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Femme Vertuose #1 - Les 5 dernières minutes

Tous les vendredis après-midi, toutes les veilles de fête, c’est le même scénario. Tel l’athlète en fin de course, nous devons puiser dans nos ultimes réserves pour gagner les quelques mètres qui nous mèneront à la ligne d’arrivée, à la victoire : être à l’heure pour l’allumage des bougies !
 
Tous les vendredis après-midi, toutes les veilles de fête, c’est le même scénario. Tel l’athlète en fin de course, nous devons puiser dans nos ultimes réserves pour gagner les quelques mètres qui nous mèneront à la ligne d’arrivée, à la victoire : être à l’heure pour l’allumage des bougies ! 
Que nous ayons eu un début de journée ronronnant ou sur les chapeaux de roue, les 5 minutes qui précèdent l’entrée de Chabbat sont une véritable épreuve d’organisation, de patience, de retenue, de bonne humeur. Comment rester zen quand il reste encore à brancher la plaque chauffante, le koumkoum, vérifier que la minuterie est bien réglée, donner à la petite les collants qui vont avec sa robe, répondre au téléphone qui sonne opportunément à ce moment-là, passer un coup de serpillère dans la salle de bain transformée en piscine après les douches des enfants ? Comment garder notre calme alors que notre mari, qui est en train de nouer consciencieusement son nœud de cravate, nous rappelle qu’il nous reste deux minutes avant l’allumage ? 
Que celle qui ne s’est jamais retrouvée dans cette situation lève le doigt ! Pour ma part, j’avoue que c’est même parfois en-dessous de la réalité. Sauf pour mon mari, qui ne met jamais de cravate... Combien de fois passons-nous à côté de l’explosion ou plutôt, de l’implosion, devant la panique et l’effervescence qui accompagnent l’entrée du Chabbat et des fêtes ?
Nous pouvons certainement y faire quelque chose. 
Le Chabbat est avant tout un espace de Paix, de Chalom. Ce n’est pas pour rien que nous nous souhaitons Chabbat Chalom. C’est un temps de paix avec notre Créateur, avec nous même et un moment de paix dans la famille. Dans la tradition juive, les femmes sont considérées  comme les piliers de la maison. Le mot hébreu qui décrit le rôle de la femme, c’est ‘Akeret Ha-Bayit, littéralement « l’essentiel de la maison » (en hébreu moderne, ce terme désigne la femme au foyer). Je préfère la première traduction, parce qu’elle rend justice à un fait indéniable : qu’elle travaille à l’extérieur ou pas, le femme est l’« essence » du foyer. Elle est celle qui donne le ton, qui crée l’ambiance. C’est une prérogative et une responsabilité…
La Loi Juive met ceci en exergue. Ainsi, dans tout endroit où l’on célèbre le Chabbat, on doit allumer deux bougies. Un célibataire vivant seul ou en colocation doit aussi allumer les bougies. Mais lorsqu’une femme est présente dans la maison, c’est à elle qu’il revient de procéder à l’allumage (Choul’han Aroukh, chap. 263, §3). 
Pour quelle raison ? Parmi les multiples explications, je voudrais en retenir deux. 
La première, symbolique, voit dans l’allumage des bougies un tiqun, une réparation, pour la faute de la femme originelle, Eve. En incitant Adam à consommer du fruit de l’Arbre interdit, elle a contribué à ce que la Lumière de la Création soit désormais cachée des mortels ; en compensation, par ce geste, elle attire un peu de cette lumière dans le monde ; elle introduit dans son foyer le Chabbat, un avant-goût du Monde Futur (Talmud Brakhot, 57b).
La deuxième explication est plus pratique. Elle nous renvoie à la réalité de notre vie. Le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haim, chap. 263) nous précise qu’on multiplie les lumières dans la maison le Chabbat car cela procure du bonheur et de la joie. Le manque de lumière est souvent source de tristesse ou de nervosité. Et c’est précisément la femme qui allume ces bougies, parce qu’elle a conscience d’être en charge du sentiment de clarté et de sérénité qu’elle insuffle à toute sa famille. Le calme, la quiétude, sont contagieux. Observez autour de vous et vous verrez que les personnes détendues et souriantes inspirent cette attitude à leurs semblables.
Cela dit, il faut un sacré recul pour se sentir pénétré de tous ces sentiments quand l’effervescence est à son paroxysme. 
Etre dans ces dispositions d’esprit nécessite du calme et de la concentration, et aussi, une certaine préparation. 
La tradition insiste sur les préparatifs du chabbat : faire de la maison un lieu prêt à le recevoir, et de notre personne, le réceptacle de sa sainteté. D’où le traditionnel ménage, la table bien dressée, les mets variés. Le Choul’han aroukh insiste aussi sur l’obligation de faire une toilette et de porter de beaux habits en l’honneur de Chabbat. 
Or, souvent, les femmes, s’investissent énergiquement dans tout ce qui a trait aux préparatifs de la maison et de la nourriture ; elles veillent à ce que les enfants aient pris leur bains, les vêtements de chacun repassées, mais ont tendance à s’oublier … et se retrouvent à allumer les bougies le tablier à moitié ôté et recoiffées à la hâte ? 
Pourquoi préférons-nous passer un dernier coup de balai ou préparer encore un gâteau (au cas où des invités passeraient à l’improviste) plutôt que nous préparer à recevoir le Chabbat joliment ?
Pourquoi préférons-nous passer un dernier coup de balai ou préparer encore un gâteau (au cas où des invités passeraient à l’improviste) plutôt que nous préparer à recevoir le Chabbat joliment ?
C’est une énigme pour nos maris et nos enfants, et à vrai dire, il n’y a rien là de bien rationnel…  Si ce n’est un principe universel : pour une femme, sa maison est un prolongement d’elle-même. Quand son sol est sale, c’est elle qui l’est. Quand elle reçoit,  elle a l’impression de passer un examen... C’est pour cela que les femmes ont toujours le besoin de s’excuser pour « la pagaille, ne regardez pas, je viens à peine de rentrer », alors que leur mari n’aura pas l’ombre d’un sentiment de gêne …
Mais même si nous avons cette excuse, il n’en reste pas moins que nous avons autant l’obligation de préparer notre maison et notre famille que de nous préparer nous-même. Et c’est peut-être là que réside une des clés de l’apaisement : prendre du temps pour nous. Nous habiller, nous recentrer sur nous-même et sur ce qui est vraiment important. Retrouver notre calme. 
Evidemment, cela exige un peu plus d’organisation ; ou d’apprendre à renoncer au dernier coup de balai. Mais notre mari, nos enfants, seront bien plus heureux de nous voir souriantes, que d’avoir une cuisine immaculée avec une mère échevelée…
Voici quelques idées, glanées auprès de mes amies, testées et approuvées… (Vos idées sont les bienvenues...)
Dresser la table le jeudi soir (et mettre à contribution les membres de la famille)
Concevoir les menus à l’avance, en fonction de la saison et du nombre d’invités, ce qui permet de faire les courses intelligemment (histoire de ne pas avoir à faire 10 aller-retour maison-épicerie, et d’éviter d’avoir à supplier nos maris/enfants, d’aller acheter « juste une tablette de chocolat, tu aimes bien la mousse au chocolat, non » ?)
Cuisiner ce qui peut l’être à l’avance.
Demander aux enfants de préparer leurs vêtements de Chabbat dès jeudi, et préparer les nôtres aussi (rien de plus désagréable que d’avoir à tirer la table à repasser à la dernière minute, quand tout le monde court dans tous les sens !)
Se mettre énergiquement aux fourneaux vendredi matin (si on ne travaille pas !) et essayer de fixer une heure limite, au–delà de laquelle, on sort de la cuisine.
Fixer une activité détente pour le vendredi après-midi ; généralement, les enfants terminent l’école plus tôt et surtout en été : on peut organiser une sortie au parc ou au musée, en profiter pour aller à la bibliothèque, faire du sport ou un dessert pour chabbat dans la bonne humeur.
Prendre un thé en famille une demi-heure avant l’allumage, après que tous soient habillés et prêts.
 
J’avoue, c’est plus facile à dire qu’à faire! Mais on ne perd rien à essayer. Et surtout, se dire que pour faire aimer le Chabbat à nos enfants, il doit être une expérience positive et joyeuse. C’est ce qui restera dans leur mémoire, et ce qui leur donnera envie de continuer à le pratiquer toute leur vie…
 
 


A PROPOS DE L'AUTEUR
Sarah WEIZMAN
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