Quels plaisirs un parent veut-il 
  procurer à ses enfants ? De la bonne nourriture, des vacances divertissantes, 
  du tennis, de la musique. Tout cela est merveilleux !
Mais quand ils atteignent l'âge 
  de 25 ans et qu'ils préfèrent toujours le tennis au travail, nous 
  commençons à nous dire : " Il est grand temps qu'il devienne 
  quelqu'un ! " C'est très joli de faire de temps en temps une partie 
  de tennis, mais la vie a bien plus à offrir que de simples " amusements 
  ". Nous voudrions que nos enfants fassent carrière, qu'ils se marient, 
  qu'ils aient des enfants à leur tour.
S'ils arrivent à 35 ans et 
  qu'ils continuent de jouer jour et nuit au tennis, nous nous mettons à 
  crier : " Au secours ! "
Le judaïsme enseigne que Dieu 
  est notre Père dans le ciel, et que nous sommes Ses enfants. Comme tout 
  parent, Dieu veut que Ses enfants profitent des plaisirs de la vie.
  Il existe cinq différents niveaux de plaisir, chacun d'eux représentant 
  une classe à part.
L'avion du plaisir
Les différentes classes de 
  plaisir peuvent être comparées aux sièges dans un avion. 
  La manière la plus agréable de voyager est de le faire en première 
  classe. Puis vient la deuxième classe. Mais comme aucun passager ne veut 
  qu'on pense de lui qu'il voyage en deuxième classe, on l'appelle la classe 
  " Affaires ", la classe " Executive ", ou la classe " 
  Ambassador ".
La troisième classe ? C'est 
  la classe " Touriste ", appelée aussi " Coach " ou 
  " Economy ".
Et la quatrième classe ? On 
  nous met tout en bas avec les animaux dans la soute à bagages.
La cinquième classe ? On nous 
  remet une corde en nous disant : " Cramponnez-vous y ! "
Tout le monde préférerait 
  voyager en première classe. Mais beaucoup n'y arriveront jamais. Ils 
  voyageront toute leur vie durant en cinquième classe, à peine 
  tout juste accrochés. Et parfois, c'est triste à dire, cela devient 
  trop dur et ils lâchent tout.
La mesure du plaisir
Chacune de ces cinq classes de plaisirs 
  est si unique que l'on ne peut pas échanger 10 unités de plaisir 
  de cinquième classe contre une seule unité de plaisir de quatrième 
  classe. Si nous avons une faim de loup, échangerions-nous un bon repas 
  contre une visite du Musée du Louvre ? Troquerions-nous l'amour de notre 
  vie contre un appartement en front de mer sur la Riviera ?
Il faut imaginer le plaisir comme une source d'énergie.
On ne peut pas comparer 
  un plaisir avec un autre. Dans ces conditions, comment attribuer une valeur 
  à n'importe quel plaisir ? Imaginons le plaisir comme un cheval-vapeur, 
  nous procurant de l'énergie. Si nous avons du plaisir, nous devenons 
  impatient d'entreprendre des travaux difficiles. Nous y investissons d'autant 
  plus d'énergie que le dynamisme que nous retirons du plaisir nous donne 
  de l'élan.
En essayant d'estimer la 
  valeur d'un plaisir donné, posons-nous la question : Quand je mange de 
  la crème glacée, combien de plaisir, combien d'énergie, 
  est-ce que j'en retire ? Si j'écoute de la musique, combien d'énergie 
  est-ce que j'en emporte ? Si j'aime quelqu'un, quelle stimulation cela me procure-t-il 
  ? Est-elle plus ou moins forte que celle que crée la consommation d'un 
  cornet de glace ? C'est là une manière rationnelle de la mesurer.
Des plaisirs contrefaits
Il arrive que des gens croient 
  qu'ils obtiennent un réel plaisir, mais ils sont abusés. Par exemple, 
  l'activité sexuelle est un plaisir réel, mais la pornographie 
  en est une contrefaçon. Elle ne stimule que la luxure, et elle déprime 
  au lieu de stimuler. Elle peut sembler excitante au premier abord, mais l'emballement 
  et l'énergie ne sont pas la même chose, et il ne faut pas les confondre.
Le plaisir le plus profusément 
  contrefait dans le monde occidental est la décadence. Voici pourquoi 
  il est contrefait :
La plupart des gens, quand 
  on leur demande quel est le contraire de la douleur, répondent que c'est 
  le plaisir. Mais l'absence de douleur n'équivaut pas automatiquement 
  à un plaisir !
  Le contraire de la douleur n'est pas le plaisir ; le contraire de la douleur 
  est le confort. Beaucoup de gens pensent que le summum du plaisir est constitué 
  par des vacances sur la Riviera, passées à se vautrer sur matelas 
  à eau, sous le souffle subtil d'une brise légère, une boisson 
  fraîche à portée de la main, chaque muscle du corps agréablement 
  détendu. 
Mais il ne faut surtout 
  pas s'endormir, car ce serait perdre tous ces agréments !
Le sommeil et le confort 
  sont indolores. Mais ils ne sont pas un but dans l'existence !
En réalité, 
  la douleur est le prix à payer pour le plaisir. Si l'on veut obtenir 
  un diplôme universitaire et obtenir un bon poste, on doit beaucoup étudier. 
  Si l'on veut devenir un champion olympique, il faut savoir éprouver la 
  douleur de ses muscles endoloris. Et cela, on ne l'obtiendra pas sur une plage 
  de la Riviera.
  Assimiler le confort au plaisir est une contrefaçon. Le plaisir réel 
  ne peut résulter que de l'effort.
Le prix du plaisir
Pour réussir dans 
  la recherche du plaisir, il faut se concentrer sur le plaisir et non sur l'effort.
Imaginons une équipe 
  de joueurs de basket-ball. Ils courent sur le terrain, se donnent à fond 
  à leur sport jusqu'à leurs extrêmes limites. Remarquent-ils 
  leur propre souffrance ? A peine. Le plaisir de jouer submerge toute autre sensation.
Réfléchissons 
  maintenant à ce qui se passerait si l'on proposait aux joueurs l'expérience 
  suivante :
" Vous allez jouer 
  au basket-ball comme vous le faites normalement : courir, sauter, à l'attaque 
  et en défense. Mais cette fois-ci sans ballon ! "
Pendant combien de temps 
  vont-ils jouer ? Pas plus de cinq minutes ! Parce que sans ballon, il n'y a 
  aucun plaisir qui puisse leur faire oublier la souffrance. Le moindre pas constitue 
  maintenant un effort insurmontable !
Rendons-leur le ballon, 
  et les voilà repartis pour un match de deux heures !
Dans la vie, gardons l'œil 
  sur le ballon ! Concentrons-nous sur le but à atteindre, et transformons 
  tout effort en plaisir !
Apprendre à aimer 
  le plaisir
Nous pensons que le plaisir 
  devrait venir automatiquement. Mais ce n'est pas si simple. De même que 
  l'on ne peut pas aimer pleinement la musique sans avoir acquis une culture musicale, 
  de même doit-on tout apprendre sur les plaisirs.
C'est comme une dégustation 
  de vins. Le vin est beaucoup plus qu'un simple liquide qui nous mouille la bouche 
  et nous laisse éméché. Si l'on veut y goûter en connaisseur, 
  on commence par examiner le bouchon. Puis on apprécie la couleur du vin. 
  On le fait ensuite tournoyer autour du verre. (C'est ce que l'on appelle : " 
  Vérifier les jambes ".) Alors seulement on hume le bouquet, puis 
  on déguste effectivement le vin, en le savourant lentement, et en permettant 
  au goût et à la texture de pénétrer dans toutes les 
  zones de goût de notre bouche.
Si nous n'avalions pas goulûment des crus de grande marque, n'accorderions-nous pas le même respect à la vie elle-même ?
Notre monde est riche en 
  profusions et en trésors, en images et en odeurs, en rapports humains 
  et en énergies, en potentialités et en accomplissements. Si nous 
  n'avalions pas goulûment des crus de grande marque, n'accorderions-nous 
  pas le même respect à la vie elle-même ?
En résumé, 
  souvenons-nous des trois critères qui s'appliquent à toutes les 
  catégories de plaisir :
   Il n'y a pas de taux 
    de change entre les divers niveaux de plaisir.
  Attention aux plaisirs 
    contrefaits !
  Pour chaque plaisir, 
    le prix à payer est un effort.
 
 
Le plaisir de cinquième 
  classe
  
Le plaisir de cinquième 
  classe est le plus élémentaire et le plus disponible. C'est le 
  plaisir physique et matériel. De la bonne nourriture, de beaux vêtements, 
  une maison confortable, de la musique agréable, un beau paysage. Ce plaisir-là 
  comprend tout ce qui fait appel aux " cinq sens ".
Dieu a créé 
  le monde physique pour que nous en profitions. Le Talmud enseigne que si l'on 
  a l'occasion de déguster un nouveau fruit et qu'on refuse de le faire, 
  on devra en rendre compte dans le monde à venir.
Qu'est-ce que les fruits 
  ont de si particulier ? Dieu aurait pu créer une bouillie douceâtre 
  contenant toutes les vitamines et les sels minéraux nécessaires 
  à notre survie. Mais les fruits sont le dessert que le Tout-Puissant 
  nous a réservé. C'est un acte d'amour. Peut-on imaginer que l'on 
  prépare un dîner délicieux pour un être aimé 
  un et que celui-ci refuse d'y goûter ? ! Mais il y a une différence 
  entre déguster des fruits et s'en empiffrer. Et c'est là que se 
  trouve la contrefaçon du plaisir de cinquième classe - trop d'une 
  trop bonne chose. Quand on jouit d'un plaisir de cinquième classe sans 
  savourer ce cadeau, on finit par ne plus être capable de l'aimer. Le vin 
  est merveilleux si on le consomme modérément ; avaler goulûment 
  toute une bouteille nous fera vomir. Nous empiffrer de nourriture nous laissera 
  avec le sentiment d'être dévalorisé, et non avec celui d'être 
  stimulé.
La clé de la conduite 
  à tenir est détenue par la conscience de ce que l'on fait. Quand 
  on en est conscient, on ne perd pas sa maîtrise de soi et l'on ne permet 
  pas à ses appétits de nous dominer.
Cela ne signifie pas qu'il 
  faille encourager l'ascétisme ou le célibat. Les plaisirs physiques 
  viennent de Dieu et ont été créés pour qu'on en 
  jouisse. L'activité sexuelle est considérée comme l'un 
  des actes les plus sacrés que nous puissions accomplir. En fait, le mot 
  hébreu pour la cérémonie de mariage - Qiddouchine - vient 
  du mot qadoch, qui signifie : " sacré ". Voilà pourquoi 
  le Talmud enjoint explicitement aux couples, le Chabbath - le jour le plus sacré 
  de la semaine - à avoir des relations conjugales.
Aimons tous les aspects 
  physiques de ce monde-ci. Voilà le plaisir de cinquième classe 
  que Dieu, notre Père, a créé pour la satisfaction de Ses 
  enfants.
 
 
Le plaisir de quatrième classe
  
Comme nous l'avons dit plus 
  haut, il n'y a pas de taux de change entre les divers niveaux de plaisir. Aucun 
  montant de plaisir de cinquième classe ne peut nous permettre d'acquérir 
  la moindre parcelle de plaisir de quatrième classe.
Qu'est-ce qui vaut plus 
  que tout l'argent du monde ? L'amour.
En voici une preuve :
 
   
    Imaginons M. Schwartz, 
      un homme d'affaires dont le but majeur dans la vie est de gagner une fortune 
      de 10 millions de dollars. Sa femme et lui ont trois enfants.
    Un jour, un 
      riche philanthrope nommé Cohen décide de faire à Schwartz 
      une offre très généreuse. Cohen déclare : " 
      Vous passez toute votre vie à essayer de gagner 10 millions de dollars. 
      Je vous offre le plus grand raccourci de toute votre carrière. Je 
      vais vous donner 10 millions de dollars immédiatement en échange 
      du droit d'adopter un de vos enfants. Votre enfant aura ce qu'il y a de 
      meilleur au monde. La seule condition est que vous devrez rompre tout contact 
      : vous ne pourrez plus jamais ni voir votre enfant ni apprendre de ses nouvelles. 
      "
    Que va dire 
      Schwartz ? Son rêve financier réalisé en un instant 
      ! Mais abandonner un enfant ? Impossible ! " C'est hors de question 
      ! Sortez d'ici ! "
  
Dix millions de dollars. 
  Un plaisir mirobolant de cinquième classe ne lui fera pas vendre un enfant. 
  L'amour n'est pas une valeur que l'on puisse échanger contre de l'argent.
Mais combien temps Schwartz 
  consacre-t-il à ses enfants ? S'ils lui sont si précieux, pourquoi 
  se montre-t-il si peu empressé dans l'amour qu'il leur porte ?
 
   
    Après la visite 
      de Cohen, Schwartz a un éclair d'inspiration : " Il faut que 
      je consacre plus de temps à mes trésors ! " Aussitôt, 
      il annonce à sa secrétaire qu'il va prendre une ou deux semaines 
      de vacances et qu'il les passera avec ses enfants.
    Schwartz se 
      précipite à la maison. Après s'être acharné 
      pendant une heure sur le dispositif d'ouverture de la poussette, il passe 
      une bonne heure au parc à bien s'amuser avec ses enfants. Mais arrivent 
      l'heure du dîner, celle du bain et celle de l'histoire avant de dormir. 
      Après s'être mesuré aux restes des plats jetés 
      à terre, aux inondations dans la salle de bains et au trentième 
      récit de " Babar va au cirque ", Schwartz s'effondre sur 
      le canapé, se tourne vers sa femme et soupire : " Peut-être 
      ai-je été trop vite en besogne lorsque j'ai annoncé 
      que je prenais deux semaines de vacances… "
  
Apprendre à aimer
Schwartz sait que ses enfants 
  valent plus que 10 millions. Mais il ne sait pas comment aimer ce plaisir.
Il faut donc commencer par 
  définir ce qu'est " l'amour ".
Le Talmud définit 
  l'amour comme le plaisir émotionnel que nous ressentons à pouvoir 
  identifier les gens par leurs vertus. Si l'on fait cela, on continuera d'aimer 
  ses enfants - et de leur inculquer en même temps la discipline - même 
  lorsqu'ils se lancent des boulettes de viande à travers la salle à 
  manger.
Si l'on ne comprend pas 
  clairement ce qu'est l'amour, tout ce sur quoi on sera capable de porter son 
  attention sera les efforts et les douleurs qu'implique l'éducation des 
  enfants, et on en viendra à la conclusion que c'est vraiment trop astreignant.
Quel est le plus grand " 
  plaisir " de parents moyens ? Leurs enfants.
Quelle est la plus grande 
  " douleur " de parents moyens ? Aussi leurs enfants.
Ce n'est pas par accident 
  que le plus grand plaisir d'un parent soit aussi la source de sa plus grande 
  douleur. Parce que plus grand est le plaisir, plus grand est l'effort nécessaire 
  pour l'obtenir.
Si donc l'on veut réussir 
  dans la vie, la clé du succès n'est pas d'éliminer entièrement 
  la douleur - ce serait impossible. Mais c'est porter son attention sur le plaisir 
  que l'on reçoit comme récompense pour tout cet effort.
Amour contre engouement
La contrefaçon de 
  l'amour consiste à croire qu'il est dépourvu de tout effort, et 
  qu'il est quelque chose qui arrive comme cela… L'amour est un coup du destin 
  sans rime ni raison. On ne travaille pas à aimer les gens. Il se produit 
  ou il ne se produit pas. On peut donc, aussi bien que l'on " tombe amoureux 
  ", tomber " hors de l'amour ".
 
   
    Robert et Catherine 
      sont seuls dans le parc, marchant sous un clair de lune. Passe par là 
      Cupidon qui tire une flèche. Et hop ! Robert et Catherine tombent 
      follement l'un de l'autre !
    Ils se marient, 
      ont des enfants, une grande maison, une lourde hypothèque. Robert 
      travaille durement pour payer ses factures, et il reste tard le soir au 
      bureau. Alors qu'il travaille avec sa secrétaire Caroline, arrive 
      Cupidon qui tire une autre flèche. Boingg ! Robert est maintenant 
      amoureux de Caroline.
    Robert rentre 
      à la maison et il annonce tout de go à Catherine : " 
      Je suis tombé amoureux de ma secrétaire. Mais qu'y puis-je, 
      ma chérie, c'est la faute au démon de midi ! "
    Sort Catherine, 
      entre Caroline.
  
Plus intime est la connaissance, plus on peut aimer.
Le problème ? Robert 
  ne s'est pas attardé à creuser le caractère de sa partenaire 
  et il n'est donc pas tombé amoureux après avoir profondément 
  compris ce qu'elle est. L'amour de Robert n'est pas basé sur l'engagement 
  et un effort pour révéler des vertus. La Bible dit que " 
  Adam a connu Eve sa femme ". L'amour est bâti sur la connaissance. 
  Plus intime est la connaissance, plus on peut aimer.
Mais le monde occidental 
  pense que l'amour n'est pas quelque chose que l'on choisit : l'amour est quelque 
  chose dont on devient la " victime ". Si donc l'on veut rester marié, 
  tout ce que l'on peut faire c'est espérer ne pas être à 
  nouveau pris pour cible par Cupidon ! Est-il si surprenant, dès lors, 
  qu'il y ait un taux de 50 % de divorces ?
L'engouement n'est pas l'amour, 
  il est juste une attraction physique, une contrefaçon. L'amour réel 
  dure toujours.
Nous voyons cela dans les 
  rapports entre parents et enfants. Aucun parent ne se lèvera jamais le 
  matin pour déclarer : " J'ai décidé que j'aime mieux 
  les enfants des voisins. Ils ne toussent pas la nuit, et ils obtiennent de meilleures 
  notes en maths. Dehors, les gosses ! Faites place aux voisins ! "
Pure démence, non 
  ? Nous ne tombons pas " hors d'amour " avec nos enfants, parce que 
  nous sommes prédestinés à les aimer.
Comment savoir si l'on est 
  amoureux ou victime d'un engouement ? Si l'on entend affirmer : " Il est 
  parfait ! " ou : " Elle est parfaite ! " alors méfions-nous 
  ! Cela n'est pas une réalité. C'est le signe assuré d'un 
  engouement.
  
Le véritable amour 
  exige qu'on y travaille. Il faut vouloir en faire l'effort.
  
 
 
Le plaisir de troisième 
  classe
  
Qu'est-ce qui peut obliger 
  quelqu'un à renoncer à ce qu'il aime le plus profondément 
  ?
Une cause. Le zèle 
  à vouloir changer le monde. Le désir d'une plus grande signification 
  dans la vie. Le besoin de faire la chose qu'il faut.
 
   
    Imaginons que des 
      terroristes ont pris un avion en otage et qu'ils se tournent vers vous : 
      " Tuez tous les autres passagers, sinon nous vous tuerons ainsi que 
      vos enfants ! "
      
    Vous ne pourrez pas 
      le faire. Vous ne pouvez pas tuer des innocents, même si c'est le 
      seul moyen de sauver votre propre famille. Vous préférerez 
      mourir.
  
Dans le judaïsme nous 
  disons : Si l'on ne sait pas ce pour quoi on est prêt à sacrifier 
  sa vie, on n'a pas encore commencé de vivre. Autrement, on ne fait que 
  se livrer à un jeu. Si l'on n'a pas un sens dans votre vie, alors tous 
  les plaisirs physiques, les belles vacances et même les plus merveilleux 
  conjoint et enfants, peuvent nous faire sentir qu'il manque quelque chose.
Apprendre à apprécier 
  la bonté
Il faut de grands efforts 
  pour être une véritable bonne personne. Mais la plupart des gens 
  n'atteignent jamais ce but. Ils se contentent de n'être " pas mauvais 
  ", se satisfaisant de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas commettre 
  d'adultère. Mais être bon est beaucoup plus qu'être simplement 
  " pas mauvais ".
Pourquoi alors n'essayons-nous 
  pas ? Parce que la responsabilité que cela implique semble un fardeau 
  bien plus qu'un plaisir.
 
   
    Vous êtes en 
      vacances à Paris, et vous faites une excursion sur un de ces bateaux 
      qui parcourent le canal Saint-Martin. Alors que vous êtes en train 
      d'admirer une écluse, l'un des passagers tombe à l'eau. Il 
      ne sait pas nager, et il va se noyer. Vous sautez donc à l'eau, une 
      eau souillée par les ordures, par des cadavres de poissons, mais 
      vous n'en avez cure : il s'agit pour vous de sauver une vie. Vous agrippez 
      l'homme, il résiste, vous disparaissez sous la surface de l'eau croupie, 
      et il finit par cesser de lutter, mais il est devenu à présent 
      aussi lourd que du plomb. Vous le tirez de toutes vos forces, vous haletez, 
      l'eau est puante…
    Finalement, 
      après ce qui vous a semblé durer une éternité, 
      vous le traînez jusqu'au bord. Les gens viennent à votre aide, 
      et une ambulance emporte à l'hôpital la victime de la noyade. 
      Dieu merci, il est vivant. Il tousse et crache de l'eau croupissante, mais 
      il est sauvé. Vous retournez à votre hôtel et passez 
      une douzaine de fois sous la douche pour vous débarrasser des odeurs 
      pestilentielles de poisson pourri. Et vous vous dites : " Je ne reviendrai 
      plus jamais ici de ma vie ! "
      
    Trente ans 
      et cent périodes de congés plus tard, quelles sont les vacances 
      qui vous ont laissé le souvenir le plus impérissable ? Ce 
      sont celles où un type est tombé du bateau et où vous 
      lui avez sauvé la vie !
  
C'est très bien de 
  prendre un plaisir rétrospectif à une bonne action. Mais pourquoi 
  ne pas chercher à le faire par anticipation ? Et même plus : pourquoi 
  ne pas se concentrer sur le bien que l'on est en train de faire ? Le plaisir 
  ne s'en trouverait-il pas rehaussé ?
Avoir l'air bon, et être 
  bon
Il arrive que des gens exécutent 
  des actes de courage qui sont réellement stupides. Les gamins jouent 
  à la " roulette russe " ou à la " poursuite infernale 
  " au risque de se tuer. Ils en retirent une grande fierté et pensent 
  avoir accompli quelque chose d'exaltant. Voilà ce qu'est la contrefaçon 
  d'un plaisir de troisième classe.
La société 
  occidentale connaît une autre version de la contrefaçon d'un plaisir 
  de troisième classe : la réussite financière. On peut être 
  un bon époux, un bon ami, un citoyen loyal, un penseur, un intellectuel 
  - mais si l'on n'a pas gagné beaucoup d'argent, on est en situation d'échec.
 
   
    Il y a quelques années, 
      une camionnette de la " Brinks " a perdu plusieurs de sacs d'argent. 
      La porte arrière s'était malencontreusement ouverte, et un 
      million de dollars s'étaient répandus dans la rue, l'argent 
      se dispersant sous l'effet du vent. Chacun en attrapait ce qu'il pouvait. 
      Mais l'un des passants est entré dans la banque et lui a rendu 50 
      000 dollars.
    Lorsque la presse 
      a interviewé son père, celui-ci a dit : " Mon fils n'est 
      qu'une mauviette ! " Et lorsqu'on a interrogé ses camarades 
      de travail, l'un d'eux a déclaré : " Dieu lui a offert 
      un cadeau, et cet idiot l'a rendu ! "
  
" Je suis agent de change ! Je suis vice-président d'une grande société ! Je suis diplômé de Harvard ! "
La contrefaçon de 
  : " être bon " est : " avoir l'air bon ". Beaucoup 
  de gens investissent d'énormes efforts à essayer de gagner l'admiration 
  des autres. Voilà pourquoi tant de personnes s'identifient si fréquemment 
  par la profession ou la carrière. " Je suis agent de change ! Je 
  suis vice-président d'une grande société ! Je suis diplômé 
  de Harvard ! " Si les autres sont impressionnés, cela nous rassure 
  sur notre importance.
Ne nous laissons pas prendre 
  par le : " avoir l'air bon ". La véritable bonté consiste 
  à faire ce qu'il faut faire.
Qu'est-ce qui a incité 
  Alfred Nobel, le riche homme d'affaires suédois, à créer 
  le prix qui porte son nom ?
Nobel, après avoir 
  inventé la dynamite, est devenu l'un des plus grands producteurs d'explosifs 
  du monde. Lorsque son frère est mort, un journal a imprimé par 
  erreur la nécrologie d'Alfred au lieu de celle du défunt. Quand 
  Alfred Nobel la lut et qu'il vit que sa vie avait causé tant de destructions 
  et de massacres, il en fut bouleversé. " Est-ce cela ma vie ? ! 
  Il faut que je fasse quelque chose de bien. " C'est alors qu'il décida 
  de créer le Prix Nobel pour ceux qui font du bien dans le monde.
 
 
Le plaisir de deuxième 
  classe
  
C'est par sa contrefaçon 
  que le plaisir de deuxième classe peut le mieux être identifié. 
  Dans quel but des gens sacrifient-ils des vies innocentes ? Pour obtenir le 
  pouvoir.
Staline, Idi Amin Dada, 
  Hitler - une longue liste de tyrans prêts à tuer des millions d'êtres 
  humains pour obtenir le pouvoir. Pour créer un Etat communiste. Pour 
  créer un monde dominé par la race aryenne pure. Mais cette sorte 
  de pouvoir est une contrefaçon. Ce pouvoir ne fait que détruire.
Le véritable plaisir 
  de deuxième classe est constitué par le pouvoir de créativité. 
  Par exemple, l'artiste exerce une maîtrise sur son œil, son bras 
  et la peinture, afin de traduire ses idées en une réalité. 
  Il prend de la matière inerte et la transforme en quelque chose de productif, 
  d'utile et de beau.
Mais certains individus 
  commettent parfois l'erreur de se laisser entraîner à une maîtrise 
  dominatrice. Le dictateur manipule les pièces de l'échiquier, 
  mais c'est dans le dessein de détruire des vies humaines et la société. 
  Ce n'est là qu'une illusion de créativité.
Le seul moyen de savoir 
  si l'on crée ou si l'on manipule, c'est par le résultat. La créativité 
  procure aux autres du plaisir. La manipulation aboutit à la destruction.
Que préfère-t-on 
  être : un salarié ou le patron ? Même si une entreprise ne 
  peut pas fonctionner sans des salariés, il y a une plus grande satisfaction 
  à en être le patron. Au lieu d'obéir simplement aux ordres, 
  il détient le pouvoir de créer, de diriger, de planifier et de 
  concevoir. On se désaltère à la source du pouvoir créatif 
  - la sagesse et la compréhension.
De la même manière, 
  l'une des plus grandes formes de plaisir de deuxième classe est la création 
  d'une famille : donner naissance à des enfants, puis leur inculquer des 
  valeurs, et en faire des hommes et des femmes sains, productifs et attentifs 
  au sort d'autrui.
Pourquoi la créativité 
  soulève-t-elle un tel enfièvrement ? Parce qu'elle touche à 
  l'essence de Dieu. L'expression ultime de la créativité a été 
  la création du monde par Dieu. Il a fait quelque chose à partir 
  d'absolument rien. Seul un Etre Infini pouvait faire cela. Exprimer notre propre 
  créativité est une réplique de ce pouvoir.
  
  
Le plaisir de première 
  classe
  
Imaginons quelqu'un qui 
  a maîtrisé les quatre classes de plaisir. Il jouit d'une très 
  grande richesse et de plaisirs matériels, d'une belle famille qui l'entoure 
  de son affection, d'une existence porteuse de signification, d'un pouvoir qu'il 
  utilise pour propager le bien dans le monde. Mais il lui manque encore quelque 
  chose : 
Une rencontre avec Dieu.
  
Aucun être humain 
  n'est totalement satisfait s'il ne parvient à côtoyer une dimension 
  transcendante. Quand tout est dit et fait, ce que nous cherchons tous est de 
  pouvoir nous écarter de ce monde fini et nous relier avec l'infini, de 
  devenir un avec Dieu.
Comment réagirions-nous 
  si l'on nous disait : " Je dispose d'une chambre où vous pourrez 
  vous asseoir et converser pendant une heure avec le Tout-Puissant Lui-même. 
  " Est-ce que nous ne sauterions pas sur l'occasion ? Ne serait-elle pas 
  pour nous l'expérience ultime ?
Ce serait fantastique.
Nous avons tous des moments 
  où nous sommes frappés par le fantastique de la vie : la naissance 
  d'un bébé, le spectacle des étoiles au-dessus de nous, 
  l'observation d'un éclair pendant un orage. Cela nous met hors d'haleine.
Le fantastique représente 
  un moyen de faire fondre notre insignifiance dans quelque chose de beaucoup 
  plus grand. Nous rompons nos propres limitations et nous nous relions à 
  l'unité de Dieu.
Un plaisir de première 
  classe ne peut se comparer à aucune autre expérience. Rien de 
  ce qui est fini, rien de ce qui est relié à ce monde-ci, ne peut 
  se comparer avec l'infini.
Une attitude de gratitude
Pour le plus grand plaisir, 
  nous devons payer le plus grand prix : la gratitude.
Afin de nous relier à 
  Dieu, nous devons apprendre à apprécier tout le bien qu'Il nous 
  a fait. Cela veut dire abandonner l'illusion que nous seuls sommes responsables 
  de nos accomplissements. Ce sont tous des cadeaux de Dieu. De même que 
  chaque coup de pinceau de Picasso porte sa signature, de même tout ce 
  qui se trouve dans ce monde porte sur lui la signature de Dieu. Nous devons 
  apprendre à l'apprécier .
Tout ce qui se trouve dans ce monde porte sur lui la signature de Dieu.
Si nous faisons l'effort 
  d'apprécier les cadeaux que Dieu nous a accordés, nous acquerrons 
  une conscience tellement aiguë de Sa présence que tout ce que nous 
  faisons sera accompagné par un sentiment de Son amour et de Sa direction. 
  Nous en serons submergés au-dessus et au-delà de tout autre plaisir 
  possible.
En fait, c'est le but ultime 
  pour lequel homme a été créé. Nous sommes venus 
  sur terre afin de surmonter les illusions et d'employer notre libre-arbitre 
  à bâtir un rapport avec Dieu. Il aurait pu faire des robots, mais 
  Il ne l'a pas voulu. Il veut une relation réelle, ce qui veut dire que 
  nous devons la choisir.
Pourquoi la gratitude est-elle 
  si difficile à assumer ? Parce que l'ego d'un être humain ambitionne 
  toujours à de la reconnaissance et à l'indépendance. Nous 
  hésitons devant le concept d'être en dette de quelque chose. Nous 
  préférons croire que nous l'avons fait nous-mêmes !
Une autre contrefaçon 
  de plaisir de première classe consiste à penser que quelqu'un 
  ou quelque chose d'autre subvient à nos besoins. Si l'on pense que notre 
  carrière ou la personne que l'on aime constitue l'élément 
  capital qui satisfera à nos besoins, alors on se méprend. Parce 
  que toutes ces choses-là peuvent disparaître. Dieu seul a un pouvoir 
  absolu et Lui seul est éternel !
Atteindre les étoiles
Imaginons le lancement d'un 
  vaisseau spatial. Quand s'allume le cinquième étage de la fusée 
  il y a décollage. Quand s'allume le quatrième étage, la 
  fusée traverse l'atmosphère à 150 km/seconde. Le troisième 
  étage propulse la fusée en orbite. Le deuxième étage 
  dirige la fusée vers sa destination. Et enfin, le premier étage 
  nous fait débarquer sur la lune.
Il en va de même avec 
  les cinq niveaux de plaisir. Le cinquième étage représente 
  le plaisir physique, celui qui nous donne l'énergie pour le décollage. 
  Mais si l'on n'atteint pas le quatrième étage : mariage, enfants, 
  amour - flop ! Ce qui nous met réellement en orbite est le respect, la 
  signification donnée à la vie, et le bien que l'on fait dans ce 
  monde. Une fois placé en l'orbite, on a encore besoin de la propulsion 
  du deuxième étage - le pouvoir - pour nous propulser vers notre 
  destination. Et enfin, le premier étage est la vie avec Dieu.
Dans le judaïsme, le 
  Chabbath représente l'occasion qui nous est offerte de profiter en un 
  seul jour de toutes les classes de plaisir. Nous disposons tout d'abord d'une 
  table mise avec une belle nappe blanche, une fine porcelaine, de l'argenterie, 
  des fleurs, un candélabre brillamment allumé, une nourriture délicieuse 
  et du vin. C'est le plaisir de cinquième classe, le décollage. 
  Puis nous donnons à nos enfants une bénédiction accompagnée 
  de caresses et de baisers, et au moment où nous nous asseyons tous autour 
  de la table, resplendit la chaleur de la vie de famille. Nous avons l'amour, 
  plaisir de quatrième classe, et nous voyageons à toute vitesse. 
  Alors nous entonnons quelques chants et récitons des paroles de Tora, 
  et nous comprenons la signification et la profondeur de cette journée 
  : Nous sommes maintenant en orbite. Si nous savons ce que sont nos buts dans 
  la vie, c'est le pouvoir du plaisir de deuxième classe. Et nous atteignons 
  alors le but de la journée : nous nous sommes relié avec Dieu.
Sachons ce pour quoi nous 
  vivons. Le Tout-Puissant nous a créés pour avoir du plaisir. Il 
  est difficile de devenir un champion olympique, et il est encore plus dur de 
  devenir un champion " être humain ". Mais nous ne sommes pas 
  nés pour le confort. Nous sommes nés pour avoir du plaisir. Prenons 
  la décision qui s'impose : Voyageons en première classe !