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Les Rendez-vous de l'Année Juive / Pessah back  Retour
La Machine à faire des MatsotFaut-il manger de la matsa carrée ou ronde ?

Aucune fête n’a autant de textes halakhiques publiés la concernant que Pessa’h. Les questions qui y sont discutées sont un reflet de la vie juive à travers les siècles, dans tous les pays et toutes les circonstances du long exil juif.


Au milieu des années 1850, alors que la Révolution industrielle gagnait du terrain en Europe centrale et orientale, un inventeur ingénieux de l’Empire austro-hongrois, mit au point une machine pour fabriquer des matsot (pain azyme). Jusque là, les matsot étaient toujours faites à la main. Elles étaient généralement de forme ronde et deux matsot n’étaient jamais exactement identiques en taille, couleur et même en consistance.


Pendant longtemps, les matsot furent fabriquées par chaque famille individuellement, bien qu’au début du XVIIIe siècle, existaient de nombreuses fabriques commerciales de matsot à travers le monde juif. La confection des matsot dans ces fabriques manuelle et presque toujours par des femmes. La plupart de ces ouvrières étaient des veuves qui, ainsi, pouvaient vivre (ou plutôt survivre) tout le reste de l’année, grâce à l’argent gagné durant les mois de fabrication des matsot.


L’invention de la machine à fabriquer des matsot fut source de controverse. La machine n’est pas fatiguée à quatre heures de l’après-midi, sa production est uniforme et bien cuite et elle ne souffre pas des remarques qu’on lui adressait.
Ce travail était très exigeant sur le plan physique et générait beaucoup de tension, car une matsa doit avoir achevé sa cuisson dans les 18 minutes qui suivent le moment où l’eau est entrée en contact avec la farine au début du processus de pétrissage. La littérature rabbinique de toutes les époques est remplie de mises en garde adressées aux propriétaires de fabriques de matsot de ne pas exploiter ou injurier les ouvrières, en particulier si elles sont veuves.


L’invention de la machine à fabriquer des matsot fut source de controverse dans le monde rabbinique. Des rabbins de grande envergure autorisèrent l’emploi de cette machine, préférant même sa production à celle des fabriques de matsot faites à la main. La machine n’était pas fatiguée à quatre heures de l’après-midi, sa production était uniforme et bien cuite et elle ne souffrait pas des remarques qu’on lui adressait. Elle permettait également de réduire le prix des matsot qu’elle produisait en quantités bien plus importantes pour la fête de Pessa’h. Toutefois, certains rabbins déterminés s’opposaient à cette nouvelle machine.


Les objections principales étaient au nombre de deux. La première concernait le bouleversement social et économique qu’une nouvelle technologie ne manque pas de créer auprès de ceux qui sont enfermés dans leurs vieilles habitudes de procéder. Les rabbins qui s’opposèrent à la machine à fabriquer les matsot prenaient la défense de ces femmes pauvres, en particulier les veuves, qui se retrouvèrent au chômage à cause de cette nouvelle machine. De telles préoccupations sociales sont partie intégrante de toute la littérature rabbinique de tous les temps, quel que soit le problème évoqué.


Il est évident que nos ancêtres n’avaient pas de machine à fabriquer les matsot ... la tradition de consommer des matsot faites à la main reste symbolique de l’Exode de l’esclavage égyptien.
La seconde objection concernait le fait que de petits morceaux de pâte pouvaient demeurer dans la machine pour une période de plus de 18 minutes, ce qui les rendait ‘hamets, puis, éventuellement, se retrouver par la suite à l’intérieur de la matsa, en train de cuire dans la machine.
La plupart des communautés ‘hassidiques d’Europe de l’est refusèrent d’utiliser les matsot faites à la machine durant Pessa’h. Cependant, celle-ci acquit une popularité certaine dans le reste de la communauté juive mondiale, en particulier aux Etats-Unis et en Israël.


De grandes améliorations technologiques ont été introduites dans la machine à fabriquer les matsot depuis son lancement, voilà un siècle et demi. Aucune des objections invoquées à sa création n’est donc réellement valide de nos jours.


Néanmoins, il existe, encore aujourd’hui, un grand nombre de familles juives qui consomment les matsot faites à la main, en particulier pour le Séder. Il est évident que nos ancêtres n’avaient pas de machine à fabriquer les matsot lorsqu’ils quittèrent l’Egypte et donc, la tradition de consommer des matsot faites à la main a sa place, de nos jours, même dans notre monde si avancé sur le plan technologique, en tant que rappel symbolique de l’Exode de l’esclavage égyptien.

Traduction et adaptation : Ra'hel Katz



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