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L’humour juif : un antidote à la rancœur !

L’humour, c’est cette capacité à prendre les choses à un second degré afin que des situations pesantes ne soient pas à l’origine de colères ou de rancœurs.
Comme introduction à cet article je voudrais citer un  enseignement de Rav Noah Weinberg z’l, qui disait un jour à ses élèves : 

« Un juif de Thora se doit d’aller avec un visage souriant, ainsi nous est il enseigné dans la Michna : ‘Reçois tout individu avec un visage ouvert et agréable’ ».

Un de ces élèves lui demanda : « Mais pourtant nous voyons des juifs pratiquants avoir un visage morose et fermé ! »

Et ce maître de lui répondre du tac au tac : « Alors le qualificatif de juifs de Thora ne leur convient pas ! »

Visage ouvert et souriant, même si le quotidien ne l’est pas, la Thora nous demande effort et dépassement pour ne pas conduire ceux qui nous voient à se sentir mal eux aussi.


Au delà de la nécessité d’aborder le monde et les individus qui le composent avec un sourire, nos maîtres voient dans l’humour une qualité fondamentale à cultiver afin de ne point tomber dans un travers qui est celui de la rancœur.

Celle-ci est en effet considérée comme un poison qui s’infiltre dans nos cœurs et qui peut provoquer des dégâts considérables dans les relations humaines. Comme l’explique Rav Wolbe, dans son ouvrage Alé Chour, avoir le sens de l’humour nous donne la possibilité d’appréhender certaines situations sous un autre angle et donc nous aide à ne pas réagir de manière négative.

L’humour est donc pour la Thora, cette capacité à prendre les choses à un second degré afin que des situations pesantes ne soient pas à l’origine de colères ou de rancoeurs.

Le Hazon Ich considérait que cette qualité est un élément capital pour préserver l’harmonie d’un couple, afin d’arriver à empêcher que certains disfonctionnements se transforment en drames.

Nous savons pertinemment qu’un conjoint dépourvu de tout sens de l’humour va souvent imprégner la maison d’une atmosphère pesante.  C’est aussi dans la vie au quotidien la meilleure manière de dédramatiser une situation en décidant de la voir sous un autre angle.

Les maîtres du Talmud, voyaient aussi dans l’humour, dans le mot d’esprit une manière de détendre l’atmosphère afin d’arriver à se concentrer dans un second temps encore mieux sur les choses essentielles.

Le Talmud (Chabbat 30b)  nous enjoint de commencer un enseignement avec « milé dibedihouta » un trait d’humour, une parole qui fait sourire.

Le grand maître Rava commençait son cours avec un trait d’esprit, les élèves riaient, puis ils se concentraient et commençaient leur étude. Rachi, commentant ce texte nous explique : « Les élèves riaient : leur cœur s’ouvrait de par la joie qu’ils éprouvaient ». 

On retrouve ici une idée forte. L’humour à une fonction : celle de nous ouvrir à une écoute encore plus attentive, au monde, aux choses, à un enseignement.

On a du mal à imaginer les maîtres du Talmud faisant des traits d’esprits et pourtant c’est la meilleure manière pour créer une proximité avec des élèves afin de faire passer au mieux un enseignement.

Humour et rire doivent êtres présents dans notre quotidien mais toujours avec un léger bémol.
 


Il est intéressant de constater que la Hala’ha nous enjoint par ailleurs de ne pas « remplir notre bouche de rire dans ce monde-ci » au regard du temple qui est détruit.

Cette loi est dans le même ordre d’idée que la coutume du bris du verre sous le dais nuptial pour nous rappeler que notre joie ne peut être complète tant que le temple de Jérusalem ne sera point reconstruit.

Il existe donc ici une notion de retenue qui fait que l’on est dans un certain contrôle de cette joie, de ce rire qui n’enlève pas la conscience que tout ne va pas encore le mieux possible pour l’humanité et le peuple juif. Cette dimension est subtile car humour et rire doivent êtres présents dans notre quotidien mais toujours avec un léger bémol.

Plus encore un autre texte du Talmud, nous relate l’histoire de ce maître qui,  rencontrant le prophète Elie sur une place de marché, lui demanda quels étaient les individus qui, sur le lieu où ils se trouvaient, avaient droit au monde futur. Il lui en  indiqua certains, et puis lui désigna aussi  deux personnages qui avaient une démarche a priori  tout à fait banale. Ce maître alla vers eux et leur demanda ce qu’ils faisaient au quotidien. Ils lui répondirent : « Nous sommes des joyeux drilles, quand nous voyons une personne qui à l’air triste nous essayons de l’égayer, et quand nous voyons des personnes qui se disputent nous essayons de rétablir l’harmonie entre eux en les faisant rire » Cette dimension à elle seule justifiait leur droit au monde futur.
Cet humour est donc considéré par la Thora, non point comme une fin en soi mais avant tout comme un moyen d’arriver à créer un mieux être chez l’individu.
 


Le piège de la dérision



Nos maîtres nous mettent par ailleurs en garde sur un humour qui pourrait prendre son origine dans la moquerie, en mettant par exemple en exergue un trait de caractère ou une caractéristique particulière d’un individu au risque de lui faire honte. Ici on est dans ce que l’on appelle le « Lets », le moqueur  au sujet duquel la Thora porte un jugement très sévère.

Son humour est une manière de tourner les choses en dérision afin qu’elles ne puissent avoir aucun impact sur lui ou les autres. Le moqueur est celui qui, face aux remontrances ou aux choses qui le remettent en cause, utilisera  la moquerie afin de ne pas se laisser bouleverser par une parole qui risquerait de l’emmener à changer. La frontière est très fine, car si l’humour nous aide à mieux vivre notre quotidien il n’est pas là pour enlever la valeur des choses.

La frontière est aussi fine entre l’humour qui « ouvre le cœur » et celui qui fait honte à celui qui en est la « victime ».

Rappelons-nous de cet enseignement de nos maîtres disant qu’une personne qui fait honte à son prochain en public n’a pas accès au monde futur. Humour oui ;  dérision non !

L’importance de l’humour et du rire qu’il provoque se retrouve aussi dans la fête de Pourim, qui est dans la tradition, la fête de référence car justement mettant en perspective la joie, conséquence d’un état d’esprit que l’on aura essayé de cultiver toute l’année. Mais au fond comment peut on arriver a développer ce sens de l’humour ?

Rav Wolbe, nous donne une solution très simple : en s’habituant avant tout à avoir une vision positive des autres, en mettant en relief avant tout leurs qualités et leurs points positifs. En décidant d’avoir une vision belle des choses, en découvrant les éléments positifs qui y son présents. Sachons que cela ne pourra apporter que du bonheur et du bien être aux univers qui nous entourent.



 
 


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Elie LEMMEL
Après des études en Yechiva (Israel et France) et l'obtention d'une semih'a il dirige depuis 1995 l'association Arakhim France. Il crée en 2000 l'association LEV, le site internet Lamed.fr, et en 2002 la maison de la famille. Directeur du journal VDJ, il intervient régulièrement à la radio et tient une chronique sur ActuJ. Membre du comité d'ethique de RAMBAM france il crée par ailleurs l'émission Chalom RAV sur TFJ. Conférencier international, il intervient sur de nombreux sujets et plus particulièrement sur celui de la famille;
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