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Masquons-nous, démasquons-les!

Les déguisements de Pourim nous invitent à faire un effort pour arriver à voir, au delà de l’apparence, la réalité de l’autre à travers toutes ses facettes.
Pourim, cette fête qui évoque pour nous déguisements, rire, partage, journée joyeuse pendant laquelle une forme de légèreté et d’insouciance nous gagne, est bien plus profonde qu’on ne le croit.

Vivant dans un univers où la valeur des choses, et plus particulièrement dans le domaine du religieux, est liée à une forme de sérieux voire de pesanteur, comment imaginer que cette fête soit le couronnement de l’année, à tel point que nos maîtres jouant sur les mots, mais ce n’est pas un jeu, lient la fête de Pourim à Yom Kipourim, le jour de Yom Kippour ?

Une des raisons de cette importance de la fête de Pourim est liée à la dimension de joie qui l’habite ; arriver en effet à se rapprocher du divin dans la joie, à appréhender son rapport à l’autre avec un sentiment de joie, est l’aboutissement de ce qui à été « travaillé » pendant toute l’année écoulée.

Rappelons en effet pour mémoire que le premier mois de l’année en ce qui concerne les fêtes, est celui de Nissan, avec comme premier événement, la fête de Pessah. La dernière fête étant celle de Pourim.

Cette nécessité d’être dans la joie est telle qu’un des reproches majeurs fait au peuple d’Israël par D.ieu est, non pas de ne pas accomplir Ses commandements, mais bien plus, de ne point le servir dans la joie.

Servir dans la joie, c’est être capable de goûter au bonheur de constater que nous sommes en train de réaliser notre but d’existence à travers nos actions. En accomplissant les commandements qui nous lient à l’Eternel, mais aussi en faisant en sorte de nous raffiner, de travailler sur notre comportement au quotidien afin d’améliorer notre relation à autrui, nous pouvons accéder à cette dimension.

S’il est vrai qu’à travers une démarche de réflexion nous pouvons arriver à sentir un sentiment de joie et de bonheur en accomplissant les commandements, comment arriver à cette joie au moment où nous faisons des efforts vis-à-vis de l’autre ? 

La réponse est simple, il suffit de prendre conscience du bonheur que nous pouvons lui apporter en agissant de cette manière. Prendre le temps de réaliser ce que l’autre va ressentir quand nous allons faire un effort à son égard, même si celui-ci ne se réalise pas complètement,  sera amplement suffisant pour nous pousser à agir. Le bonheur d’imaginer son plaisir quand nous allons lui prodiguer ce qu’il attend va créer chez nous une dynamique qui nous facilitera encore plus la possibilité d’agir.

Le travail essentiel sera alors de faire l’effort de découvrir ce dont il à réellement besoin.  Ceci exige de notre part une réflexion en profondeur sur ce qui est son besoin réel, et pas nécessairement sur celui que l’on croit, voire même, sur celui qu’il exprime ! Il faudra sortir de la banalité des mots, des gestes et des attentions que l’on prodigue parfois de manière automatique, sans plus vraiment y réfléchir.

C’est donc bien dans la dimension spécifique de cet autrui que va s’effectuer l’essentiel de cette démarche. Pour cela il faut arriver à le « découvrir ».

Les déguisements de Pourim sont là aussi, peut être,  pour nous rappeler qu’il faut faire un effort pour arriver à voir, au delà de l’apparence la réalité de l’autre à travers toutes ses facettes.
 
Porter un masque, c’est parfois un réflexe lié à la difficulté de s’exposer dans sa vérité nue.

Porter un masque n’est pas nécessairement péjoratif, ce n’est pas toujours l’expression d’un désir de se cacher par rapport aux autres et de ne leur offrir qu’une image de nous même.  C’est aussi un réflexe lié à la difficulté de s’exposer à tout ceux qui nous entourent dans la totalité de notre dimension avec nos difficultés, nos besoins nos attentes. C’est parfois la peur d’une relation authentique où les différentes parties de notre être vont s’exprimer. Sommes-nous capable de dire toujours ce que nous ressentons, ce que nous vivons, sans se poser la question de savoir comment cela va être pris par les autres ? Combien de personnes en tentant d’être elle-même, sans vouloir jouer la différence à tout prix, ont perçu la dimension de rejet ou d’incompréhension de la part de ceux qui les entourent, les poussant à renter dans le rang, avec une vision formatée de l’existence ?

On en vient parfois à se persuader que ce que nous ressentons au niveau de nos besoins et de nos attentes n’a pas lieu d’être car sortant du cadre de ce que l’on croit être admis. Nos maîtres nous enseignent : quel est l’individu riche ? C’est celui qui est heureux de ce qu’il possède ! Cet enseignement n’a pas pour propos de nous obliger à nous interdire d’avoir des besoins, mais juste de nous pousser à déjà être bien avec ce qui est.

Vouloir donner à l’autre cela va être cette découverte de tout ce qui pourrait être synonyme de bonheur pour lui, et à partir de cela tenter de le lui proposer. C’est à cela, entre autre, que cette fête nous convie.  Sachons le voir et le vivre pour leur, pour notre plus grand bonheur !


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Elie LEMMEL
Après des études en Yechiva (Israel et France) et l'obtention d'une semih'a il dirige depuis 1995 l'association Arakhim France. Il crée en 2000 l'association LEV, le site internet Lamed.fr, et en 2002 la maison de la famille. Directeur du journal VDJ, il intervient régulièrement à la radio et tient une chronique sur ActuJ. Membre du comité d'ethique de RAMBAM france il crée par ailleurs l'émission Chalom RAV sur TFJ. Conférencier international, il intervient sur de nombreux sujets et plus particulièrement sur celui de la famille;
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