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LES PEREGRINATIONS D'ABRAHAMAbraham a été l’ancêtre du peuple des Hébreux – du peuple qui vit « de l’autre côté ».

L’histoire est un guide pour l’avenir. Les premières leçons de l’histoire juive révèlent un modèle, de sorte que nous devons prêter une attention particulière à tous les événements qui se sont produits à cette époque-là.

Quand nous faisons la connaissance d’Abraham dans le livre de la Genèse, il a déjà 75 ans, et nous aimerions bien savoir ce qu’il faisait comme enfant et à quels jeux il se livrait, etc. Mais D.ieu n’a pas voulu gorger nos cerveaux d’informations superflues. Il a voulu seulement nous transmettre des messages que nous avons besoin d’apprendre, parce qu’Il essaie de nous instruire et de nous guider.

L’histoire d’Abraham commence à 75 ans, lorsque Dieu lui parle pour la première fois.

L’histoire d’Abraham commence lorsque D.ieu lui parle pour la première fois. Cela signifie qu’Abraham a passé toute sa vie sans prophétie, sans aucune sorte de confirmation venue du dehors l’assurant que son intuition du monothéisme était correcte, et cela nous apprend beaucoup sur le dévouement d’Abraham à la vérité.



Dans un monde entièrement païen, Abraham a choisi de voir la réalité d’un Dieu unique et de se consacrer à la mission au besoin, au péril de sa vie  de présenter cette réalité à la conscience humaine. Il a fait cela non pas parce que D.ieu a besoin que les gens meurent pour Lui, mais parce que c’est une réalité.

Lorsqu’un homme dialogue régulièrement avec D.ieu, il n’a pas de difficulté à vivre dans cette réalité, mais il doit déployer de grands efforts pour qu’elle s’accorde avec sa propre conviction. Cela nous donne une petite indication de la grandeur du personnage qu’a été Abraham et de son immense idéalisme. Cela ne lui a rien fait de se tenir « de l’autre côté », et c’est ce que veut dire le mot ‘ivri (« Hébreu »).

Voilà pourquoi j’ai appelé Abraham le « proto-Juif ». C’est depuis Abraham que nous voyons cet idéalisme cette tendance intransigeante à vouloir « changer le monde » dans la personnalité juive.

Abraham a transmis cette tendance à ses descendants, et ceux-ci ont été au premier rang de presque toutes les avancées majeures, les grandes causes et les mouvements sociaux de l’histoire mondiale. Les Juifs ont non seulement reçu un nombre de prix Nobel sans rapport avec leur importance numérique, mais ils ont été à la tête de mouvements comme le communisme, le socialisme, le féminisme, les droits civils, les syndicats de travailleurs, etc. Voici ce qu’écrit à leur sujet l’historien non juif Ernest Van den Haag :

Si on leur demandait de dresser la liste des hommes qui ont le plus dominé les courants de pensée du monde moderne, beaucoup de personnes éduquées nommeraient Freud, Einstein, Marx et Darwin. De ces quatre, seul Darwin n’était pas juif. Dans un monde où les Juifs ne représentent qu’une partie infime de la population, quel peut bien être le secret de leur importance démesurée dans l’histoire de la culture occidentale ? (Ernest Van den Haag, The Jewish Mystique).

La réponse à la question de Van den Haag est contenue dans la personnalité d’Abraham.

 

TROIS TRAITS DE PERSONNALITE

 

Examinons maintenant la manière dont Abraham est présenté dans le texte biblique, non pas à des fins d’étude, mais pour identifier les traits sous-jacents de sa personnalité. Nous pouvons en identifier trois.

Trait numéro un :

D.ieu dit à Avram : « Va-t’en de ton pays, de ton lieu de naissance et de la maison de ton père, vers le pays que Je te montrerai » (Genèse 12, 1).

D.ieu n’est pas un auteur de romans-feuilletons, payé au nombre de mots qu’il écrit, et donc aussi prolixe que possible. Il est tout le contraire. Aussi devons-nous nous poser la question : Pourquoi est-ce que D.ieu, qui s’exprime si parcimonieusement à travers toute la Bible, est ici aussi volubile : « Sépare-toi complètement, non seulement de ta terre, mais de ton lieu de naissance, de la maison de ton père » ?

Lorsqu’on a grandi pendant un certain temps dans une maison, elle restera toujours « sa » maison. Quand on pense à sa maison, quel que soit le lieu où l’on a habité plus tard et même si l’on a bénéficié par la suite d’un plus grand confort, on continue de s’en souvenir comme de son « chez soi ». C’est là un lien qui reste très fort. Aussi D.ieu a-t-Il voulu dire à Abraham : « Sépare-toi de ta terre natale même au niveau émotionnel le plus fondamental ! »

Dieu dit à Abraham et au peuple juif : Séparez-vous complètement et partez dans une direction différente !

Plus important encore, et dans une perspective historique macrocosmique, D.ieu a dit à Abraham, et donc au peuple juif : « Séparez-vous complètement, et partez dans une direction différente ! »

Les pérégrinations que D.ieu incite Abraham à entreprendre ne sont pas seulement un voyage physique, elles sont un voyage à travers une histoire qui sera différente de celle de tous les autres. Abraham va devenir le père d’une nation qui n’est pas comptée parmi les autres peuples, une nation qui habite seule.

C’est là une première caractéristique spécifique de l’histoire juive.

Trait numéro deux :

Je te ferai devenir une grande nation, et Je te bénirai, et Je grandirai ton nom. Et tu seras bénédiction (Genèse 12, 2).

Ce verset contient la promesse de D.ieu de rester activement impliqué dans l’histoire juive : « Je te ferai… »

Au XVIIème siècle, quand Louis XIV demanda à Blaise Pascal, le grand philosophe, de lui proposer une preuve du surnaturel, il répondit : « Le peuple juif, Majesté ! » Pourquoi ? Parce qu’il connaissait l’histoire juive et qu’il se rendait compte que le fait pour le peuple juif d’avoir survécu jusqu’à son époque violait toutes les lois de l’histoire. Peut-on imaginer ce qu’il aurait dit s’il avait pu voir des Juifs au XXème siècle ? ! L’histoire juive est un phénomène surnaturel.

Le peuple juif aurait pu ne jamais exister. Sara, la femme d’Abraham, étant stérile, c’est ce qui aurait dû arriver. Abraham serait mort, et sa mission serait morte avec lui. Mais il n’en a pas été ainsi. Un miracle est arrivé.

Le peuple juif est une nation avec une mission unique, une nation avec une histoire unique

Nous apprenons ainsi que le peuple juif est né miraculeusement, et que c’est miraculeusement qu’il survit à toute l’histoire humaine, y compris à certains des plus grands empires ayant jamais existé.

Il en est ainsi parce que les Juifs sont une nation avec une mission unique, une nation avec une histoire unique. Il est des choses qui arrivent aux Juifs et qui n’arrivent pas à d’autres peuples.

Vivre pendant 2 000 ans en tant que nation sans disposer d’un territoire national n’est pas chose normale. C’est un fait unique dans l’histoire humaine. Rétablir une patrie sur la terre qui était la sienne il y a 2 000 ans n’est pas chose normale C’est un fait unique dans l’histoire humaine.

Trait numéro trois :

Et je bénirai qui te bénira, et qui te maudira je le maudirai. Et seront bénies par toi toutes les familles de la terre (Genèse 12, 3).

D.ieu dit ici à Abraham que lui et ses descendants les Juifs seront sous la protection divine. Les nations et les peuples qui sont bienveillants envers les Juifs seront bénis. Ceux qui seront intolérants envers les Juifs seront maudits. Et le monde entier sera changé par le peuple juif.

On peut dresser un tableau de l’essor et du déclin de presque toutes les civilisations dans le monde selon la manière dont elles ont traité les Juifs.

C’est là un des grands modèles de l’histoire. On peut dresser un tableau de l’essor et du déclin de presque toutes les civilisations dans le monde occidental selon la manière dont elles ont traité les Juifs. Une partie en est sûrement surnaturelle, que ce soit l’Espagne, l’Allemagne, la Pologne, l’Amérique ou la Turquie. Nous verrons cela dans notre tableau récapitulatif.

Mais une autre partie n’est pas si surnaturelle. Car si l’on accueille, dans un pays, un groupe de gens éduqués, disciplinés, loyaux et créatifs, et si l’on se comporte envers eux avec bonté en leur permettant de participer à la vie nationale d’une manière significative, ce pays ne peut qu’en tirer profit. Tandis que si on écrase ces gens et on les expulse, le pays en souffrira, à cause des retombées économiques qui en résulteront.

Nous avons donc un troisième modèle : l’essor et le déclin des nations et des empires dépendent de la manière dont ils traitent les Juifs. C’est là une idée étonnante, mais que l’on peut vérifier tout au long de l’histoire de l’humanité.

On peut constater l’impact incroyablement positif que les Juifs ont exercé sur le monde. Le plus fondamental est constitué par la contribution des Juifs aux valeurs qui sont maintenant liées à la démocratie les valeurs issues de la Tora : le respect pour la vie, la justice, l’égalité, la paix, l’amour, l’instruction, la responsabilité sociale, etc.

C’est ainsi que ces trois versets de la Genèse nous permettent d’entrevoir les principaux modèles sous-jacents de l’histoire juive.

Les pérégrinations d’Abraham en sont le paradigme. Sa vie personnelle et celle de ses descendants immédiats vont être une version en réduction, un microcosme, de toute l’histoire juive dans sa généralité.

 

Notre prochain chapitre : La Terre Promise.

Traduction et adaptation de Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Ken SPIRO
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