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Les 13 articles de foi - article 8

Chaque lettre de la Torah écrite et orale transmise par Moché rabbènou est d’origine divine.
D’après une série de conférences prononcées par le Rabbin Ya‘aqov Weinberg, de mémoire bénie.

Nous croyons que l’intégralité de la Torah aujourd’hui en notre possession nous a été donnée par le Tout-puissant par l’intermédiaire de Moché rabbènou, par un moyen que nous appelons métaphoriquement la « parole ». Personne ne connaît la véritable nature de cette communication sauf Moïse, à qui elle a été transmise. Il a ressemblé à un secrétaire écrivant sous la dictée. Il a écrit le récit, les histoires et les commandements. Aussi est-il appelé le " scribe ".

Il n’existe pas de différence entre : " Et les fils de ‘Ham ont été : Kouch et Mitsrayim et Pout et Kena‘an " (Genèse 10, 6), " … et le nom de sa femme a été Meheitavel, fille de Matréd, fille de Mei Zahav " (Genèse 36, 39), " Et Timna’ était concubine de… " (Genèse 36, 12) et : " Je [suis] D.ieu, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte " (Deutéronome 5, 6) et : " Ecoute, Israël, D.ieu, notre Dieu, D.ieu [est] un " (Deutéronome 6, 4). Car tout cela est de D.ieu; c’est toute la Torah parfaite de D.ieu, pure, sainte et vraie.

Celui qui affirme que ces versets et ces histoires ont été inventés par Moïse est considéré par nos Sages et par les prophètes comme plus hérétique et plus mécréant que tout autre hérétique. Car il croit que la Torah contient des versets authentiques et d’autres qui ne le sont pas, et il tient les passages historiques pour inutiles, comme n’étant que des innovations introduites par Moïse. [Il fait partie de ceux qui disent que] la Torah n’est pas de D.ieu.

[Même] celui qui croit que D.ieu a donné toute la Torah à l’exception d’un seul verset, [qui aurait été écrit par Moïse] a " méprisé la parole de D.ieu " (Nombres 15, 31). Veuille D.ieu Se dresser au-dessus des paroles des hérétiques !

Chaque mot dans la Torah contient de la sagesse et des idées merveilleuses pour ceux qui les comprennent ; la sagesse de la [Torah] est insondable. [La Torah est] " plus longue que la terre et plus large que la mer ". Il nous suffit de suivre les pas de David, le Messie de D.ieu, qui a prié : " Ouvre mes yeux, que je voie les merveilles qui sont dans Ta Torah " (Psaumes 119, 18).

L’explication authentique de la Torah a été communiquée par D.ieu, et la façon dont nous observons les commandements comme la souka, le loulav, le chofar, les tsitsith et les tefiline est exactement celle que D.ieu a dictée à Moïse. Il [Moïse] a été l’instrument fidèle [de la transmission de la loi orale].

C’est le huitième article de foi, comme affirmé par le verset :

" Par ceci vous saurez que D.ieu m’a envoyé pour faire toutes ces choses-là, que je n’ai rien fait depuis mon cœur " (Nombres 16, 28).

Les 13 articles de foi de Maïmonide

LE PORTE-PAROLE DE D.IEU

La version de cet article de foi, telle qu’elle est formulée dans Ani Maamin, énonce :

" Je crois d’une foi parfaite que toute la Torah qui est maintenant en notre possession est la même que celle qui a été donnée à Moché rabbènou, qu’il repose en paix ! "

Cette présentation du huitième article de foi exprime la croyance que la Torah nous possédons maintenant est la même que celle qui a été donnée à Moché rabbènou au Sinaï. Cette formulation rappelle, certes, le véritable texte du Rambam, mais elle ne reflète pas la véritable préoccupation qu’il y a exprimée.
Le texte du Rambam est ainsi libellé :

Nous croyons que l’intégralité de la Torah aujourd’hui en notre possession nous a été donnée par le Tout-puissant par l’intermédiaire de Moché rabbènou, par un moyen que nous appelons métaphoriquement la " parole ". Personne ne connaît la véritable nature de cette communication sauf Moïse, à qui elle a été transmise. Il a ressemblé à un secrétaire écrivant sous la dictée. Il a écrit le récit, les histoires et les commandements. Aussi est-il appelé le " scribe ".

L’idée générale exprimée pour définir cet article de foi est la conviction que chaque lettre de la Torah écrite et orale transmise par Moché rabbènou est d’origine divine. Moché rabbènou a simplement servi d’instrument de sa communication, ou de " scribe ", comme le décrit le Rambam lui-même.

En revanche, il est difficile de comprendre littéralement Ani Maamin lorsqu’il énonce que la Torah que nous possédons maintenant est la même que celle qui a été donnée à Moché rabbènou. Il est vrai que, aussi longtemps qu’a duré le premier Temple et que le rouleau de Torah que Moché rabbènou avait écrit y a été déposé, les Juifs ont disposé d’un étalon avec lequel ils ont pu comparer tous les nouveaux rouleaux qu’ils ont rédigés.

Nous apprenons cependant (Massékheth Sofrim 6, 4) qu’après la destruction du Temple, quand Ezra est retourné en Israël, il y a trouvé trois rouleaux de Torah qui étaient considérés comme valables. Ces trois rouleaux contenaient toutefois entre eux des discordances mineures, dont il a été tenu compte selon qu’elles apparaissaient ou non dans deux des trois rouleaux. Il est vrai que la Torah nous engage à prendre nos décisions selon la majorité (voir Exode 23, 2), mais on peut soupçonner qu’après tant d’événements dramatiques ses décisions pouvaient ne pas permettre de rédiger des reproductions absolument exactes de la version originale venue du Sinaï. Le Talmud nous apprend également que nous ne savons plus, aujourd’hui, déterminer l’orthographe exacte de beaucoup de mots, de sorte que les Rabbins ne pouvaient pas dénombrer le nombre exact de lettres dans la Torah (Qiddouchin 30a). Il est certain que ces variations très mineures – comme l’écriture d’un mot avec un alef ou avec un hé, ou avec ou sans un waw, constituent des changements qui ne semblaient pas en affecter le sens d’une manière significative.

La Torah que nous étudions et qui guide notre existence est, en ce qui concerne ses intentions et ses objectifs, la même que celle qui a été donnée à Moché rabbènou.

Le Rambam savait très bien l’existence de ces variantes quand il a défini ses articles de foi. Le texte du ani maamin et l’expression du Rambam : " l’intégralité de la Torah aujourd’hui en notre possession " ne doivent pas être pris au pied de la lettre pour nous signifier que toutes les lettres contenues dans la Torah actuelle sont rigoureusement les mêmes que celles qui ont été données à Moché rabbènou. Comprenons-les plutôt comme voulant dire que la Torah que nous étudions et qui guide notre existence est, en ce qui concerne ses intentions et ses objectifs, la même que celle qui a été donnée à Moché rabbènou. Ce qu’il importe que nous retenions de cet article de foi, c’est que la Torah, tant dans sa formulation de loi écrite que dans celle de loi orale, provient mot pour mot, lettre pour lettre, du Tout-puissant, et qu’absolument rien n’en a été édité par Moïse lui-même. Il n’est pas une expression, il n’est pas une lettre que Moïse ait ajoutée pour clarifier ou expliquer ce qui lui avait été transmis. Il n’a pris aucune initiative d’aucune sorte, mais il n’a fonctionné que comme porte-parole du Tout-puissant.

LE LIBRE ARBITRE DE MOISE

Pour que D.ieu " puisse " garantir que Moché rabbènou était un vrai prophète, comme Il l’a fait au Sinaï, et que chaque mot de la Torah est parole du Tout-puissant, il était nécessaire de le priver du libre arbitre en ce qui concerne sa communication de la Torah.

Il va de soi qu’une promesse du Tout-puissant qui définit ce que doit faire un individu est incompatible avec le libre arbitre de cet individu quant à ces actions. Une fois annoncé par Lui qu’un individu va faire quelque chose selon Sa Volonté, celui-ci ne dispose plus d’aucune possibilité de choix. Une fois témoigné par D.ieu de la validité et de l’exactitude de la prophétie de Moché rabbènou, ce dernier ne pouvait plus éditer, ajouter ou soustraire quoi que ce soit aux paroles de la Torah, même s’il en avait eu le désir.

Que cette abolition du libre arbitre ait été la conséquence naturelle du lien en " face à face " avec le Tout-puissant, ou qu’elle ait eu lieu par une intervention spécifique, comme un miracle, pour assurer l’octroi de la Torah, il est clair qu’une fois annoncé par D.ieu que Moché rabbènou était un vrai prophète, il a automatiquement perdu son libre arbitre dans tout le processus de la communication de la Torah.

LA LOI ORALE

Le principe qui sous-tend cet article de foi est clair. Ainsi que nous l’avons expliqué précédemment, étant donné que seule une Torah qui est absolue et qui n’est pas susceptible de changements peut lier l’homme, et lui fournir la possibilité d’adorer le Tout-puissant, toute ambiguïté dans les lois de la Torah la priverait de ce caractère absolu et donc la rendrait non obligatoire. Voilà pourquoi Moché rabbènou a reçu simultanément une loi orale au Sinaï, en complément à la loi écrite. Toutes les deux constituent ensemble la Torah.

Sans la loi orale, la loi écrite demeurerait ambiguë et ne pourrait pas lier l’homme au service de D.ieu.

Sans la loi orale, la loi écrite demeurerait ambiguë et ne pourrait pas lier l’homme au service de D.ieu. C’est pourquoi les diverses factions dissidentes qui se sont succédé tout au long de l’histoire et qui ont essayé de maintenir la loi écrite sans la loi orale ont presque toutes disparu. Si donc Moché rabbènou avait modifié un seul mot de la loi orale, il n’y aurait plus non plus de Torah. Car pour tout ce que l’individu ne voudrait plus, pour tout ce qui le gênerait, il en viendrait à prétendre que Moïse l’avait changé. Dès lors qu’il aurait existé une possibilité qu’une seule phrase, qu’une seule lettre ne fût pas de D.ieu, mais de l’homme, on pourrait choisir ce que l’on préférerait.

Ainsi que nous l’avons vu, si la Torah est soumise à un choix, elle n’a plus aucune signification. C’est le défaut essentiel de toute partie de la communauté juive qui estime qu’elle peut choisir entre les lois qui lui conviennent et celles qui ne lui conviennent pas. Cela revient à transformer un ensemble de lois et de règles morales absolues en des lois et des règles morales relatives. Comme ces gens changent constamment et se contorsionnent pour se conformer aux fantaisies éphémères de la société, leur " Torah " taillée sur mesure devient de plus en plus atténuée.

C’est exactement de cette façon que l’Eglise catholique a perdu sa vigueur. Il fut un temps où les Catholiques pensaient que l’Eglise professait une vérité absolue, non soumise à changement. Mais maintenant que Vatican II a permis des changements et des innovations, Il ne reste que peu de gens à prendre encore l’Eglise au sérieux.

Pourquoi le feraient-ils alors qu’un nouveau pape, demain, changera la loi " absolue " d’aujourd’hui ? Pourquoi subissent-ils l’inconvénient de n’obéir à une loi que pour découvrir qu’elle était dépourvue de valeur ? En conséquence, l’Eglise ne dispose plus que d’une autorité très limitée ; elle est devenue une simple culture qui s’affaiblira de plus en plus avec chaque génération.

Il en aurait été de même avec la Torah s’il avait existé une possibilité qu’une loi ou une autre ne fût pas de D.ieu. Mais notre article de foi déclare clairement que chaque mot est du Tout-puissant. La Torah est absolue. On ne peut choisir entre ce que l’on est disposé à suivre et ce que l’on rejette. Il ne peut y avoir aucun changement qui ne détruise la fibre même de la Torah et qui ne crée une situation où l’homme ne servira plus D.ieu.

Cet article est un extrait de : Fundamentals and Faith : Insights into the Rambam’s 13 Principles, du Rabbin Mordekhaï Blumenfeld.

Traduction et adaptation de Jacques KOHN

 

Série "Les 13 articles de Foi de Maimonide"
 
 
article 7 Prophétie de Moïse
article 9 Caractère Unique de la Torah

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Moché KAUFMANN.
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