Il ne faut pas cependant
    croire que les anglo-saxons soient les champions de ce genre de procédé ; déjà Maurice Leblanc et
  ses « Arsène Lupin » créa une œuvre à double
  fond. Lupin cambriola l’histoire de France soit, mais c’est l’histoire
  secrète de la France hermétique que M. Leblanc, membre de tant
  de sociétés secrètes nous a narré, truffant son œuvre
  de cryptogrammes, d’énigmes,…
Il est d’ailleurs intéressant de constater que l’œuvre
  de M. Leblanc foisonne de jeux de lettres et de nombres et qu’une application
  profane de la gématrie conduit à bien des surprises !
L’utilisation des œuvres picturales (dessins, estampes, tableaux…)
  n’est pas non plus nouvelle ; depuis le Songe de Poliphile (Renaissance)
  en passant par Jules Vernes dont les gravures dans la collection Hetzel montrent
  très souvent la Ménorah et le Temple par anamorphoses ! 
En fait, le roman de Dan
    Brown, bien traduit, bien « ficelé » ne
  fait que résumer un certain nombre d’informations.
De passage à Paris, Robert Langdon, professeur et spécialiste
  du symbolisme est appelé au Louvre en pleine nuit.
Jacques Saunière (tiens, tiens, un hasard sans doute, un parent de
  Béranger Saunière, le curé énigmatique de Rennes
  le Château) le conservateur en chef a été retrouvé assassiné dans
  la grande galerie.
A coté de son cadavre, la police a trouvé un message codé que
  Langdon et Sophie Neveu, une cryptographe de la police, essaient de résoudre.
Après de nombreuses péripéties, ils découvrent
  d’une part que tout tourne autour de l’œuvre de Léonard
  de Vinci et que Jacques Saunière était membre du Prieuré de
  Sion , société secrète, dont de Vinci fut un des grands
  maîtres, et qui dit-on protégerait un secret millénaire
  !
L’enquête de nos deux héros va les conduire à travers
  la France hermétique depuis l’église St Sulpice et le Royaume
  Uni, à la recherche d’une vérité cachée concernant
  le christianisme, mais aussi pour échapper à leurs poursuivants
  (Opus Dei, police…).
Pour réussir il va leur falloir résoudre un certain nombre d’énigmes
  dont les étapes constituent une véritable Initiation, ce qui
  n’est pas sans rappeler la trame des romans verniens !
Que penser de tout cela ?
Au premier degré,
    c’est un thriller intéressant; découpé en
  très courts chapitres avec des aventuriers (type Indiana Jones), des
  tueurs, la police, des banquiers bizarres, des sociétés secrètes…On
  a l’impression de lire une bande dessinée !
Maintenant intéressons-nous à certains éléments
  : dès le début, Dan Brown nous introduit dans un monde secret
  : le Prieuré de Sion, l’Opus Dei, les peintres comme Léonard
  de Vinci, Nicolas Poussin…
L’aventure va très vite se diriger vers la quête du Graal
  ;Dan Brown truffant son roman d’indices tels un stylo de lumière
  noire, un GPS, le nombre d’or, un cryptex.
  Les amateurs de cryptogrammes et d’énigmes se régalent,
    anagrammes des noms de tableaux, le code Fibonacci, l’analyse symbolique
  des tableaux,…
  Chaque lecteur y trouve son compte !
Nous ne reviendrons pas
    sur l’homonymie de Saunière, nous nous
  arrêterons quelques instants sur le méridien de Paris qui, à St
  Sulpice, symbolise la Rose Ligne qui a son pendant à la Rosslyn Chapel
  (GB).
Dans le département
    de l’Aude, le méridien passe à quelques
  mètres du tombeau des Pontils (voir le tableau les bergers d’Arcadie
  de Nicolas Poussin, tableau que le Président Mitterrand fit remettre
  au Louvre !) 
Dan Brown nous cite pêle mêle les familles Plantard et Saint-Clair,
  les descendances mérovingiennes (le Roi caché et légitime)
  et christiques, tout y passe !
Nous ne sommes pas loin
    du Triangle d’or de M. Leblanc, livre commandité par
  le Prieuré de Sion; d’ailleurs dans un autre roman la Comtesse
  de Cagliostro, M. Leblanc nous apprend qu’un chandelier à sept
  branches est la clé d’un fantastique trésor recherché par
  une femme ressemblant à la Joconde dont le cocher se prénomme
  Léonard !
Dan Brown ne s’arrête pas là ; il essaie de nous persuader
  du rôle prépondérant des Templiers dans la création
  du Prieuré de Sion : fouille des ruines du Temple, découverte
  de documents remettant en cause la crédibilité de l’église
  romaine. Le Prieuré, toujours présent au 21eme siècle
  serait dépositaire de ces secrets !
De nombreux auteurs anglo-saxons
    ont développé ces thèses
  et semblent situer le tombeau de Jésus à différents endroits.
  Ils lui reconnaissent une descendance donc une épouse !
Avant de conclure cette
    brève étude, vous n’aurez pas été sans
  remarquer que le prénom du commissaire Fache, Bézu évoque
  la Commanderie Templière proche de Rennes le Château, et que la
  sœur Bieil (qui veille sur le secret de St Sulpice) évoque l’abbé Bieil
  de St Sulpice que le curé Béranger Saunière de Rennes
  le Château rencontra pour lui montrer ses fameux parchemins !
Que conclure ?
  Sans aucun doute, Dan Brown est très bien informé sur l’affaire
    Rennes le Château, même s’il ne cite jamais le lieu. Ses
    sources semblent une synthèse de textes anglo-saxons tels « l’Enigme
    sacrée » et le « Message » de Baigent, Leigh et Lincoln
    ; « La montagne sacrée » de Andrews et Schellenberger.
Ces auteurs ont privilégié la
    piste des documents dits « documents
  Lobineau », faux notoires, attestant une pseudo-descendance Mérovingienne
  et le rôle du Prieuré de Sion, qui dans sa version actuelle est
  une création de P. Plantard.
Ceci étant, c’est un roman et non une thèse fantaisiste
  très agréable à lire.
Sources :
   La
    spirale prophétique, Parvulesco.
  Arsène
                              Lupin, supérieur inconnu,
  P.Ferté.
  L’Enigme
            sacrée, Baigent,
  Leigh, Lincoln.
                              Le
            Message,
  Baigent, Leigh, Lincoln.
  La
              montagne sacrée, 
Andrews,
  Schellenberger.
      Rex
                                    Deus, Hopkins,
                                                Simmans,
  Wallace-Murphy.
  
          Affaire
  Rennes le Château