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Famille / L'art d'être parent back  Retour
Remariage avec des enfantsLe Talmud relate une anecdote intéressante.
Une matrone romaine demanda à l'un de nos sages :
"En combien de jours D.ieu a-t-Il créé le monde ?
- Six, répondit-il.
- Ah ! Et que fait-Il depuis ?
- Il marie les hommes et les femmes.
- C'est tout ? Moi aussi, je peux faire cela.
- A tes yeux, cela paraît chose facile ; pour D.ieu, c'est aussi difficile que le miracle de la traversée de la Mer Rouge."

Nulle part cette anecdote ne s'avère plus vraie que dans les cas de remariages. Non seulement le remariage est-il plus compliqué dans ce qu'il a de profond que le premier mariage ; mais s'il y a des enfants qui sont impliqués, alors le couple est confronté au niveau des enfants avec le défi extraordinaire des belles-familles

Non seulement le remariage est-il plus compliqué dans ce qu'il a de profond que le premier mariage.

Dans les belles-familles, des myriades de problèmes potentiels peuvent surgir. Les enfants peuvent souffrir de se sentir responsables et coupables du divorce du premier mariage. Les parents peuvent se sentir humiliés, ou bien rejetés, ou bien en insécurité, par leur échec de leur premier mariage Ils pourraient charger les enfants de tâches physiques (ce qui ne serait pas si mauvais, au fond) ou bien sentimentales (genre confident, ce qui peut être destructif). Les enfants pourraient bien éprouver une certaine honte, et se demander si ce qu'ils font pour leur beau-parent ne constitue pas une sorte de trahison envers leur parent biologique ? Le remariage marque aussi aux yeux des enfants la perte de tout espoir de réconciliation, espoir que les enfants caressent encore longtemps après qu'il a perdu de son réalisme.

S'il le remariage intervient à la suite d'un décès, le chagrin de l'enfant n'est peut-être pas terminé. La tristesse peut durer longtemps et peut continuer de moduler les comportements. Il peut là aussi en résulter des sentiments de honte ou des impressions de trahison.

Sur le plan pratique, des réajustements sont nécessaires : nouvel appartement, nouveaux parents, nouvelles règles, peut-être une nouvelle ville, de nouveaux amis, nouvelle école, nouveau médecin. Chaque nouveauté appelle à une adaptation assez difficile en elle-même ; à plus forte raison le cumul de plusieurs d'entre elles. Rien d'étonnant à ce que les beaux-parents ont besoin d'être aidés.

Bien des couples manquent totalement de réalisme dans l'image qu'ils se font de leur remariage. Bien sûr, on aura une grande famille heureuse. Pourquoi pas ? Mais cela prendra du temps. Cela demandera des efforts.

Ne soyez pas dupes de la télévision. L'expression tellement répandue d' "amour aveugle "n'exprime pas une idée juive. Le judaïsme plaide pour une entrée dans le mariage les yeux grands ouverts, en étant animés d'une conscience claire des difficultés qui nous y attendent, et avec des attentes fondées sur le réalisme, pas sur Hollywood. Ne vous attendez pas à des miracles ou des choses magiques et instantanées. Cela prendre du temps. Cela prendra du temps au niveau des enfants. Ce ne sera peut-être pas le coup de foudre……..

Cherchons maintenant quelques recettes pratiques pour faciliter l'époque de transition.

1 : REJOINDRE UN GROUPE DE SOUTIEN

Une des démarches les plus efficaces consiste à intégrer un groupe de soutien. En effet, il est douloureux et frustrant d'être isolé avec son problème. C'est encore pire, si l'on s'imagine que dans toutes les autres maisons tout est parfait.
Alors qu'en réalité, tous les parents rencontrent des problèmes .Et tous les beaux-parents ont encore plus de problèmes. C'est pourquoi il est rassérénant et apaisant de se trouver avec des personnes qui sont confrontées avec les mêmes problèmes que vous.

Une anecdote éloquente : Yacov s'approche de Rav Wise un soir, après le cours, et lui dit : " Il y a dix ans que je suis beau-père. J'adore mes enfants. Mais maintenant qu'ils sont adolescents ils me rendent fou - Moi, je ne suis pas un beau-père, répondit Rav Wise en éclatant de rire ; et c'est pourtant pareil que pour vous. C'est cela l'adolescence ".

N'exagérez pas vos problèmes. Ne leur attachez pas plus de poids ou de gravité qu'ils n'en ont. On tire un grand soulagement, lorsqu'on constate que les amis affrontent les mêmes problèmes que soi-même ; inutile de dire que c'est l'occasion d'apprendre les recettes " qui marchent ". Le Judaïsme croit au pouvoir de la communauté. Profitez-en.

2 : DONNER A VOS BEAUX-ENFANTS BEAUCOUP D'ESPACE

Ne les poursuivez pas de vos ordres et par vos exigences sentimentales. Les enfants ont besoin de résoudre leurs problèmes et leurs désarrois sans subir de pressions extérieures. Ils ont besoin d'être sûrs de votre présence lorsqu'ils la sollicitent, lorsqu'ils sont prêts ; pas lorsque vous voudriez qu'il la sollicitent. Il est nécessaire que des règles claires s'imposent à toute la famille pour qu'on puisse vivre ensemble, certes; mais les " nouveaux parents " ne peuvent pas imposer cette relation par la contrainte. Vous ne pouvez pas exiger d'être aimé ; vous avez besoin de gagner le respect. Il y aura plusieurs zones de conflit, il y aura de nombreuses situations dans lesquelles on ne se sentira pas aimé, ni apprécié. Vous entendrez : " Tu n'es pas ma mère ! ". Ne cédez pas à votre sensibilité, au point de rendre la pareille. C'est une période dans laquelle il est difficile de faire le tri dans tout ce qui s'y mêle. Soyez disponible. Soyez attentif. Soyez ferme. Mais, laissez-leur de la place.

3 : DèS LE DEPART, QUE LES PARENTS BIOLOGIQUES DISCIPLINENT LES ENFANTS

En vue d'éviter toute colère et tout ressentiment envers le nouveau parent, il est préférable que le parent biologique soit strict sur le plan de l'obéissance. Ceci peut fort bien constituer un nouveau rôle pour le parent biologique. En fait, il est fréquent que, se sentant coupable ou attristé par les circonstances récentes, ce parent tend fréquemment à gâter exagérément les enfants, pensant leur donner là une compensation. Mais en fait, c'est bien votre rôle de remettre en place les limites et les directives; ce n'est pas l'affaire de votre nouveau partenaire.

Si vous abdiquez de ce rôle, sous prétexte que vous trouvez plus facile de le confier au " vicieux " nouveau parent, cela pourrait gravement porter à conséquence tant dans le domaine de votre mariage, que dans celui de votre relation avec vos enfants. En effet, vous favoriseriez une haine entre vos enfants et votre conjoint, ce qui introduirait inévitablement des hostilités dans votre couple.

4 : MAINTENIR CHACUN DANS SON RôLE NORMAL

Souvent, il arrive que les parents, voulant trop dédommager leurs enfants des frustrations que leur divorce leur a imposées, donnent à leur enfants une place qui ne leur revient pas. Voici un cas : Georges vient de divorcer et passe le plus clair de son temps avec sa fille Michèle, âgée de dix ans. Désireux qu'elle se sente bien, - et se sentant lui-même un peu seul - il l'installe à la tête de sa table, lui offre des fleurs ; il l'attend. Du coup, Michèle s'imagine qu'elle est une adulte ; elle se sent la femme dans la maison. Que se passera-t-il lorsque Georges se remariera ? Si Michèle se maintient à cette place, ce sera la catastrophe pour la nouvelle épouse, et même pour tout le remariage. Si, au contraire, Michèle est trop vite privée de cette place, elle endurera souffrance et honte aggravées. Elle aura l'impression d'avoir été abandonnée par la seule personne au monde en qui elle avait confiance.

Si vous avez récemment subi un veuvage ou un divorce, essayez consciencieusement de ne pas commettre ce genre d'erreur. S'il est déjà trop tard (il n'est jamais trop tard !), procédez en douceur, mais toutefois avec clarté, en renversant les rôles ; disons plutôt en rétablissant les rôles. Pour prendre les choses en mains, il faut d'abord clairement prendre conscience de l'erreur commise. Ensuite seulement, vous pouvez aborder le problème avec votre conjoint, et élaborez ensemble un plan pour le résoudre. Et n'hésitez pas, si besoin est, de vous entourer des conseils d'un professionnel.

5 : SOYEZ PATIENT ET PROUVEZ QUE VOUS N'êTES PAS UN LACHEUR

Une des plus grosses difficultés dans les familles de remariés réside dans la construction de la confiance. Dans tout mariage, construire la confiance est une tâche longue, qui suit un processus lent. Mais alors, pour peu qu'il y ait eu un divorce particulièrement envenimé, cela mettra plus de temps. S'il y a des enfants qui sont concernés, ce sera encore plus long d'établir la confiance. Il faut une forte dose de persévérance et de patience. Montrez leur que vous ne partez nulle part, quelque abrupte que soit la réaction avec laquelle vous êtes confronté.

Lorsque les choses tournaient à l'aigre, Marie a rugi " Je sors d'ici " et a claqué la porte, en disparaissant. Les enfants de son mari ont considéré que c'était pour eux la permission de l'ignorer et de ne pas tenir compte d'elle. Tandis que Joe, son mari, complètement dérouté et impuissant, a le sentiment d'être coincé entre sa femme et ses enfants.

Il est très difficile de construire la confiance. L'essentiel de l'effort doit être accompli par le adultes. Les enfants sont très fragiles. Si vous n'êtes pas là lorsqu'ils ont besoin de vous, ils ne seront pas là plus tard pour vous.

Jouissez le plus possible de votre capacité à rester calme. Le Hafetz Hayim explique que très souvent nous perdons patience, du fait que nous avons une vision trop limitée dans le temps. Si nous réfléchissions à la clarté de la sortie du tunnel, et non aux ténèbres à l'intérieur du tunnel, nous aurions plus de chances de réussir.

6 : CONTINUEZ DE PRIER - CONTINUEZ DE RIRE -

Un autre obstacle à l'établissement d'une harmonie idyllique se trouve dans les rivalités qui peuvent se dresser dans un premier temps entre les enfants de chacun des remariés et par la suite, entre ceux-ci et les enfants que le couple remarié aura de son côté. Là, il n'y a pas de potion magique. Vous devrez répondre aux besoins des enfants, pas à leurs exigences.

Ne laissez pas le sentiment de culpabilité vous pousser à prendre de mauvaise décision. Vous aurez besoin d'un sens de l'humour. Il vous faudra une fois lever vos bras au ciel et prier : " O ! Tout-Puissant ! Nous avons la majorité contre nous ! Porte-Toi à notre aide ! "

Asseyez-vous aux côtés de votre conjoint. Clarifiez vos buts. Indiquez vos barrages routiers. Tenez bien compte des obstacles. Mettez vos plans par écrit. Dressez une liste des rôles à assumer par chacun dans la vie de la maison. Demandez à D.ieu de vous aider. Avancer très doucement. Jouissez du plaisir de chaque petit progrès. Vous pouvez attendre. Vous vous préparez pour l'éternité.

 

Traduction et Adaptation du Rabbin Schlammé


A PROPOS DE L'AUTEUR
Emuna BRAVERMAN
Emuna Braverman est diplômée de droit de l'Université de Toronto et d'un Master en Psychologie de la Pepperdine University. Elle et son mari vivent avec leurs neuf enfants à Los Angeles, où ils travaillent pour Aish HaTorah. De plus, elle donne des cours de Judaïsme et anime des cours de gastronomie Cachère.
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COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  3
remariage - 1 Juillet 2003 - par DANIEL MIMOUNI
Je me suis remarié avec une femme divorcée comme moi, et nous avons vécu avec ses 5 enfants.
Malheureusement nous venons de redivorcer, sur son initiative. Mais c'est une histoire qui aurait pu être sauvée, et qui peut peut-être l'être encore. J'aurai eu besoin de votre aide.Merci.
Remariage - 3 Juin 2003 - par Bendanan Léon <leon.bendanan@9online.fr>
Bravo...
Ne vous arrêtez pas, il faut continuer et approfondir...
famille - 23 Octobre 2002 - par sebagh jean-pierre
sujet tres interressant par lequel je suis touché.Est il possible d'avoir des précisions sur cas particuliers?
merci
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