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Rabbi Chim‘on bar Yo‘haï a enseigné : «La ‘ola (“holocauste”) n’est offerte que pour les mauvaises pensées.»
Rabbi Léwi a enseigné : « Cela résulte explicitement d’un verset (Ezéchiel 20, 32) : “Et ce qui monte (weha‘ola) dans votre esprit n’arrivera nullement, en ce que vous dites : Nous serons comme les nations, comme les familles des pays, en servant le bois et la pierre” » (Wayiqra rabba 7, 3).
« La ‘ola n’expie que la non-exécution d’une mitswa active (comme l’oubli de donner la charité ou de mettre les tefilines) ou d’une interdiction liée à une mitswa active (comme celle de fermer les mains pour ne pas donner la charité), s’agissant seulement d’erreurs en pensée » (Yoma 36a).
Il est clair qu’une pensée coupable peut être l’objet d’une punition. N’oublions pas que l’interdiction de convoiter, qui s’applique indiscutablement à des pensées, fait partie des dix commandements.
Les pensées sont le facteur primaire qui détermine toutes nos actions, puisque « la pensée engendre les actes ». Cela est particulièrement le cas pour la malhonnêteté dans les affaires. L’appât de richesses est un désir positif et estimable, car c’est lui qui incite les gens à produire et à acquérir des biens et des valeurs. Il introduit dans son sillage progrès et prospérité.
Nos Rabbins ont un jour capturé et emprisonné le yétsèr ha-ra’ (« inclination au mal »), pensant que l’humanité, désormais, ne serait plus motivée que par le bien. Force leur a cependant été de constater que l’on ne trouvait plus un seul œuf fécondé et que les gens ne déployaient plus aucun effort pour développer le monde et s’engager, entre autres occupations, dans des activités productives (Yoma 69b, Sanhédrin 64a).
Cela signifie que l’image que reflètent sur nous les richesses ou le niveau de vie des autres exerce une influence positive en ce qu’elle nous encourage à essayer de les imiter. Cependant, ce n’est là qu’une des deux faces de la médaille. Le côté négatif de ces pensées est que la poursuite d’un niveau de vie toujours plus élevé nous incite souvent à réaliser par des comportements malhonnêtes ce que nous ne pouvons pas obtenir par des moyens irréprochables. La pente glissante dans laquelle s’engage notre avidité est constante, et l’appât du gain reste en tout état de cause une des sources principales de l’immoralité en affaires.
Dans les Pirqei avoth (5, 10), le racha’ se définit, non pas comme celui qui s’approprie le bien d’autrui, mais comme celui qui les convoite en disant : « Ce qui est à moi est à moi, et ce qui est à toi est (aussi) à moi ! »
Le Rambam a codifié le statut légal de ces pensées dans la mesure où l’économie et les affaires sont concernées : « Celui qui convoite un bien et qui exerce toutes sortes de pressions sur son propriétaire pour qu’il le lui vende, même au prix du marché, n’encourt aucune punition puisqu’il n’a rien fait d’illégal, mais il doit, pour obtenir son pardon, apporter un sacrifice » (Hilkhoth guezèla ve-avèda 1, 9 à 11). Mais comment se manifestent ces pensées, alors que personne ne peut les deviner ? Le Rambam répond en citant l’histoire de Navoth et de son vignoble (I Rois 21, 1 et suivants). Navoth possédait un vignoble contigu au palais du roi Achab à Jezréel, et celui-ci le convoitait. Mais il eut beau exercer des pressions sur son voisin pour qu’il lui vende son terrain ou qu’il l’échange contre un autre de meilleure qualité, il se heurta à un refus obstiné. Le roi, pour employer le langage du Tanakh, « s’en vint à sa maison, triste et irrité. Et il s’étendit sur sa couche, et détourna sa face, et ne mangea pas du pain ». Sa femme, la reine païenne Jézabel, s’employa alors à lui obtenir le terrain si ardemment désiré, et à le guérir de sa frustration. Elle trama contre Navoth un procès de blasphème en citant des témoins soudoyés à cet effet. Déclaré coupable, celui-ci fut condamné à mort, et ses biens, et notamment son vignoble, furent confisqués au profit du roi. Mais quand celui-ci voulut prendre possession de la vigne tant convoitée, il fut abordé par le prophète Elie qui l’interpella en ces termes : « As-tu tué, et aussi pris possession ? » En d’autres termes, d’abord la convoitise, puis les pressions exercées sur le propriétaire pour s’approprier son bien, et si elles restent inefficaces, le meurtre…
Ces considérations ne sont pas étrangères à la façon de vivre de nos sociétés, et aux pressions hautement persuasives exercées par les industries publicitaires dans leurs supports tant imprimés qu’électroniques. Plus nous avons mieux nous nous portons, et nous sommes aveuglément convaincus de n’en avoir jamais assez. Il est presque impossible à l’homme de la rue de résister à ces pressions qui transforment ses désirs en des besoins. Il lui faut alors consacrer de plus en plus de temps et d’efforts à se procurer les moyens d’entretenir ses nouvelles exigences. Il devient alors l’esclave de ses besoins, qu’il devra satisfaire, soit par des moyens légaux et honnêtes, soit, s’ils sont insuffisants, par des artifices immoraux et malhonnêtes.
Ces pressions ne nous absolvent pas des pensées immorales dans le domaine de l’économie ; elles ne font que rendre plus difficile à l’individu d’y résister.
 
Traduction et adaptation par Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
Méir Tamari
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