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Famille / L'art d'être parent back  Retour
Les adolescents à risqueAbordons quelques questions fréquemment soulevées à propos de pré-adolescents et d'adolescents, spécialement ceux à risque.

Pourquoi les êtres humains sont-ils dépendants de leurs parents pendant plus longtemps que toutes les espèces animales du monde. Les poissons nagent dès leur naissance. Les autres animaux prennent un peu plus longtemps pour atteindre leur âge adulte. Mais dans le cas des êtres humains, l’âge que la société reconnaît comme approprié pour être adultes, indépendants et responsables, c’est généralement celui de dix-huit ans. D.ieu ne fait pas les choses par hasard. Quelle était Son plan lorsque Il nous a créés ainsi ?

Peut-être la réponse est-elle à trouver du côté du temps que, nous les parents, nous mettons à mettre de l'ordre et à voir clair dans les problèmes, les inquiétudes et les difficultés d’ordre sentimental, que les enfants suscitent en nous, lorsque nous nous efforçons d’être de bons parents. C’est à nous, parents, qu’il incombe d’apprendre des leçons. Les enfants, dans cette histoire, ne sont que des catalyseurs.

Il y a des chances pour que le problème qui soit le plus éprouvant, à savoir lorsque les parents ont le plus visiblement besoin d’y voir clair, c’est pendant la période difficile, disons provocatrice, de l’adolescence. Alors, parlons-en.

Il est bien évident qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Une fois qu’une famille est entraînée dans une spirale qui descend au-delà de certaines limites, il peut s’avérer très difficile d’y mettre un arrêt. Un examen détaillé des techniques et des méthodes auxquelles il faudrait alors avoir recours, dépasse largement le cadre de la présente réflexion. Je me propose simplement d’aborder avec vous quelques questions souvent soulevées ; et elles pourraient s’avérer fort utiles dans votre mission de parents de pré-adolescents et d’adolescents, surtout dans les cas à risque.

QUESTION : Si vous pouviez offrir un seul conseil pratique à l’intention des parents de pré-adolescents et d’adolescents, quel serait ce conseil ?

REPONSE : Je conseillerais d’avoir avec votre jeune enfant une relation franche et ouverte. C’est certainement ce qu’il y a de plus important. Créez une atmosphère au sein de laquelle votre enfant soit désireux d’échanger avec vous. Grâce à cela, le jour où surgiront des problèmes, vous disposerez d’une ligne de communication disponible, libre. S’il faut intervenir, le plus tôt est le mieux. En tout cas, il est évident que la relation ouverte doit s’établir avant la pré-adolescence.

QUESTION : Comment établir une telle relation ouverte avec l’enfant, surtout lorsqu’il est jeune ?

REPONSE: Une relation ouverte entre parents et enfants résulte de multiples facteurs. L’ambiance sereine de la vie familiale porte le numéro UN. Le ton et le style que le père et la mère adoptent en parlant ensemble, et aussi quand ils parlent avec leurs enfants, sont déterminants pour créer cette ambiance. Ensuite, évidemment, vient l’amour que les parents témoignent à leurs enfants. Il ne suffit pas que cet amour se réduise à des intentions. Il faut essayer de communiquer de telle manière que l’enfant ressente bien que vous prenez en compte ce qu’il est en train de vivre. Ne minimisez pas les problèmes de votre enfant ; plutôt, montrez que vous comprenez ce que l’enfant ressent. Un grand maître a dit que pour un enfant, la perte du bateau avec lequel il jouait, est aussi grave et aussi traumatisante, que pour un adulte d’avoir son yacht coulé en pleine mer. Donc, si votre enfant vient se plaindre en pleurant à propos d’un problème qu’il a vécu à l’école, ne lui dites pas : « Oh ! Ce n’est pas bien grave. » ou bien « N’en fais pas un tel drame ». Car par rapport à la dimension de l’esprit de l’enfant, c’est effectivement un drame.

QUESTION : Quelles réponses suggérez-vous que l’on donne alors à l’enfant dans une telle situation ?

REPONSE : Essayez par exemple : « Je reconnais que tu rencontres une certaine difficulté. D’une part, il t’est difficile de te concentrer sur ce que dit le maître ; d’autre part, si tu ne concentres pas ton attention, le maître se fâchera et te grondera. » Ainsi, vous n’approuvez pas le manque d’attention en classe de votre enfant. Vous exprimez simplement ce que l’enfant ressentait déjà lui-même. Se sentant compris, l’enfant s’orientera probablement de son mieux vers une solution.

Ce qui serait catastrophique, c’est que vous réagissiez en disant : « Je te préviens, tu as intérêt à te conformer aux exigences de ton maître, sinon, tu ne tarderas pas à te faire renvoyer ». Une telle réaction coupe court à toute communication. Car l’enfant, non seulement ne cherchera pas à concentrer son attention en classe, mais pensera au fait que, les choses vont mal à l’école, mais elles ne vont guère mieux à la maison.

Pour bien comprendre cet aspect du problème, imaginez un instant qu’un jour, en rentrant du travail, vous dites à votre époux (ou à votre épouse) , que vous êtes déçu(e) de ce que votre patron vous a dit qu’il n’a pas du tout apprécié le rapport que vous lui avez remis, alors que vous y avez travaillé pendant des semaines. Et que votre époux (ou votre épouse) vous réponde : « Mais qu’est-ce que tu t’imaginais ! Je t’avais dit de pousser plus avant tes recherches. Méfie-toi, sinon tu te retrouveras bientôt au chômage. » Rien de tel pour couper court à la communication entre votre conjoint et vous-même. En fait les enfants réagissent exactement comme les adultes sur ce point. Vous serez étonné(e) de constater à quel point, une fois que l’enfant se sentira compris, il verra bien des portes s’ouvrir devant lui.

QUESTION: En dehors de ce problème de communication, pouvez-vous nous proposer d’autres suggestions pour susciter une relation ouverte ?

REPONSE : Je tiens à souligner l’importance qu’il faut attacher à la QUALITE du temps que vous offrez à vos enfants. Chose facile ? Hélas non ! Le coût de la vie est important, et lorsque le père et la mère exercent tous deux une activité professionnelle, ils sont stressés et très pris. La difficulté tient à ce que les parents sont pris entre deux feux : d’une part, l’éducation de leurs enfants est leur priorité, c’est ce qui leur tient le plus à cœur. En même temps, ils sont tellement occupés, qu’il leur est difficile de se rendre disponibles pour leurs enfants.

J’aurais bien souhaité posséder la solution à ce problème, à savoir comment parvenir à l’équilibre idéal entre les moments éducatifs et les activités professionnelles. Mais ce que je peux vous dire avec force, c’est ce qui n’est pas un temps de qualité. Ce qui n’est pas un temps de qualité, c’est lorsque votre fils vous raconte tout excité ce qui s’est passé pour lui ce jour-là, et que vous lui répondez tout en continuant de vérifier les e-mails de la journée, ou bien en répondant aux messages de votre répondeur téléphonique. Lorsque votre fille vous interroge sur une chose qui revêt pour elle une grande importance, et que vous lui répondiez tout en continuant de lire votre journal. Les enfants comprennent que vous êtes occupés ; et ils sont conscients de ce que vous leur accordez – ou non – une attention aussi totale qu’à vos autres occupations.

QUESTION : Lorsque les enfants grandissent et entrent dans l’adolescence, les difficultés de leur éducation semblent devenir plus importantes. A l’égard des adolescents, devons-nous avoir une autre approche ?

REPONSE : Oui. Une des méthodes les plus efficaces – mais là vous marcherez sur la corde raide - consiste à louvoyer entre les confrontations et les soutiens que vous pouvez apporter. Il est certain que vous avez certaines attentes de vos adolescents, et aussi que vous leur confiez certaines responsabilités. Vous êtes en confrontation lorsque vous leur faites remarquer en quoi vos attentes sont déçues. Vous les soutenez lorsque vous leur dites que vous êtes de leur côté, que vous comprenez que pour eux c’est difficile et que vous êtes disposé à les aider à surmonter la difficulté. C’est un équilibre favorable. En effet, si vous n’aviez recours qu’à la confrontation, vous risquez que l’enfant se sente écrasé, et qu’il se détourne alors de vous. Inversement, si vous n’offrez que le côté du soutien, vous le privez de l’occasion de grandir et de mûrir. Mais l’amalgame des deux techniques atteint le maximum d’efficacité lorsqu’il est fondé sur le doigté avec lequel vous saurez quand avoir recours à l’une et quand recourir à l’autre technique.

QUESTION: Que faire lorsque les problèmes commencent à me faire perdre le contrôle de mon adolescent ?

REPONSE : N’hésitez pas à vous entourer des conseils d’un spécialiste. Surtout, n’oubliez pas que le temps peut générer des spirale descendante. Donc, ne perdez pas de temps ; voyez un thérapeute ou un autre professionnel le plus tôt possible. Une fois qu’on atteint un stade qui dépasse une certaine limite, il devient nécessaire de mettre en place de toutes autres règles ; il faudra s’y conformer et les adapter à chaque situation de manière distincte. Ce n’est pas simple !

Votre adolescent doit assumer les conséquences de ses actes

Toutefois, je vous suggère comme principe général de clairement exprimer à votre adolescent que tout dépend de lui. ( Il est vrai que ce n’est pas facile ; il faut du temps pour mettre ce conseil en pratique). C’est lui qui est responsable des conséquences de ses actes. Votre rôle de parent est de lui témoigner votre amour, de lui donner toutes les possibilités d’avancer de manière positive. Faites-lui sentir qu’il est aimé, et montrez-lui qu’il est responsable des conséquences de ses actes, bons et mauvais.

Si vous avez affaire à un adolescent qui échappe à votre autorité, votre rôle est de lui expliquer comment ses choix lui ont attiré des ennuis. Ensuite, retirez-vous et laissez-le parvenir à sa propre décision. Vous, vous pouvez l’encourager, vous pouvez espérer, enjôler, etc….mais s’il choisit de goûter à la drogue – par exemple – ou de ne pas respecter le couvre-feu, c’est lui qui effectue son choix. A ce stade, vous devez lui expliquer plus clairement les conséquences auxquelles il doit s’attendre. Bref, il est responsable de son choix, mais vous êtes responsable de l’éclairer sur les conséquences.

QUESTION: Comment dois-je réagir si mon enfant rentre à la maison en me disant que son camarade de classe a goûté à de la drogue, ou bien a chapardé quelque chose dans un magasin ? Ou bien que lui-même a goûté à de la drogue ?

REPONSE: Soyez heureux(se) de ce qu’il n’ait pas eu honte de vous en parler. Malheureusement, vous n’avez pu le protéger que jusqu’à présent. Le monde extérieur, non seulement attire beaucoup, mais en plus tout y est plus accessible que jamais. Si vous avez une relation ouverte avec votre enfant, et qu’il débarque un jour en vous disant qu’un de ses camarades – ou lui-même – a chapardé ou bien touché à de la drogue, il ne faut ni nier, ni minimiser la portée de ce qu’il dit. Saisissez cette occasion pour lui en parler et lui demander ce qu’il en pense. Qu’il s’engage dans une position, dans une opinion. Les enfants échangeront souvent avec vous leurs pensées, leurs idées, dès lors que vous les encouragez à s’exprimer et que vous les écoutiez.

N’oubliez pas que lorsqu’il vous en parle, c’est parce qu’il veut savoir ce que vous en pensez. Alors, dites-lui : « Oui, c’est vrai, cela existe. C’est séduisant ; mais ce n’est vraiment pas ainsi que nous voulons que tu agisses. Nous avons nos principes, et nous traitons ces problèmes en accord avec nos principes. » Ce n’est peut-être pas votre rôle d’édifier vos enfants sur les sombres aspects de la vie ; mais c’est votre rôle d’expliquer à vos enfants la manière dont D.ieu veut que nous considérions et envisagions la vie. Vos enfants vous offrent l’occasion d’enseigner ; mettez cette occasion à profit.

QUESTION: Il semble que les parents doivent faire très attention à notre époque. La mauvaise parole, la voix qui hurle, tout ceci peut si facilement conduire un enfant à sa perte. Etes-vous d’accord ?

REPONSE : Non. En ma qualité de professionnel, je pense qu’il est extrêmement rare qu’un enfant tourne mal à cause d’un simple incident, ou même de plusieurs incidents. Je pense que les parents doivent prendre conscience qu’il est normal qu’on commette des erreurs. Nous commettons tous des erreurs. Le plus important, c’est la qualité de la relation globale que vous entretenez avec votre enfant.. Investissez la quantité de temps et d’énergie qu’il faut pour développer une relation franche et ouverte avec votre enfant ; et n’ayez pas peur de commettre quelques petites erreurs. Plus forte est votre relation, plus large est votre marge de manœuvre en cas d’erreurs. N’ayez pas peur d’exercer votre rôle de parent. Et lorsqu’il se présente une situation que vous n’êtes pas sûr de savoir comment traiter, entourez-vous de conseils.

QUESTION : Quelquefois ma fille adolescente me raconte des choses tellement farfelues, que je ne la crois pas. Devrais-je croire tout ce qu’elle me raconte ? Ou bien, n’essaie-t-elle pas tout simplement de me choquer ?

REPONSE : Un beau jour, un garçon me déclara que, la veille, il avait volé deux CD d’une boutique. Je lui demandai : « Pourquoi me le dis-tu ? A quelle réaction de ma part t’attends-tu ? » Il sourit et ne répondit point. Je repris : « Laisse-moi te dire ce que j’en pense. Je crois que la question que tu me poses est « Est-ce que vous me respecterez encore malgré ce que j’ai fait ? » Et ma réponse est : « Je suis déçu de toi, parce que tu as volé. Mais je continuerai de te respecter. » Votre enfant échange avec vous, en communiquant. Essayez de savoir quelle est la question ou bien l’idée qu’il a de derrière sa tête.

QUESTION: Auriez-vous un dernier conseil à nous prodiguer ?

REPONSE : Permettez-moi de conclure par ce qu’une adolescente m’a une fois dit. Elle a dit : « Je prétendais toujours que je me moque pas mal de ce que pensent mes parents. Je détestais leurs règles. Mais, en vérité, tout au fond de moi-même, j’étais réconfortée par l’idée qu’ils s’occupaient de moi. Même si quelquefois nous nous disputions très méchamment, je savais qu’ils étaient là pour moi ». Ceci étant, n’ayez plus peur d’être parents.



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Dovid HOCHBERG


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