Le Chabbath est défini par nos sages comme étant un jour de "oneg"
de délices comme le verset nous le dit "vekarata laChabbath oneg...
et tu appelleras Chabbath un délice".
Or malheureusement, il arrive
parfois que ce jour qui devrait être un jour de joie et de bonheur pour
toute la famille, se transforme en un moment de tensions en toutes sortes, et
plus encore il devient le support d'une atmosphère lourde, qui peut être
parfois à la racine d'un dégoût de l'enfant pour une vie
basée sur la Torah et l'obsevance des Mitsvot.
Dans l'absolu, le jour du
Chabbath est le moment propice pour que tous les membres de la famille se réunissent
dans une ambiance agréable afin de goûter ensemble à la
joie de se retrouver, et d'échanger sans les préoccupations matérielles
du reste de la semaine, mais il existe certains écueils à éviter
afin de ne point troubler cette sérénité.
Le regard des parents se porte avec plus d'acuité sur les enfants, et c'est souvent pour déceler des mauvais comportements, une mauvaise conduite.
Le rapport que les parents
ont avec leurs enfants pendant la semaine est souvent basé sur le minimum,
devoirs, repas, le coucher. Il n'y a quasiment pas de temps pour discuter avec
eux et prendre le temps de les découvrir.
Quand arrive Chabbath, les
enfants deviennent brusquement plus présents à la maison, le regard
des parents se porte avec plus d'acuité sur eux, et c'est souvent pour
déceler des mauvais comportements, une mauvaise conduite, et brusquement
les reproches commencent à fuser... Tiens toi bien, mange proprement,
sois poli, tu n'as pas rangé tes affaires, chante au lieu de bayer aux
corneilles, aide maman à débarrasser etc. etc. et ce, sur de multiples
registres.
Bien entendu nous ne sommes
pas en train de préconiser un laxisme dans l'éducation, et il
n'est pas répréhensible de faire des remarques aux enfants, mais
pourquoi ne pas profiter de ce moment pour observer les QUALITÉS de nos
enfants, leur faire remarquer que nous apprécions certains traits de
leur caractère, les complimenter pour ce qu'ils ont fait de positif.
Ceci serait bien plus gratifiant pour l'enfant et l'aiderait surement à
se construire.
Une autre raison d'une ambiance
tendue le Chabbath, réside dans le fait que le père va se retrouver
dans une organisation sensiblement différente de celle qu'il vit pendant
la semaine, les enfants sont autour de lui, il y a du bruit, des disputes, des
conflits à résoudre (quel changement avec la vie bien réglée
de la semaine!), et parfois la solution est de "fuir" à la
synagogue ou au cours et se débarrasser ainsi d'enfants parfois encombrants.
S'il est vrai que la table de Chabbath se doit d'être remplie de paroles de Torah et de chants, il ne faut pas que l'enfant ait l'impression que hormis des paroles de Torah, on ne puisse bavarder de rien d'autre.
Par ailleurs, s'il est vrai
que la table de Chabbath se doit d'être remplie de paroles de Torah et
de chants, il ne faut pas que l'enfant ait l'impression que hormis des paroles
de Torah, on ne puisse bavarder de rien d'autre, bien entendu dans le cadre
de ce que la Halah'a (loi) permet. Il serait bon, par ailleurs, que le père
au préalable prépare les histoires et les paroles de Torah.
Un grand maître consacrait
ainsi systématiquement du temps à cette préparation, et
à ceux qui s'en étonnaient qu'il fasse cela il répondait
simplement " mon épouse consacre plusieurs heures à la préparation
matérielle de cette table de Chabbath afin qu'elle soit réussie,
il est normal que je consacre aussi du temps à la préparation
de sa dimension spirituelle ".
C'est avec ce type d'actions
que nous pourrons sans nul doute faire en sorte que le Oneg Chabbath prenne
son sens véritable.
Adapté du livre " Lev Avoth AI Banim" du Rav Moché Kaufmann.