et constitue une bonne introduction aux trois fêtes.

L’aspect spirituel du Chabbat est concrétisé par l’allumage des bougies. La lumière symbolise bien l’esprit dans la tradition. L’aspect matériel est caractérisé par les pains de Chabbat et les trois repas. Enfin, nos Sages enseignent qu’il est une Mitsva que le couple se retrouve le Chabbat en vue de la procréation. Il s’agit là de l’aspect familial orienté plus particulièrement sur la formation de la descendance.



A PROPOS DE L'AUTEUR
Michaël Mouyal
Michaël Mouyal est élève au Séminaire Israélite de France
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