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Les 13 articles de foi - article 10 et 11

Roch hachana inculque la conscience que D.ieu juge et récompense mes actes, ce qui donne une signification, un but, et une raison à la vie.
D’après une série de conférences prononcées par le Rabbin Ya‘aqov Weinberg, de mémoire bénie.

L’omniscience de D.ieu

Le Tout-puissant connaît les actions des hommes et Il ne les néglige pas. [Ce n’est] pas comme ceux qui disent (Ezéchiel 8, 12) : " D.ieu a abandonné la terre… " mais comme [les Ecritures qui attestent de Son attention minutieuse], ainsi qu’il est écrit (Gense 6, 5) : "D’eu vit que les méfaits de l’homme se multipliaient sur la terre… " (Genèse 6,5) et : " Il dit : Le décri de Sodome et de Gomorrhe est grand "… (Ibid. 18, 20). Tout cela atteste de ce principe.

Les 13 articles de foi de Maïmonide

Récompense et punition
Le Tout-puissant récompense celui qui exécute les commandements de la Torah, et Il punit celui qui transgresse ses interdictions. La plus grande récompense est [de pouvoir contempler] le monde à venir, et la plus grande punition est d’être retranché [de ce spectacle]. Nous avons déjà examiné suffisamment ce [problème]. Le texte biblique atteste de ce principe, comme il est écrit (Exode 32, 32-33) : " Et maintenant, si [seulement] tu supportes leur péché [à propos du Veau d’or] !… Et sinon efface-moi donc de ton livre que tu as écrit. " Et le Tout-puissant a répondu à Moïse : " Qui a péché envers Moi, Je l’effacerai de mon livre ". Cette [déclaration] affirme que [le Tout-puissant] sait qui [Le] sert et qui transgresse, et Il récompense et punit en conséquence.
L’omniscience divine : D.ieu réagit à nos actes
Les dixième et onzième principes seront examinés ensemble car ils sont très proches l’un de l’autre. Le dixième principe déclare que D.ieu sait tout de chaque être humain, y compris ses pensées, ses paroles, et ses actes. Le onzième principe déclare que D.ieu réagit aux pensées de l’homme, à ses paroles et à ses actes par la récompense et la punition. Ce sont ces principes que certains Juifs assimilés rejettent en niant l’existence d’un D.ieu personnel.
Ces deux principes représentent D.ieu comme un juge examinant les preuves présentées devant Lui, comme scrutant les situations et leur arrière-plan, et comme émettant finalement une décision et prononçant un verdict.
La signification de ces deux principes et leur représentation de Jugement Divin doit être examinée attentivement. On peut en effet considérer qu’il n’est pas vraiment nécessaire pour D.ieu de connaître les actes humains pour qu’il y ait récompense et punition. Celles-ci auraient pu être intégrées dans la Création de telle façon que la récompense fût la conséquence automatique de l’exécution d’un commandement, et la punition le résultat inéluctable de sa violation.
Cette manière de voir reflète un monde idéal dans lequel la justice aurait été programmée comme un prolongement naturel de nos actes. Dans ce système, il n’y aurait pas besoin pour l’homme d’avoir conscience de la connaissance par D.ieu de ses actes, puisque même si le Tout-puissant ne les pénétrait pas, notre récompense et notre punition existeraient comme des réactions spontanées à nos comportements. Cette opinion est professée par certaines autorités. (Voir le début de Chenei lou‘hoth ha-berith, consacré à la récompense et à la punition.)
Le Rambam, en revanche, en posant ce dixième principe, affirme que l’homme, pour donner un sens à son existence, doit savoir que D.ieu a connaissance de ses actes. Pourquoi cette conscience est-elle nécessaire ? Que nous apprend le dixième principe ?

PRUDENCE ET AMOUR

Il existe une différence entre un acte motivé par la conscience de ses conséquences automatiques, et un acte motivé par le pressentiment d’une réaction du Tout-puissant. Cette différence est celle qui sépare l’acte réalisé par prudence et celui que l’on accomplit par amour. C’est la différence entre l’acte accompli pour soi-même et celui réalisé pour autrui. Dans un monde préprogrammé, où les conséquences seraient automatiques, l’individu n’a à se préoccuper que de lui-même. Dans un monde qui ne l’est pas, il prend en considération la réponse de D.ieu et s’y rapporte.

DONNER UN SENS à LA VIE

La connaissance que le Tout-puissant a des actions humaines, et Sa réaction au moyen de ce que l’homme tient pour une récompense ou une punition, sont le signe qu’Il veille sur lui.

Nous avons indiqué, au début de ce chapitre, que la conscience que nous avons de la récompense et de la punition est essentielle pour l’établissement d’une relation de l’homme avec D.ieu. S’Il ne réagissait pas à ses actes, l’homme ne pourrait pas Le servir, car aucune relation ne peut exister sur une base unilatérale. La connaissance que le Tout-puissant a des actions humaines, et Sa réaction au moyen de ce que l’homme tient pour une récompense ou une punition, sont le signe qu’Il veille sur lui. Elle signifie que nos actes ont de l’importance.

Dans la perspective inverse, le monde idéal où la justice serait automatiquement intégrée dans la Création, la promesse d’une récompense impersonnelle et la menace d’une punition automatique ne suffiraient pas à motiver l’homme et à l’inciter à agir de manière moralement correcte.

C’est précisément ce que nous apprend ce principe. Il est impératif de savoir que D.ieu réagit aux actions de l’homme. Parce qu’Il me répondra, je peux sentir que mon comportement Lui importe. C’est cela qui donne une signification, un but, et une raison à la vie. La vie a une signification pour celui qui a une relation avec le Tout-puissant, et cette relation est présupposée par la certitude qu’Il réagira à ses actions. Un système où récompense et punition seraient spontanées postulerait l’indifférence, et il détruirait toute possibilité d’une relation entre l’homme et D.ieu. En incluant son dixième principe, qui affirme que D.ieu est conscient de nos actions, le Rambam nie la possibilité d’un univers mécanique et affirme la vérité d’une réponse " personnelle " de D.ieu à nos actions.

C’est cette réponse personnelle, par laquelle D.ieu affirme qu’Il veille sur Ses enfants, que Moché rabbeinou a décrite lorsqu’il prépara le peuple juif à recevoir la Torah :

" Vous avez vu ce que J’ai fait à l’Egypte et comment Je vous ai portés sur des ailes d’aigles et vous ai amenés à Moi. " (Exode 19, 4)

On pourrait penser, à première vue, que Moché rabbeinou, pour convaincre les enfants d’Israël d’accepter la Torah, a mis l’accent sur le pouvoir et la grandeur du Tout-puissant, de Celui qui a abattu la nation la plus puissante du monde et qui a permis à nos ancêtres de s’échapper de leur prison de fer. Rachi, cependant, comprend les mots : " Vous avez vu que J’ai fait à l’Egypte " de façon beaucoup plus profonde : Moché rabbeinou a voulu, explique-t-il, appeler leur attention sur le fait que, bien que l’Egypte se fût immergée dans l’immoralité et qu’elle méritât une punition longtemps avant l’Exode, le Tout-puissant, avec Sa patience illimitée, a attendu et a retardé le châtiment. La persécution des Hébreux, cependant, a mis fin à Sa longanimité, et Il a déclenché Son courroux contre les Egyptiens.

Tout comme un père qui lance aux voyous du quartier : " Faites ce que vous voulez ; je vous demande seulement de vous tenir à l’écart de mon enfant ! ", le retard mis par D.ieu à sanctionner l’Egypte a servi à celle-ci d’avertissement. Par conséquent, explique Rachi, Moché rabbeinou a révélé à son peuple l’amour et l’attention que D.ieu avait témoignés en provoquant l’Exode à ce moment précis de l’histoire. Sans cette conscience de l’amour de D.ieu, les Hébreux n’auraient pas eu en Lui une confiance suffisante à les inciter à accepter la Torah.

L’EXTRÊME BONTé

L’amour et la providence divins apparaissent dans toute leur ampleur dans le jugement qu’Il rend à Roch hachana. Le concept de Malkhouth – le Roi qui siège sur le Trône de Jugement – est un des thèmes de cette solennité. D.ieu sait et Il veille sur nous. Sa providence est à ce point immense qu’Il juge Lui-même Ses créatures, les jauge et apprécie les actes de chacun de Ses enfants.

Le fait même que le Tout-puissant nous juge est le plus extrême acte de bonté qu’Il puisse répandre sur l’homme.

Avec Roch hachana commencent les Dix Jours de Pénitence, période pendant laquelle, nous apprennent nos Sages, le Tout-puissant Se rapproche de l’homme. L’homme est exhorté à " Le chercher pendant qu’Il peut être trouvé " (Isaïe 55, 6 ; voir Roch hachana 18a ; Rambam, Michné Torah, Lois du Repentir 2, 6), à revenir à Lui pendant qu’Il est si proche. En s’apprêtant à juger les hommes, comprend-on généralement, D’eu accomplit un acte extraordinaire de bonté puisqu’Il se rend accessible à leurs supplications avant de rendre Son jugement. Mais ce que ces mots veulent dire, en réalité, c’est que le fait même que le Tout-puissant nous juge est le plus extrême acte de bonté qu’Il puisse répandre sur l’homme. L’acte de juger, de Se rapprocher de l’homme, voilà exactement ce qui crée la proximité dont parlent les Sages.

La bienveillance divine explique pourquoi Roch hachana vient avant Yom Kippour. On pourrait penser que les Dix Jours de Pénitence et Yom Kippour, le Jour du Pardon, auraient dû avoir lieu en premier, et se présenter avant le Jour de Jugement. D.ieu ne devrait-Il pas juger l’homme après qu’il s’est repenti, après expiation de ses péchés ?

Pour répondre à cette question, il faut se rappeler qu’une année entière s’est écoulée depuis la dernière période de repentir. Pendant cette année, les gens sont devenus fermés à la réalité du jugement. Ils ont oublié l’importance de leurs actes, ils sont devenus insensibles à l’importance que revêt l’attention que leur porte le Tout-puissant. C’est pourquoi la réponse à cette question est que seul le traumatisme créé par l’expérience du jugement, seule la sensation de l’extrême proximité de D.ieu lorsqu’Il nous juge, nous sauve de cette apathie et nous encourage à revenir à Lui. Ce n’est qu’après que nous nous sommes à nouveau imprégnés de l’idée que D.ieu est un Roi qui prend soin de nous, que nous devenons prêts à un examen de conscience. Il faut avoir pleine conscience que D.ieu nous juge, qu’Il veille sur nous, pour savoir vraiment qu’Il pardonne et accorde l’expiation à Son peuple.

Cet article est un extrait de : Fundamentals and Faith : Insights into the Rambam’s 13 Principles, du Rabbin Mordekhaï Blumenfeld.

 

Traduction et adaptation de Jacques KOHN

 

Série "Les 13 articles de Foi de Maimonide"
 
 
article 9 Caractère Unique de la Torah
article 12 L'Ere Messianique

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Mordechaï BLUMENFELD
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