Voici quatre méprises fréquemment commises par beaucoup de Juifs à propos du judaïsme.

1) Le judaïsme, c'est du " tout ou rien " !

" Tous ces commandements à observer ? Vous plaisantez ! "

Beaucoup de gens pensent que s'ils ne peuvent pas assumer tout le fatras des lois juives, cela ne vaut même pas la peine de commencer.

Mais en est-il vraiment ainsi ? Le judaïsme traditionnel est-il vraiment à prendre en entier ou à laisser ?

Imaginons que vous découvriez une mine d'or. Allez-vous y renoncer parce que vous savez que vous n'y trouverez pas " tout " l'or du monde ? Et alors qu'une seule mine fera de vous un homme riche pour le restant de vos jours !

Chaque mitswa est une mine d'or. Même si nous ne faisons qu'une partie d'une mitswa, nos vies s'en trouvent enrichies pour toujours.

Le judaïsme est un cheminement, un voyage, où chaque pas compte.

Ce n'est pas du " tout ou rien ".

Si peu que nous soyons capables de faire maintenant, cela a de l'importance !

Il faut juste le faire.

Un seul pas à la fois.

2) Certains Juifs sont meilleurs que d'autres

Avez-vous jamais rencontré un Juif qui jette un regard méprisant sur ceux qui sont moins religieux que lui, qui adopte une attitude condescendante, qui prononce des jugements de valeur et qui dégoûte les autres du judaïsme ?

Mais, selon la Tora, comment pouvons-nous savoir qui est un " bon Juif " ?

Imaginons qu'un terroriste ordonne au rabbin le plus éminent qui soit sur terre de tuer un voleur, et ce sous la menace d'être tué lui-même. Il sera interdit au rabbin, même dans un tel cas - même au péril de sa propre vie - de commettre un meurtre. Pourquoi ? Est-ce que la vie de ce rabbin n'est pas plus précieuse aux yeux de Dieu que celle d'un criminel ?

Le Talmud répond : " Personne ne sait lequel des deux sangs est le plus rouge. " Personne ne peut juger la valeur d'une autre personne parce que personne ne sait où une autre personne est située sur l'échelle de la vie - où elle a commencé et combien de marches elle a escaladées. Peut-être le voleur, compte tenu des circonstances de sa vie, accomplit-il de plus grandes prouesses, opère-t-il des choix plus difficiles dans la vie que le rabbin le plus remarquable.

La meilleure attitude que nous puissions tous avoir est de cesser de nous juger les uns les autres, pour nous mieux respecter les uns les autres.

3) La religion empêche de s'amuser dans la vie

Le judaïsme appelle Dieu " notre Père dans le ciel ".

Tout comme nos parents qui ne nous veulent que du bien, le Tout-Puissant veut la même chose pour nous - à savoir autant de plaisirs que nous pouvons en contenir.

Le mot " Tora " signifie " instruction " parce qu'elle contient les instructions pour la vie. Les ordinateurs sont livrés avec de volumineux modes d'emploi, sans lesquels nous serions perdus. La vie est beaucoup plus compliquée, et si nous voulons en retirer le maximum, nous avons besoin d'un ensemble d'instructions.

Dieu ne nous demande pas de prier parce qu'il a besoin que l'on fasse impression sur Son Moi. Ni d'éviter de manger du lard parce que cela lui donnerait la nausée. Car pendant trois mille ans la Tora nous a enseigné comment bâtir une vie comportant un sens et en tirer un plaisir maximum.

Ne lâchez pas la proie pour l'ombre. Soyez certain d'en retirer le maximum, cette sorte d'accomplissement qui durera longtemps.

Voilà ce que le judaïsme vient nous enseigner.

4) Etre religieux est une dérobade

" C'est une béquille. "

" Une fois que vous êtes devenu religieux, vous arrêtez de penser. "

" Etre religieux exige un sursaut de foi. "

Bien loin d'être une dérobade, le judaïsme enseigne que nous sommes responsables pour le monde entier. Le Talmud dit que chacun doit sentir que " le monde a été créé pour lui personnellement, et que c'est à lui d'en prendre soin ".

Nos héros, ce sont les justes et les érudits parce que pendant des milliers d'années des Juifs ont été amoureux de l'étude de la vie et de celle de la manière de grandir. La Tora est un guide et une norme pour la conduite éthique, mais elle contient une partie difficile, celle où il faut mettre en pratique ses principes moraux et s'y conformer jusque dans les moindres détours de la vie quotidienne.

Un sursaut de foi ? Cette notion n'a rien de juif. Le premier des Dix Commandements est de " savoir " qu'il y a un Dieu : on ne nous demande de l'accepter aveuglément. Il faut savoir raisonner honnêtement, et non comme un produit de la société à laquelle on appartient. Il faut savoir entendre l'évidence et commencer de construire une fondation rationnelle pour nos croyances, quelles qu'elles soient.

Savoir se dégager de ces idées fausses est un bon moyen pour partir à la découverte de ce qu'est vraiment le judaïsme. (Vous pourrez continuer votre voyage en consultant les articles connexes.)